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Léon Blum, fine fleur du socialisme

En cette année 2022, nous célébrerons le 150e anniversaire de la naissance de Léon Blum, écrivain, homme politique français et l’une des grandes figures marquantes du socialisme de l’entre deux-guerres.

Temps de lecture: 5 min

Né en 1872 à Paris, auditeur au Conseil d’État, il s’éveille à la politique lors de l’Affaire Dreyfus et adhère au Parti socialiste de Jaurès dès 1902, mais il prend ses distances avec la SFIO (Section française de l’internationale ouvrière) qu’il considère trop proche des idées marxistes de Guesde. De même, entré en 1904 à l’Humanité comme responsable de la rubrique littéraire, il quitte le journal dès 1905. Jusqu’au début 1920, ses activités littéraires vont prendre le dessus sur l’action politique. Durant la Guerre de 14-18, il s’aligne ainsi sur la politique d’union sacrée. Ce n’est qu’en 1919 qu’il intègre les cercles dirigeants de la SFIO. L’année suivante, lors de la scission du congrès de Tours, où la majorité de la SFIO va fonder le Parti communiste, Blum entre dans l’Histoire de la gauche, avec son discours où il assume de « garder la vieille maison » pendant que d’autres iront « courir l’aventure ».

À la manœuvre lors du « cartel des gauches » en 1924, où il prône l’ouverture avec les « bourgeois » du parti radical, il conservera cette ligne « modérée » les années suivantes, marquées par la montée de l’extrême droite et de l’antisémitisme - Blum en fut personnellement victime, le 13 février 1936, lorsqu’il manqua d’être lynché par l’Action française. Deux mois plus tard, il est la tête du premier gouvernement du Front populaire. Il en demeurera une figure marquante et restera pour cela aussi une cible pour les vichystes. Arrêté en 1940, livré aux Allemands en 1943, il est déporté à Buchenwald, dont il ne sortira qu’en 1945. Il dirige ensuite le gouvernement du 16 décembre 1946 au 16 janvier 1947. Il décède d’un arrêt cardiaque à Jouy-en-Josas en 1950.

Intéressons-nous maintenant aux racines, multiples, de Léon Blum.

La naissance d’André « Léon » Blum :

Léon Blum naît au cœur du Sentier, à Paris, le 9 avril 1872, chez Abraham dit « Auguste » Blum (1831-1921) et Marie Adèle Picart (1841-1914) commerçants en soieries et rubans. Il est le second fils d’une fratrie de cinq frères, avant lui l’aîné Lucien (1869-1950), juste après lui : Marcel (1875-1970), puis Georges (1877-1943), médecin et enfin René (1878-1942) journaliste et fameux critique d’art qui sera déporté à Auschwitz et dont il ne reviendra pas.

Une lignée paternelle de bouchers d’Alsace :

Le premier porteur du nom Blum retrouvé est Abraham Fromel Baruch Blum (né vers 1720, mort avant 1778. Il était boucher à Westhoffen (Bas-Rhin), capitale réputée de la cerise. C’est dans cette même localité, entre Saverne et Obernai, qu’il épouse le 28 juillet 1749 Merlen Jacob (née vers 1725).

Le fils d’Abraham (1750-1828) reprend la boucherie et épouse en 1778 Sara Sorle May-Weil, du village de Scharrachbergheim-Irmstet, à l’ouest de Strasbourg. Les Blum poursuivent au cours des siècles leurs alliances avec d’autres familles juives alsaciennes comme les May, les Hirsch (ou Hersch) de Pirmasens en Allemagne ou les Hertzel et les Levi d’Oberbronn.

C’est le grand-père de Léon Blum, Nathan Moyse Blum (1795-1860) qui va quitter Westhoffen pour tenter de faire fortune, dans le négoce du ruban et des soieries à Paris. Arrivé vers 1835/1840, il rejoint la puissante et industrieuse communauté des commerçants juifs du Sentier. Mais il revient en Alsace pour épouser, le 21 novembre 1831, Henriette Hirsch (1810-1863), fille d’un commerçant d’Oberbronn (Bas-Rhin).

Léon Blum cousin de DSK…mais pas seulement :

Notre confrère Jean-Louis Beaucarnot avance avoir découvert des ancêtres communs à Léon Blum et à un autre « socialiste », plus sulfureux : Dominique Strauss-Kahn. Il s’agirait du couple Gabriel Bloch et Zera Dreyfus, marchands de chevaux à Guebwiller et mariés vers 1650. Mais il annonce un cousinage tout aussi surprenant, par la ligne maternelle cette fois, avec le réalisateur Jean-Pierre Melville (né Grumbach à l’Etat-Civil), les frères Axel et Jean-François Kahn, Pierre Mendès-France et Jean Zay, rien que ça ! Il ne nous reste plus maintenant qu’à définir , avec soin les degrés et tous les liens généalogiques entre ces personnalités.

La lignée maternelle de Ribeauvillé :

La mère de Léon Blum, Marie Picart (1841-1914), est issue d’une famille de négociants-papetiers de Ribeauvillé(Haut-Rhin) qui s’installe ensuite à Paris dans les années 1840. Léon Hirsch Picart (1793-1862) et son épouse Marie Anne Henriette Cerf (unis en 1814), papetiers et grand-parents maternels de notre homme politique, quittent aussi l’Alsace pour Paris. Suite au décret napoléonien de 1808, qui oblige désormais les juifs à déclarer leur identité civile avec un nom et un prénom officiel, l’arrière-grand-père Salomon Meyer-Picart (né vers 1746, mort en 1831), alors colporteur fripier à Ribeauvillé et époux d’Ettel (Adèle) Vertenschlag (1769-1838) choisit le nom unique de Picart. Les Vertenschlag sont par ailleurs en lien avec des familles de marchands comme les Weill de Ribeauvillé ou encore les Kahn. Par la lignée des Cerf,qui nous viennent de Mittelbronn, en Moselle, nous notons des alliances avec les familles Netter, Lehmann de Bischeim (Bas-Rhin), les Levy de Marmoutier ( Bas-Rhin) ou encore les Wahl. L’un d’eux est une figure importante de la communauté, Neftali Hirtzel Moyse Cerf (né vers 1700), préposé des juifs de Mittelbronn.

Les femmes et la descendance de Léon Blum :

Léon Blum épouse Lise Bloch (1869-1931) en 1896. À sa mort, il s’unit en deuxième noce à Thérèse Pereyra(1881-1938). Il épousera enfin Jeanne Levylier (1899-1982) en 1943.

Léon Blum aura de sa première union un fils unique, Robert (1902-1975), qui aura lui-même une fille unique Catherine Blum (1928-1996) - épouse de Charles Malamoud (1929), fameux historien des religions et orientaliste. De cette union naîtra Antoine Malamoud (né en 1953), arrière petit-fils unique de Léon Blum.

Etymologie :

Le nom « Blum » est principalement porté par des familles juives d’Alsace et d’Allemagne. Il tire son origine de l’allemand « Blume », qui désigne une fleur. On retrouve ce nom de famille sous les formes Bluem, Blume et Blumen notamment.

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