JEAN GUÉGUINOU, AMBASSADEUR DE FRANCE

par Jean-Marie Dedeyan
Vice-président de la Fondation Charles de Gaulle

Diplomate de talent et homme de grande culture, Jean Guéguinou, membre de la Convention de la Fondation Charles de Gaulle, est mort à Paris le 21 juin, au terme d’une longue maladie.

Ce grand serviteur de l’Etat, entré au Quai d’Orsay à sa sortie de l’ENA en 1967 était en poste à Londres lorsque le général de Gaulle, constatant l’échec du référendum du 27 avril 1969, a démissionné de la présidence de la République et s’est rendu en Irlande. L’ambassadeur de France en Grande-Bretagne, Geoffroy de Courcel, charge, alors, Jean Guéguinou de rejoindre le général de Gaulle et son épouse dans leur exil irlandais.

Le jeune diplomate entre un peu plus tard au cabinet de Michel Debré, ministre d’Etat chargé de la Défense nationale, puis, après un passage au cabinet du ministre des Affaires étrangères, Michel Jobert, il devient Consul général à Jérusalem où il a laissé de nombreux amis dans les communautés religieuses, parmi les responsables israéliens et palestiniens, et dans plusieurs établissements culturels.

Après avoir occupé différents postes de direction au Quai d’Orsay dont il a été le porte-parole, Jean Guéguinou est nommé ambassadeur en Tchécoslovaquie (1990) dont il observe attentivement l’évolution après la chute du rideau de fer. Il est ensuite nommé ambassadeur au Royaume-Uni (1993), puis au Saint-Siège (1998) auprès du pape Jean-Paul II.

Elevé à la dignité d’ambassadeur de France, il est, par la suite, nommé par Jacques Chirac ambassadeur auprès de l’UNESCO (2002-2006) où il mène avec succès les négociations sur le processus d’adoption de la convention sur la diversité culturelle.

Retraité toujours actif, il présidait les conseils d’administration de l’Ecole du Louvre et de Cultures France, siégeait comme vice-président au conseil des Amis de Versailles dont il dirigeait la revue scientifique et à celui des Arts florissants

Ses obsèques ont été célébrées le 1er juillet en l’église Saint-Honoré d’Eylau de Paris par le prieur de l’Abbaye d’Abu Gosh et le directeur de l’Ecole biblique et archéologique de Jérusalem, sous la présidence de Mgr Antoine de Romanet, évêque aux Armées, en présence du Nonce apostolique, d’une dizaine de prêtres et religieux, de plusieurs diplomates et de nombreux amis du monde des arts et de la culture.

A l’annonce de son décès, Le Figaro, Le Monde, La Croix et d’autres périodiques ont publié de beaux textes d’hommage à Jean Guéguinou. Ces articles, accessibles sur internet, soulignent son engagement constant au service de la France, sa passion pour l’art, sa grande culture, la finesse de ses analyses, son sens du compromis diplomatique, sa droiture, son humanisme, sa bienveillance et sa fidélité en amitié.

Ces qualités, constamment démontrées dans ses différentes fonctions, traduisent une personnalité attachante et hors du commun dont la Fondation Charles de Gaulle gardera la mémoire.

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