Charles Baudelaire aurait sans doute été recalé. Trop réac, le chantre des chats. Georges Bernanos éconduit lui aussi. Trop catho, l’auteur génial de Sous le soleil de Satan. Des écrivains, dont les excellentes Nancy Huston et Chloé Delaume, des éditeurs, des enseignants dénonçaient, il y a dix jours, dans une pétition, le choix de Sylvain Tesson comme parrain du Printemps des poètes, une manifestation dont l’idée revient à Jack Lang, ancien ministre socialiste de la Culture.

La faute de l’écrivain-voyageur ? Il serait une icône réactionnaire. Il fraierait avec l’extrême droite. Preuve ? Il a préfacé un recueil de textes du monarchiste Jean Raspail, ethnologue amoureux de la Patagonie. Cet explorateur largement oublié est surtout l’auteur du Camp des saints, roman où il imagine, au début des ann