ELLE. Lorsque vous avez accepté de tourner le documentaire, quel était votre rapport à l’âge et au temps qui passe ?

Valérie Bonneton. Je me dis toujours que je suis heureuse d’être vivante. C’est toujours une chance de vieillir. Je vois plutôt les choses comme ça. Après j’ai envie de bien vivre, de bien vieillir et la question de la nutrition m’a toujours intéressée par exemple. Ce documentaire m’a tout de suite attirée. Je ne fais jamais ce genre d’expériences, c’est la seule et ça m’a plu. C’était absolument génial, d’apprendre quelque chose, de découvrir différentes utilisations.

 

ELLE. Dès le début du documentaire, vous associez l’âge à votre carrière professionnelle. Avez-vous ressenti une pression dans le monde du cinéma ?

Valérie Bonneton. Oui bien sûr, parce qu’en général les rôles principaux sont plutôt autour de 35, 40 ans, pas 50 ans. Je pense qu’il faut s’imposer en tant que femmes. Il faut pouvoir s’imposer et imposer une vision différente de la femme. C’est une forme de féminisme évidemment. C’est comme ça que j’envisage les choses, c’est comme ça que j’éduque ma fille et c’est comme ça que les choses changent : ça change quand même beaucoup dans le cinéma et peut-être que ça changera un jour pour l’âge aussi. Aujourd’hui, on peut vieillir.

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ELLE. Dans le documentaire, vous testez plusieurs techniques à la recherche de la jeunesse éternelle. Une technique vous a-t-elle particulièrement bluffée ?

Valérie Bonneton. Ce qui m’a sauté aux yeux, c’est surtout de bien s’occuper de soi pour être bien dans son corps. En s’occupant bien de soi psychologiquement, en faisant de la méditation etc… C’est ce qui revenait souvent dans le documentaire. Et puis évidemment, je ne parle pas du reste comme l’alimentation et le sport. Ce qui m’a aussi beaucoup bluffée, c’est la qualité de vie en Inde par exemple ou la qualité de vie au Costa Rica avec des gens qui n’ont rien, qui n’ont pas de Franprix en bas de chez eux. Ça m’a marquée parce que je me suis dit qu’ils étaient vraiment heureux. Ils ont l’essentiel et ils se nourrissent très bien avec tout ce qu’ils ont autour d’eux. Ils ont du bois, ils cuisinent avec le bois et avec les légumes que leur donne la nature. Et pas plus. Et ils font beaucoup de sport. Je me suis dit qu’on était complètement à côté de la plaque. On gâche notre vie à courir après des choses qui n’existent pas. C’est urgent en fait. Il y a quelque chose qui ne va plus du tout, du tout. On met ça dans la tête des enfants, des adolescents et ça continue. On passe à côté de la vie, je trouve.

 

ELLE. Vous vous rendez aussi dans une clinique bien-être de luxe, la Sha Wellness.Qu’en avez-vous pensé ?

Valérie Bonneton. On a tout testé, c’était intéressant de voir plusieurs univers. Mais c’est vrai que la Sha Wellness, où il y a beaucoup d’argent, c’est un peu plus déprimant. Parce qu’on se rend compte que les gens ne savent plus quoi faire pour continuer à rester jeunes. En tout cas, où qu’on aille, ils disent tous que ce qui est important c’est la méditation, c’est un art de vivre. Par exemple, en Inde, ils font beaucoup de méditation mais c’est surtout la qualité du geste. Quand ils font quelque chose, ils le font bien. Ils sourient tout le temps aussi. Ils ne font pas tout vite, tout le temps et ne sont pas submergés par tout comme nous.

 

ELLE. Vous dites que vous n’avez pas jamais rien fait sur votre visage, notamment parce que vous n’aimez pas le fait que cela puisse se voir…

Valérie Bonneton. Vouloir transformer les visages… Si on est plus soi-même, c’est raté. Je suis plutôt anti-chirurgie esthétique. Après, s’occuper de ses dents par exemple, est-ce que c’est de la chirurgie ? S’occuper de ses cheveux aussi ? Je pense qu’il ne faut pas se laisser aller, avec tous les moyens possibles. Faire du sport, bien se nourrir… Je pense que la nourriture c’est extrêmement important. On le voit bien quand on mange moins de sucre ou qu’on ne boit pas d’alcool, on a un super teint. Tout change. Je pense que c’est très important.

 

ELLE. On évolue dans une société où les jeunes filles commencent de plus en plus tôt la chirurgie. On a aussi le phénomène des filtres sur les réseaux sociaux. Quel regard portez-vous sur cela ?

Valérie Bonneton. C’est l’horreur. Ça va avec la surconsommation. C’est aussi le fait de tout zapper, tout va vite. Si on peut changer de visage, pourquoi pas ? C’est terrible parce que c’est un âge hyper fragile, on peut être très très influençable. Pour moi, la chirurgie ne devrait pas concerner les jeunes. Sauf s’il y a un gros complexe bien sûr.

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ELLE. Est-ce que c’est un sujet que vous abordez avec votre fille ? Lui inculquez-vous l’importance de s’aimer tel que l’on est ?

Valérie Bonneton. Ma fille est bien plus en avance que moi. Si jamais je dis : « oh zut, j’ai pris un kilo », elle va me dire : « mais maman on s’en fiche. Il faut que tu sois bien ». Elle n’est pas du tout dans ce truc-là. Elle refuse de céder à ces normes-là. Et mon fils est pareil. Comme tout le monde, on a envie de plaire mais il ne faut pas céder à la pression des autres.

 

ELLE. Après le tournage du documentaire, avez-vous mis des choses en place dans votre quotidien ? 

Valérie Bonneton. J’ai adoré le jeûne, c’était extraordinaire. Là par exemple, j’ai fait dix jours de nettoyage de foie, sans alcool, sans gras. Ça m’a fait un bien fou. Lorsqu’on a terminé, ça fait tellement du bien de s’être occupé de soi, pendant dix jours. Quand on arrive à tenir, on se sent super bien. C’est bien de faire des petits nettoyages de temps en temps.

 

ELLE. Si vous deviez prodiguer un conseil aux femmes pour accepter le temps qui passe, que leur diriez-vous ?

Valérie Bonneton. De se rappeler qu’on a la chance d’être encore vivant. Et si on voit les choses de ce côté-là, on se dit que c’est du plus. Au Costa Rica, c’est ce qu’elles disent. C’est une chance d’être encore là. Si on est dans la vie avec ceux qu’on aime, ou juste dans la vie, on est beau. On sait très bien que c’est la personnalité qui rend beau. Quelqu’un de léger, quelqu’un qui se marre, ça rend forcément beau. Après ça ne veut pas dire qu’il faut se laisser aller. En vieillissant, il ne faut jamais se laisser aller. Si on s’occupe de soi, avec un jean et un t-shirt, on est beau. Il ne faut pas se laisser faire par la société. Si on se sent belle, pour soi, on est belle pour les autres.

 

Le documentaire « À la recherche de la jeunesse éternelle » est diffusé ce jeudi 13 octobre sur M6, à 21h10.