Avec ses airs de bad boy et sa sensibilité à fleur de peau, il fait naître le trouble. Cette année est pour lui celle de la consécration avec « La Blonde aux seins nus », un film brut et authentique. Comme lui.
« La Blonde aux seins nus », de Manuel Pradal, avec Vahina Giocante (sortie le 21 juillet).

ELLE. Ça ne vous gêne pas de poser torse nu ?

NICOLAS DUVAUCHELLE. Non, d’autant que, là, j’ai maigri. J’avais pris du poids en buvant un peu trop et en mangeant beaucoup de fast food, mais ça va mieux.

ELLE. Vous sentez-vous proche du rôle que vous interprétez dans « La Blonde aux seins nus » ?

N.D. Oui, j’aime bien ce jeune escroc très protecteur envers son petit frère. Il est comme un père de substitution, et ça me parle. J’ai une fille de 5 ans dont je me sens très proche. Je me suis fait tatouer sa date de naissance dans le dos. Elle est née dans les premiers jours du printemps, comme son papa.

ELLE. Au début de votre carrière, vous incarniez surtout des adolescents tourmentés. Depuis, votre image a évolué...

N.D. Oui, c’est l’âge... Je me suis assagi, je ne mords plus. J’ai aussi refusé des rôles de boxeur, d’ado écorché vif. Maintenant, j’ai l’impression d’avoir vraiment trouvé ma place dans le monde du cinéma. Je viens de tourner dans des films très différents, et ça m’a donné confiance. Et puis je suis un bosseur. Sur les plateaux, je ne fais pas ma star, je suis toujours à l’heure. A la longue, ça paie.

ELLE. C’était difficile, les scènes d’amour avec Vahina Giocante ?

N.D. Ça nous a beaucoup fait rire. C’est toujours drôle ces scènes-là, quand on est à poil et qu’il y a plein de gens autour de vous. Heureusement, je ne suis pas pudique.

ELLE. Pour vos rôles, avez-vous un coach ?

N.D. Non, pas de coach. Je ne prends pas non plus de cours de violon ni de maintien. Peut-être que je devrais ! [Rires.] Je fais tout à l’instinct, naturellement. Il ne faut pas chercher à tout prix à composer, sinon, on perd en authenticité. Je recherche avant tout la vérité.

ELLE. Et vous l’avez trouvée ?

N.D. Non, elle est où, putain ?

ELLE. Dans la vie aussi, vous êtes à fleur de peau ?

N.D. Moins qu’avant. Ça m’arrive de pleurer, surtout quand je casse une bouteille d’huile d’olive dans la cuisine et que je dois tout nettoyer. [Rires.] Bien sûr, il y a des moments où je n’ai pas le moral, comme tout le monde. Et puis les films me permettent parfois d’exorciser des choses. Dans « Les Yeux de sa mère », de Thierry Klifa, que nous avons tourné au printemps, il y a une scène dans un cimetière qui m’a particulièrement marqué. Des souvenirs ont resurgi. Moi-même, j’étais très surpris de l’état dans lequel je me suis mis. Le cinéma, pour moi, c’est thérapeutique.

ELLE. Sinon, vous pourriez vous laisser aller à des extrêmes ?

N.D. Je pourrais être violent, peut-être.

ELLE. En même temps, on sent que vous êtes un garçon avec des valeurs ?

N.D. Oui, c’est vrai. En ce moment, je suis bien : je suis amoureux.

ELLE. Etes-vous un séducteur ?

N.D. Ça dépend si j’ai bu ou pas... Mais j’ai quelqu’un en ce moment, alors je ne peux rien dire, sinon, je vais me faire disputer.

ELLE. Vous aimez les femmes ?

N.D. Je les adore. J’aime tout chez elles. Leurs yeux, leurs cheveux... Et j’apprécie beaucoup celles qui ont du caractère. Car même une fille pas très belle peut avoir énormément de charme. Souvent, celles qui sont très belles le savent et en jouent trop.

