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Politique

Valérie Pécresse, la carte de la compétence et de l'ordre pour séduire LR

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Valérie Pécresse, finaliste pour l'investiture chez Les Républicains, sur France 2 le 30 novembre 2021
Valérie Pécresse, finaliste pour l'investiture chez Les Républicains, sur France 2 le 30 novembre 2021
AFP - JULIEN DE ROSA

Finaliste pour l'investiture chez Les Républicains, Valérie Pécresse, qui était la seule femme en lice, est une "bosseuse" méthodique et attachée aux valeurs républicaines, qui espère imposer sa ligne libérale sur l'économie et ferme sur le régalien.

La présidente de la région Ile-de-France, 54 ans, sera opposée lors du 2nd tour de l'investiture à Eric Ciotti, tenant d'une aile droitière. Elle a d'ores et déjà reçu le soutien des trois candidats éliminés, Michel Barnier, Philippe Juvin et Xavier Bertrand, éliminé mercredi alors qu'il apparaissait comme le mieux placé à droite dans les sondages nationaux pour 2022.

"Dame de faire" auto-proclamée, l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy (Enseignement supérieur et Budget) revendique le programme "le plus audacieux" et l'assure: "je suis totalement, entièrement, viscéralement déterminée".

Une détermination que l'ancienne députée des Yvelines a pu expliquer depuis juillet au cours de 80 réunions publiques, expliquant ici son projet de six réacteurs EPR, combattant là son image francilienne, avec un fil rouge: "restaurer la fierté française".

Accusant Emmanuel Macron d'avoir "cramé la caisse", la présidente fraîchement réélue de l'Ile-de-France mise sur son expérience à la région et défend un projet très ferme sur le régalien où elle s'est adjointe les services de Patrick Stefanini, l'ancien directeur de campagne de François Fillon.

Sur l'immigration elle veut durcir le droit à la nationalité et aux allocations, et sur la sécurité cet ex-bébé Chirac, longtemps affublé d'une image sage, n'exclut pas de "faire intervenir l'armée" dans les "zones de non-droit".

Son programme d'ordre, qu'elle a à cœur d'aborder sous toutes ses facettes en meeting, prévoit aussi de supprimer 200.000 postes de fonctionnaires et d'augmenter "de 10% les salaires nets" sous 3.000 euros.

Mais cette chantre des valeurs républicaines met aussi l'accent sur l'éducation.

- "Un chemin différent des autres" -

Discours rôdé en meeting, formules choc en débat télévisé... "Elle joue sa vie" dans cette élection, sourit un élu LR, qui l'assurait à l'automne: "Elle est en train de faire encarter tout le monde !"

Difficile de savoir combien de nouveaux électeurs la candidate a gagnés, dans ce congrès où il s'agit aussi de convaincre les anciens du parti, a priori plus sensibles à l'argument de fidélité.

Jugée "bosseuse" et "méthodique", la présidente de Libres ! avait quitté LR en 2019, avant de reprendre sa carte en octobre. Mais elle a toujours, au nom de la loyauté, accepté de jouer la règle du départage.

Cette mère de trois enfants, qui déplore aussi le sexisme qui règne en politique, peut toucher une corde sensible chez les électrices.

"Elle incarne la femme, mais aussi la fermeté", assurait mi-novembre à Montigny le Bretonneux (Yvelines) Marie-Claude, 74 ans. "Elle a une certaine prestance, elle ne tourne pas autour du pot", ajoutait Sylvie, 55 ans.

Décrite comme "structurée", Mme Pécresse est une habituée du tableau d'honneur: bac à 16 ans, HEC, ENA... Un parcours d'excellence qui lui a longtemps valu une image sage, à son grand agacement.

"Lors de ma première campagne régionale, le surnom dont mes adversaires de gauche m'avaient affublée, c'était +la blonde+. Ensuite, ça a été +serre-tête et jupe plissée+", racontait en 2019 l'ex-maître des requêtes au Conseil d'Etat.

Recrutée en 1997 comme spécialiste de l'Internet par Jacques Chirac, elle devient députée des Yvelines en 2002 puis deux fois ministre (Enseignement supérieur en 2007 et Budget en 2011).

Elevée à Versailles, dans "une famille d'intellos un peu originale", cette férue de Dostoïevski et de Tolstoï décide à 15 ans d'apprendre le russe et part à Yalta, dans un camp des jeunesses communistes. Elle se met ensuite au japonais qu'elle perfectionne à Tokyo, en vendant caméscopes et liqueur.

"J'ai toujours jusqu'ici suivi un chemin différent des autres", dit celle qui espère devenir en avril 2022 la première femme présidente de la République.

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