Endémique de notre zone géographique comme le brochet, la perche est un carnassier largement répandu en France. C’est un poisson qui vit en bancs (poisson grégaire) dont le nombre d’individus diminue à mesure que les poissons grandissent. Il n’est d’ailleurs pas rare d’observer certains vieux individus solitaires. C’est le poisson qui permet de prendre beaucoup de touches et de se divertir même si la taille moyenne des captures tourne entre 20 et 25cm. Les plus gros spécimens, de 40cm à plus de 50cm, sont eux beaucoup plus exceptionnels pour la majorité des pêcheurs. Les rechercher exclusivement n’est pas chose facile mais si l’on parvient à trouver ces poissons il est possible, avec la bonne approche, de prendre plusieurs grosses perches dans la même session.
Comment voir une perche ?
Comme avec d’autres espèces, pour voir une perche il faut d’abord comprendre les différents aspects de son comportement. Quand je cherche les perches à vue, je cherche généralement des poissons actifs et opportunistes car rien n’est plus difficile que de tenter de déclencher une grosse perche en phase de repos complet.
Privilégier les zones peu profondes
La priorité est de déterminer les zones de tenue de ces poissons, en particulier en eaux claire lorsqu’elles se rapprochent du bord. C’est un carnassier qui a tendance a se déplacer proche du fond, parfois un peu décollé, mais rarement en surface comme pourrait le faire un black-bass.
Les zones peu profondes où l’on voit distinctement le fond de l’eau sont donc à privilégier pour cette pêche à vue. Une eau claire, une journée ensoleillé, pas ou très peu de vent pour que la surface soit lisse. Tous ces éléments permettront d’accroitre notre visibilité, ce qui est très important compte tenu des capacités de mimétisme impressionnantes de cette espèce.
En effet, il peut s’avérer vraiment difficile pour l’œil humain de percevoir une perche, aussi grosse soit-elle, lorsqu’elle se tient immobile au milieu des algues ou dans un tas de branches mortes. Sont seul point faible : ses splendides nageoires rougeoyantes !
Quand voir une perche ?
Comme d’autres techniques, la pêche à vue de la perche ne se pratique pas n’importe quand. Pour regarder au bon endroit au bon moment, il faut définir ce qui va pousser les perches à se rapprocher du bord.
Au cours de l’année différents événements peuvent justifier la présence de ces percidés dans des eaux claires et peu profondes où ils sont beaucoup plus visibles par de potentiels prédateurs.
De janvier à mars
Entre janvier et mars, les perches sont en période de pré-fraie, elles se regroupent près des zones de frayères par bancs de dizaines d’individus et sont beaucoup plus agressives que le reste de l’année. Au mois de janvier vous pouvez déjà tomber sur des concentrations de grosses perches dans les darses qui communiquent avec les cours d’eau, ou encore sur certaines zones concentrées des étangs et gravières.
En février et mars la pêche au leurre est fermée à l’exception du domaine privé ou chez nos voisins hollandais.
Au printemps
A l’ouverture au mois de mai, les perches ont fini de se reproduire mais elles restent dans de faibles profondeurs pour s’alimenter et profiter de la nourriture abondante au printemps.
Une forte densité d’écrevisses ou encore la fraie des poissons blancs sont des éléments qui nécessitent d’être attentif à la possible présence de grosses perches en bordure dans moins de 2 mètres d’eau.
Transition automne/hiver
A l’approche de l’hiver, le début des rassemblements de poissons fourrage attire les perches et si la visibilité est bonne vous pouvez espérer voir de gros individus en pleine phase alimentaire.
Quel moment de la journée ?
La perche sort souvent chasser sur les plages au coup du matin et au coup du soir, mais les heures les plus chaudes de la journée sont aussi un bon moment pour apercevoir ce carnassier. Même si elle n’est pas en pleine chasse, la perche reste un poisson opportuniste et si le leurre est bien présenté, elle se laissera probablement tenter.
Pour se reposer en pleine journée les grosses perchent affectionnent les zones d’herbiers et tout type de structure offrant une cache. Ce percidé affectionne particulièrement les arbres morts car elle a pour habitude de se placer sous une branche, sa dorsale hérissée en appui contre le bois, ce qui la protège d’une éventuelle attaque venue des airs.
L’approche : voir sans être vu
Sur certains spot, la présence de grosses perches n’est pas un secret, et pourtant beaucoup de pêcheurs n’essaient même plus de les leurrer tant ils ont essuyé de refus. En effet, dépasser les 40cm pour une perche en fait un vieux poisson généralement méfiant. Mais ne baissez pas les bras, chaque poisson peut être leurré, ce n’est bien souvent qu’une question d’approche. Le plus important dans la pêche à vue en générale, quelle que soit l’espèce, est de réussir à voir sans être vu.
La discrétion pour maître mot
Partez du principe qu’une perche qui ne prête pas la moindre attention à votre leurre est un poisson qui vous a très certainement repéré. Soit elle a vu le pêcheur, soit elle a décelé la supercherie qu’est votre leurre au premier coup d’œil.
Le mot d’ordre est donc la discrétion, ne faites pas de geste brusque, déplacez-vous assez loin de la berge sans taper des pieds (les poissons sont sensibles aux ondes que génèrent vos pas, ils les captent grâce à leur ligne latérale). Faites attention au scion de la canne trop souvent oublié et pourtant facilement identifiable par toutes les espèces de poissons.
Cible en vue !
Une fois la perche repérée, approchez-vous à pas de loup, le moins proche possible de la perche convoitée et déposez avec délicatesse et précision un leurre léger à au moins 3 ou 4 mètres d’elle. La discrétion du montage et la qualité de l’animation sont des éléments primordiaux pour leurrer une grosse perche à vue, mais je vous en parlerais dans l’article suivant.
