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Sur les traces de l’Aïmara en Guyane française : le meilleur spot du monde ?

De l’autre côté de l’Atlantique, en Guyane française, se trouve un prédateur redoutable dénommé « Aïmara ». A travers cet article, vous saisirez les clés nécessaires pour comprendre la biologie, l’environnement et le comportement de ce poisson aux allures préhistoriques.
Pêche de l'aïmara en Guyane française
  1. Sur les traces de l’Aïmara en Guyane française : le meilleur spot du monde ?
  2. Pêche de l’Aïmara en Guyane française : différentes stratégies de pêche en fonction des niveaux d’eau !
  3. Le bon matériel pour partir pêcher l’Aïmara en Guyane française !
  4. Pêche d’anthologie de l’aïmara en Guyane : un pattern qui rapporte gros !

Lorsqu’on lui parle de l’Amazonie, le pêcheur sportif français visualise souvent des eaux infestées de piranhas sanguinaires, des chandelles spectaculaires de peacock bass, ou les reflets vert olive entrecoupés de rouge vif d’un grand arapaïma. Pourtant, si l’on songe à dresser la liste des poissons prédateurs les plus hostiles peuplant les eaux de notre planète, il est tout à fait inenvisageable d’omettre l’aïmara.

La dentition de l’aïmara : une véritable machine à détruire !

Une allure préhistorique

L’aïmara (Hoplias aïmara) est un poisson prédateur d’eau douce doté d’une nageoire caudale arrondie large et puissante, avec des écailles épaisses revêtant des couleurs changeantes par mimétisme, pouvant aller du marron à reflets bleus ou rouges, au noir le plus total.

Gare à vos leurres, car derrière une couche de peau plus ou moins épaisse au niveau de la mâchoire, l’aïmara cache des dents épaisses et pointues comme les canines d’un chien, séparées par des dents plus fines mais extrêmement coupantes, qui ne laisseront pas la moindre chance aux bas de ligne titane vendus pour la pêche du brochet.

A défaut d’être doux, ces gros yeux insérés sur le dessus du crâne ne ratent aucune proie potentielle !

Enfin, ses gros yeux noirs et globuleux lui permettent de chasser en embuscade par faible luminosité à l’aube et au crépuscule, moments de la journée auxquels il est le plus actif. Cette dernière caractéristique morphologique le distingue également de son cousin, le patagaye (Hoplias malabaricus), qui se trouve facilement dans les petites criques sur la côte, mais ne dépasse que rarement le kilogramme en Guyane.

Un poisson moyen d’environ 4kg, au rapport poids/puissance spectaculaire.

Du mythe à la réalité biologique

Parlons record. Les histoires de pêcheurs locaux ayant été témoins d’aïmaras géants de plus de 30, 35, voire 40kg sont nombreuses, mais difficile de discerner le vrai du faux et d’avoir une idée précise de la limite biologique de l’espèce. Pour rester pragmatique, des spécimens de plus de 20kg ont certainement déjà été capturés et rôdent toujours quelque part dans les profondeurs de l’Amazonie, mais l’aïmara moyen se situe plutôt aux alentours des 5kg.

La Guyane française : une terre d’aventures pour les pêcheurs les plus téméraires.

Un autre mythe concerne les attaques sur l’Homme. Avec un régime alimentaire composé majoritairement de petits poissons blancs, l’aïmara reste un grand opportuniste qui s’autorise volontiers à engloutir les invertébrés, petits mammifères ou reptiles qui tomberaient dans l’eau à proximité de son antre. Il serait également capable, à la manière du poisson tigre goliath d’Afrique centrale, d’infliger des morsures à des animaux beaucoup plus imposants qui traverseraient la rivière, en emportant ainsi un morceau avant de rejoindre son trou. Pour toutes ces raisons, et afin de ne pas le vérifier à vos dépends, il est déconseillé de se baigner avec les mollets à l’air ou de se rincer les mains en clapotant la surface trop près d’aïmaras affamés.

Différence de morphologie entre un aïmara du Tampok (haut) et un autre du Sinnamary (bas), de taille similaire.

La Guyane française : meilleur spot à aïmara du monde ?

Présent dans la plupart des bassins hydrographiques du nord de l’Amérique du Sud, la Guyane française se démarque comme LA meilleure destination de pêche exotique pour l’aïmara. Le fleuve Sinnamary abrite la plus grosse population d’aïmaras, aussi bien en termes de densité que de taille moyenne, puisqu’il n’est pas rare d’y prendre des individus passant la barre mythique des 10kg.

La croissance rapide des aïmaras s’explique probablement par une faible concurrence alimentaire sur ce cours d’eau : l’aïmara étant quasiment le seul grand poisson prédateur présent en amont, on y observe à taille égale des poissons souvent plus massifs et avec des plus petites têtes que ceux des autres fleuves.

Les pêcheurs voulant se donner de bonnes chances de capturer des aïmaras, tout en ajoutant d’autres espèces à leur palmarès comme le peacock bass, la torche tigre, l’acoupa ou le grand piranha noir, se dirigeront vers d’autres fleuves comme le Maroni.

Entrée du lac de barrage de Petit Saut : les anciens sommets de la forêt amazonienne échappent à 365km2 d’eau, formant un labyrinthe formé de criques, d’îlots et de bois morts.

Notons la présence du barrage hydro-électrique de Petit Saut à la confluence du fleuve Sinnamary, fournissant les deux tiers des besoins énergétiques du territoire et ayant formé un immense dédale d’îlots parsemé d’arbres morts dans les années 90. Si la mise en eau du plus grand lac de barrage français fut une catastrophe écologique les premières années et créa des conditions défavorables poussant les poissons à remonter vers l’amont du fleuve et des criques, il s’agit aujourd’hui d’une zone de refuge pour de nombreuses espèces et d’un point chaud de biodiversité mondial.

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