Guillaume Gallienne, 41 ans, sociétaire

​On ne le présente plus. L’acteur-auteur que le grand public a adulé dans « Les garçons et Guillaume, à table ! » est en train d’adapter sa pièce au cinéma. Un premier film dans lequel ce garçon, expert dans l’art du travestissement, interprète son propre rôle de 16 à 40 ans. Et celui de sa mère…
ELLE. Comment avez-vous fêté votre entrée à la Comédie-Française ?
GUILLAUME GALLIENNE. J’étais élève stagiaire depuis 1996 et je rêvais d’intégrer la troupe. Deux ans plus tard, j’ai été contacté à 18 heures, pour remplacer au pied levé un acteur de « La Tempête ». Je ne connaissais pas le texte, mais on l’a mis dans un livre relié que j’ai lu sur scène. Simon Eine, qui jouait Prospero, m’a glissé : « A ta place, j’exigerais le pensionnat. » En réalité, la
chose avait été décidée le matin même !
ELLE. Etes-vous plutôt Dom Juan ou Bourgeois gentilhomme ?
GUILLAUME GALLIENNE. Dom Juan, certainement pas. Mais j’aime bien la naïveté du Bourgeois gentilhomme.
ELLE. Etes-vous un malade imaginaire ?
GUILLAUME GALLIENNE. Comme disait Jouvet, les acteurs sont des athlètes du coeur, et le seul remède, c’est dormir. Nous n’avons pas le droit d’être malades. L’adrénaline et le respect du public m’ont fait jouer avec 40 de fièvre. Le jour où j’ai perdu mon père, j’étais sur scène le soir même. Show must go on…
ELLE. Qui vous met un fil à la patte ?
GUILLAUME GALLIENNE. J’ai toujours pris le soin de travailler pour plusieurs patrons ! Donc, j’ai le sentiment de ne dépendre de personne. Je crois que, à part la troupe, personne n’a d’emprise sur moi.
ELLE. Etes-vous avare ou misanthrope ?
GUILLAUME GALLIENNE. Aucun des deux. Vraiment.
ELLE. On ne badine pas avec l’amour…
GUILLAUME GALLIENNE. Que celui qui n’a jamais péché me jette la première pierre…
ELLE. Cinéma ou théâtre ?
GUILLAUME GALLIENNE. Je ne le vis pas comme ça. Pour moi, c’est un rôle ou un autre.
ELLE. Une fausse confidence ?
GUILLAUME GALLIENNE. Je suis très calme.
« Un fil à la patte », de Feydeau. Jusqu’au 9 juin