Biarritz en 10 spots incontournables

Publié par Tuul Morandi  |  Mis à jour le

Si le Biarritz chic et élégant est bien le fruit d'une passion impériale, celle de l'impératrice Eugénie et de Napoléon III, avant de devenir la villégiature du couple royal, la cité balnéaire était à l'origine un modeste village de pêcheurs baleiniers et d'agriculteurs. Loin des palaces et des souvenirs des têtes couronnées, le côté océanique de la ville raconte un autre Biarritz, celui des pêcheurs, des baleines et des tontons surfeurs.

La villa Belza

Le belvédère du Rocher est la meilleure place pour contempler la villa Belza. Perchée sur des rochers déchiquetés au milieu de l'océan, cette étrange bâtisse de styles mauresque et Art déco, flanquée d'un donjon coiffé d'une tourelle néogothique, captive par son apparence à la fois féerique et mystérieuse. La houle qui la fouette de toute part semble l'isoler du monde réel. Et avec un peu d'imagination, on imagine aisément les échos des folles soirées de la Belle Époque. Des rumeurs fantasques circulent à son sujet et ses murs cacheraient de nombreux secrets, mais hantée ou pas, la villa Belza n'en est pas moins devenue la carte postale incontestable de Biarritz.

Le rocher de la Vierge

Sculpté par les puissantes vagues de l'océan, l'emblématique Rocher de la Vierge se dresse tel un phare solitaire. Napoléon III a voulu faire de cette formation rocheuse une protection imparable pour le port de Biarritz en y ajoutant une digue et en la reliant à la terre par un pont. Mais c'est la statue de la Vierge, installée en son sommet en 1865, qui conférera au lieu son aura protecteur. Les pêcheurs se l'approprient, viennent remercier la Sainte de les avoir sauvés des naufrages, et bientôt le Rocher devient un lieu de pèlerinage. On allait au Rocher de la Vierge comme on allait à Lourdes ! La police était postée à ses pieds pour dissuader les fervents de monter au sommet et toucher la statue.

Le casino municipal

Face à la Grande Plage, en plein coeur de la ville, cet édifice au fringant style Art déco (inscrit aux monuments historiques en 1992) est l'oeuvre de l'architecte Alfred Laulhé, en 1929. Le casino propose des salles de jeux et des salons de réception, mais abrite aussi un théâtre de 730 places.

L'Aquarium

Installé dans un bâtiment Art déco accolé aux falaises du plateau de l'Atalaye, l'aquarium de Biarritz nous raconte le tragique destin de la baleine franche de l'Atlantique Nord, désormais disparue des côtes basques. « Autrefois, quand une baleine était en vue, c'était une aubaine, raconte Bastien Gutierrez, soigneur à l'aquarium. Tout était bon dans la baleine. La langue, considérée comme un morceau de choix, était réservée aux curés, et le reste partagé en centaines de parts, même sa peau était transformée en huile pour éclairer les rues. » Un centre de soin au sein de l'établissement continue ce travail de sauvegarde des espèces menacées.

Le port des Pêcheurs

Au début du XXe siècle, près de 300 pêcheurs professionnels animaient ce petit village niché au pied du plateau de l'Atalaye. Aujourd'hui, une soixantaine de crampottes (maisonnettes) décorées de plaques et souvenirs s'alignent autour de l'unique rue fleurie, qui accueille les visiteurs venus découvrir cette ancienne « commune libre » chargée d'histoire et déguster des poissons grillés sur le port.

La chapelle impériale

Entre Biarritz et Eugénie de Montijo, future épouse de Napoléon III, c'est une longue histoire. Depuis ses 8 ans, la future impératrice y pratique une cure pour soigner ses poumons fragiles. Elle convainc son mari de s'y installer l'été qui suit leur mariage, puis d'y faire bâtir sa propre maison, la Villa Eugénie, en 1854. Le paisible village de pêcheurs d'alors devient vite, sous l'impulsion notamment de la ligne de chemin de fer Paris-Bordeaux, un lieu de villégiature mondain, très prisé du Tout-Paris, des Russes, qui y édifient une église orthodoxe, et des Anglais. Très pieuse, Eugénie veut sa propre chapelle. Conçue par l'architecte Émile Boeswillwald, ce petit bijou aux styles hispano-mauresque et romano-byzantin est inaugurée le 5 mai 1865, jour de son anniversaire. Le petit sanctuaire sera dédié à Notre-Dame de Guadalupe, grande figure du catholicisme en Espagne, après que ses prières pour donner un héritier à la dynastie furent exaucées.

Les Halles

Si vous souhaitez prendre le pouls de la vie biarrote, au-delà des quartiers huppés où il ne se passe pas grand-chose, filez aux Halles, au coeur du centre-ville. Créées sous l'impulsion de la municipalité et avec le soutien financier de Napoléon III, les halles accueillent les premiers marchands de bouche en 1885. Ils viennent des villages alentours, pionniers de ce que l'on nomme aujourd'hui les « circuits courts ». Cette tradition d'excellence perdure assurant le succès de ce marché couvert (ouvert tous les jours de 7 h 30 à 14 h). Les terrasses de L'Amiral ou de Chistera et Coquillages ne vous feront pas uniquement goûter aux meilleures charcuteries basques, mais bien plus encore à l'esprit festif ontologique à la nature des Euskariens.

La Grande Plage

Napoléon Bonaparte est le premier grand personnage de l'Histoire à aimer les plaisirs des bains de mer sur la Grande Plage,l'une des plus belles plages de la Côte Atlantique. En 1808, année où il mène bataille notamment contre l'Espagne, on rapporte que l'Empereur conduisit son cheval sur la plage des Fous (Grande Plage) où se trouvait quelques baigneurs. Il ordonna au général Duroc d'y dresser une tente car il souhaitait y faire venir Joséphine. D'une impératrice l'autre, Eugénie y avait sa tente à rayures roses et blanches. En 1843, c'est Victor Hugo qui tombe en pamoison devant le Rocher de la Vierge et la Grande plage : « Je ne sache pas d'endroit plus charmant et magnifique que Biarritz. » Aujourd'hui, la promenade de la Grande Plage, avec ses bars, ses restaurants, le casino et l'Hôtel du Palais (ancienne résidence de Napoléon III), est un lieu qui aimante Biarrots et touristes.

La plage de la Côte des Basques

Voici l'une des plus belles plages du littoral. Un sable doré d'une irrésistible finesse et… des vagues ! Considérée comme le berceau du surf en Europe, elle attire de nombreux aficionados qui, le soir venu, pique-niquent au pied de restaurants cotés, tandis que les promeneurs empruntent l'escalier qui zigzague dans les falaises pour assister au coucher du soleil sur l'océan.

Le phare de Biarritz

Érigé sur l'ancien cap Hainsart en 1834, le phare de Biarritz qui culmine à 73 m de haut, est une vigie sur le golfe de Gascogne. Il matérialise la « frontière » entre la longue côte sablonneuse des Landes et la côte rocheuse du Pays basque. Pour rejoindre la terrasse, il faut gravir pas moins de 248 marches d'un escalier en colimaçon des plus étroits. Aérien, le dôme en cuivre (entièrement restauré en 2020) présente douze têtes de lion en bronze, servant de gargouilles. La lanterne, équipée d'un système optique Fresnel, a une portée visuelle de 26 milles nautiques, soit environ 48 km. En août 2019, les principaux présidents du G7 réunis à Biarritz ont eu les honneurs du phare à l'occasion d'un dîner très solennel.