ATHENES (Reuters) - Le ministre grec de l'Economie et du Développement, Dimitri Papadimitriou, a démissionné dans la foulée du départ du gouvernement de son épouse, secrétaire d'Etat au travail, empêtrée dans une affaire d'allocation logement.
Le ministre s'est entretenu lundi soir avec le Premier ministre, Alexis Tsipras, et l'a informé qu'il quittait son poste "en raison de la sensibilité politique" de cette affaire, Alexis Tsipras a accepté sa démission, disent ses services.
Son épouse, Rania Antonopoulou, en dépit de la richesse personnelle du couple, avait réclamé et obtenu le versement d'une allocation de 1.000 euros censée aider les membres du gouvernement ne vivant pas à Athènes à s'y loger.
L'affaire, révélée par la presse, a provoqué un tollé dans un pays où un tiers de la population vit sous le seuil du pauvreté. Le salaire mensuel moyen en Grèce est de 770 euros.
L'opposition avait réclamé sa démission.
Dans leur déclaration publique de situation patrimoniale, les époux Papadimitriou-Antonopoulou ont fait état de 450.000 euros de revenus en 2015, auxquels s'ajoutent un demi-million d'euros d'économies déposés sur différents comptes bancaires ainsi que des propriétés en Grèce et à l'étranger.
"Le couple le plus riche du gouvernement a franchi les limites", écrivait le quotidien Proto Thema à la une de son édition dominicale.
L'ex-secrétaire d'Etat, entrée au gouvernement en 2015 et chargée de la lutte contre le chômage, a reconnu avoir perçu 23.000 euros d'allocation sur deux ans, jusqu'en août 2017.
Elle a proposé de rembourser cette somme mais nie toute malversation, disant avoir agi dans le cadre de la loi. Elle a toutefois reconnu dans un communiqué que "(s)a situation financière a renforcé l'indignation populaire".
De source gouvernementale, on indique qu'Alexis Tsipras a décidé de modifier les critères d'attribution de cette allocation logement, qui sera désormais réservée aux membres du gouvernement par ailleurs élus au Parlement.
La démission du "couple le plus riche du gouvernement" devrait entraîner un léger remaniement qui, dit-on de même source, ne devrait pas toucher les "poids lourds" du cabinet, notamment le ministre des Finances, Euclide Tsakalotos.
(Renee Maltezou et George Georgiopoulos, Henri-Pierre André et Gilles Trequesser pour le service français)