ELLE. Vous ne sortez jamais avec des mannequins ?

N.D. J’ai eu ma période, à 20 ans. Mais elles sont trop grandes pour moi, je ne fais que 1,75 mètre !

ELLE. En couple, vous êtes facile à vivre ?

N.D. Non, je suis pénible : on se voit quand on en a envie. J’ai essayé de vivre avec quelqu’un, mais ça n’a pas marché. Je préfère avoir mon petit coin à moi, mes soirées tranquilles entre potes. J’aime beaucoup jouer au poker, aux jeux vidéo, je suis un grand enfant. Eh oui, c’est ça, les hommes... Mais attention, je sais aussi faire des concessions.

ELLE. Lesquelles ?

N.D. Bon, d’accord, je laisse traîner mes chaussettes et mes slips partout. Mais je m’oblige à sortir un peu car ma chérie aime bien voir du monde.

ELLE. Physiquement, vous vous entretenez ?

N.D. Je cours pour éliminer les toxines, ça me fait du bien, d’autant que je suis fumeur. Sinon, je continue la boxe. Mais ça doit faire au moins six mois que je n’y suis pas allé.

ELLE. Vous utilisez des crèmes ?

N.D. Pour le visage, oui. L’eau de la douche m’agresse la peau, alors, le matin, je mets ma petite crème. Je n’ai pas d’autre secret de beauté.

ELLE. Etes-vous intéressé par la mode ?

N.D. Aujourd’hui, j’ai fait un effort, ça ne se voit pas ? J’ai mis un pull... D’habitude, je suis en T-shirt et en grosses baskets. Même ma grand-mère me le dit : « Habille-toi mieux que ça ! » Dimanche dernier, je suis allé la voir et je me suis fait sonner les cloches parce que j’avais un jean troué. Mamie, si tu me lis, la prochaine fois, je mets un pantalon propre.

ELLE. Et pour vos cheveux ?

N.D. Une petite coupe à 10 euros chez Sam Coiffure, rue Saint-Ambroise.

ELLE. Que faites-vous de votre argent ?

N.D. Je pars en vacances avec ma fille à Marrakech. Ou j’aménage mon appartement que j’ai acheté il n’y a pas longtemps. Mais je suis nul en décoration. Je ne suis pas très doué non plus en shopping, mais je ne désespère pas d’y arriver.

ELLE. Quel genre de père êtes-vous ?

N.D. Strict. Je déteste le principe de l’enfant roi. Il y a des règles, je couche ma fille à 20 heures. Et je n’ai pas envie que, sous prétexte que ses parents sont acteurs (sa mère est Ludivine Sagnier, ndlr), elle se prenne pour ce qu’elle n’est pas. Je lui ai donné une fessée il y a trois ans, et maintenant elle m’écoute. Une fessée n’a jamais tué personne.

ELLE. Comment vous définiriez-vous en tant qu’homme ?

N.D. Papa avant tout. En ce moment, j’ai ma fille dans la tête, c’est tellement important. Au début, les rapports étaient fusionnels avec sa mère, donc j’ai eu un peu de mal à trouver ma place mais, maintenant, c’est le bonheur total. Je l’emmène dans les musées, je suis si heureux avec elle.

Comment le séduire ?

Sans vouloir lui créer des ennuis avec sa fiancée, voici tout de même quelques conseils pour vous faire remarquer :✔ Balancez vos cheveux de droite à gauche, en le regardant droit dans les yeux.✔ Si ça ne marche pas, recommencez.✔ Affirmez que vous adorez John Frusciante, l’ex-guitariste des Red Hot Chili Peppers.✔ Dites que tout ce qui est tatoué est « à moué ».✔ Faites-le rire en lui donnant des infos décalées sur vous : que vous jouez à la pétanque, que vous adorez votre papy, que vous êtes imbattable au baby-foot...