L’œuvre du mois : Le Garde de Saint Jean d’Aumières d’Alexandre Hollan

L’œuvre du mois : Le Garde de Saint Jean d’Aumières d’Alexandre Hollan
Alexandre Hollan, Le Garde de Saint Jean d'Aumières, 2017, acrylique sur toile, 130 x 195 cm © Galerie La Forest Divonne

Hollan cherche d’abord à capter l’énergie qui se dégage de l’arbre, à saisir un « courant ». Ce grand format projette le spectateur dans la masse colorée de l’arbre faisant naître chez lui un sentiment de plénitude proprement jubilatoire.

Dans son enfance, Alexandre Hollan a savouré des années de très grand bonheur dans la nature, en Transdanubie, en Hongrie près de l’Autriche, dans le parc de la maison familiale avec ses arbres et mille sortes d’oiseaux, véritable paradis. Né à Budapest en 1933 et arrivé en France en 1956, il n’aura de cesse de retrouver l’harmonie de ses impressions d’enfance, sillonnant les routes pendant quinze ans avec sa voiture-atelier pour se fixer finalement dans le Languedoc. Alexandre Hollan développe des liens puissants avec les arbres, qu’il nomme Le Déchêné, Le Chêne de Garde, Le Foudroyé, L’Indomptable… Cette complicité avec ces « vies silencieuses » repose avant tout sur la quête d’un « au-delà du visible », clé de compréhension du monde. « La nature est grande, l’arbre veut grandir. L’homme devant l’arbre peut se remettre à sa place, en diminuant. » S’inscrivant sur le long terme, les liens forts établis entre l’artiste et le musée Fabre ont pris la forme d’une donation, en 2017, d’un ensemble significatif d’œuvres des années 50 à nos jours, grâce au soutien de sa galeriste Marie-Hélène de la Forest Divonne. Le fonds Alexandre Hollan du musée Fabre (Montpellier) comprend ainsi plus de cent dessins et peintures. Le Garde de Saint Jean d’Aumières incarne bien le « lyrisme sauvage » de son inspiration. « L’arbre est un être vivant, tout le temps en mouvement. Cette énergie qui circule est une faculté de la Nature, il faut entrer dans cette danse, ce mouvement intérieur qui peut s’accorder avec le regard. » Pour Hollan, l’arbre est aussi une « expérience de lumière » dont  il guette le « trait vibrant, qui devient très flamboyant ». Pour magnifier la « plénitude de la forme », il recherche la couleur « la plus vivante ». « L’invisible est dans le visible. Quand enfant, on nous dit que Dieu voit tout : ce regard qui englobe est sacré, en un sens. »

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