Elisabeth Borne : qui est la boss de la RATP ?

Elisabeth Borne, à la tête de la RATP depuis mai 2015

Cette discrète est à la tête de la RATP. Portrait de l’une des boss les plus puissantes de France.

Elle a un parcours atypique

Si Élisabeth Borne est passée par l'École polytechnique, elle est aussi « un pur produit de la méritocratie ». Boursière, cette férue de mathématiques garde un bon souvenir de l'« X » (20 filles sur 300 étudiants !), même si elle se sentait parfois en décalage pendant les entraînements militaires : « Me retrouver en février les pieds dans la gadoue au beau milieu de la forêt de Montargis à devoir attaquer les rouges car j'étais dans l'équipe des bleus... J'avais l'impression d'être dans un film ! » sourit-elle.

Elle n'a pas froid aux yeux

Rien ne paraît effrayer cette haute fonctionnaire accro au Coca Light. L'ouverture à la concurrence, le défi environnemental, les enjeux de sécurité... « Aujourd'hui, il y a sept colis suspects signalés par jour en moyenne à Paris. Nous travaillons main dans la main avec le préfet de police et des milliers d'agents sur le terrain. Et, en cas de comportement douteux de l'un de nos salariés, je peux compter sur la police pour nous alerter. » Réponse à la polémique sur le cas de salariés de la RATP qui seraient fichés S. Même sang-froid en ce qui concerne le respect de la laïcité. Elle a instauré une délégation générale à l'éthique afin de faire « appliquer strictement les clauses de neutralité, de laïcité et de non-discrimination ». Une première dans cette entreprise publique.

Elle est féministe

20 % de femmes à la RATP ? « Très insuffisant » selon Élisabeth Borne qui, depuis sa nomination, en mai 2015, s'emploie à attirer et à promouvoir les femmes : « Ce n'est pas une mince affaire, car une femme ne se projette pas forcément dans les métiers de la RATP, encore moins en conductrice de bus ! » Ce qui ne l'empêche pas d'avoir, en quelques mois, recruté des jeunes à des postes stratégiques et signé un accord d'entreprise pour imposer l' égalité salariale et des horaires de réunion décents. Et d'aller jusqu'à défendre ses collaborateurs lorsqu'ils doivent s'absenter pour s'occuper de leur bébé. Pan sur le bec des stéréotypes !

Elle sait « déconnecter »

Contrairement à d'autres « superwomen », Élisabeth Borne a bien une vie en dehors du bureau faite de lecture (Laurent Gaudé, Yasmina Khadra...), de musique (Mozart)... Même quand elle était conseillère de Lionel Jospin, Premier ministre, ou directrice de cabinet de Ségolène Royal, ministre de l'Environnement, elle a toujours posé des limites « en sanctuarisant ses week-ends » et en ne rentrant pas trop tard le soir, « surtout quand son fils était petit ». Aujourd'hui, Nathan a 24 ans, mais elle aime toujours aller au cinéma avec lui, même pour voir « Avengers ». On applaudit !