Politique - Avenir institutionnel de l’Alsace Yves Bur pour une Alsace des intercommunalités

Vice-président de l’Eurométropole, Yves Bur plaide « pour une Alsace qui ose et fédère au sein du Grand Est ». Il suggère au préfet Marx que le département Alsace ait des conseillers directement issus des intercommunalités alsaciennes.
J.F. - 01 mars 2018 à 05:00 | mis à jour le 20 juin 2018 à 08:53 - Temps de lecture :
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Yves Bur : « Ceux qui s’accommodent de la grande région ne sont pas de mauvais Alsaciens. »    Photo archives DNA
Yves Bur : « Ceux qui s’accommodent de la grande région ne sont pas de mauvais Alsaciens. » Photo archives DNA

« À entendre certains, il suffirait que l’Alsace retrouve son autonomie institutionnelle pour renouer avec un avenir radieux… » Ironique, Yves Bur rappelle que les difficultés de l’Alsace n’ont pas attendu le Grand Est : « 65 000 frontaliers qui doivent tout à nos voisins, la liaison autoroutière nord-sud avec un GCO toujours enlisé, l’incapacité d’obtenir une taxe poids lourds votée… en 2005, le recul du dialecte et même de l’apprentissage de l’allemand ». Bref, « n’accusons pas la région Grand Est de tous nos maux ! »

Strasbourg « métropole-capitale régionale ».

« Pour autant, note l’ancien député, il faut prendre en compte le souhait de voir rattacher ce besoin d’identité à une entité administrative qu’incarnerait un département Alsace ». À ses yeux, « il pourrait être le coordinateur des politiques de proximité entre le Grand Est et les intercommunalités : action sociale, culture et promotion de l’identité alsacienne, tourisme en lien avec les autres territoires du Grand Est et nos voisins badois ». Strasbourg serait à la fois « capitale alsacienne » et « métropole-capitale régionale » de dimension européenne.

Pour cette « entité », le vice-président de l’Eurométropole propose un mode de scrutin original. Plutôt que des cantons, il verrait bien le conseil départemental issu des intercommunalités alsaciennes.

« Elles sont 40 en Alsace, y compris l’Eurométropole, et pourraient élire une cinquantaine de conseillers en lieu et place des 80 conseillers départementaux actuels », explique-t-il. Ce serait prendre en compte « la vraie légitimité des intercommunalités dans les territoires de vie par rapport aux cantons qui ne sont que des circonscriptions électorales ». Cela entraînerait aussi « une simplification de l’organisation institutionnelle » et une diminution du nombre d’élus.

Plutôt qu’une « Alsace mythique […] dont le destin serait bafoué parce que nous devons composer avec d’autres Français au-delà des Vosges », Yves Bur veut croire « à une Alsace d’avenir, qui entraîne, qui ose et qui fédère au sein du Grand Est ». Lui-même « se sent profondément alsacien […] n’en déplaise à ceux qui voudraient faire croire que seraient de mauvais Alsaciens ceux qui s’accommodent de la grande région ». Strasbourg, dit-il, gagne au Grand Est : « Tous les élus qu’il m’est donné de rencontrer reconnaissent Strasbourg comme leur métropole-capitale ! »

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