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Politique

Hollande : au secours, encore quatre ans !

Le parti pris, avec Véronique Jacquier à 8h25 sur RMC.

Le parti pris, avec Véronique Jacquier à 8h25 sur RMC. - -

Il y a un an, François Hollande était élu président de la République. Au plus bas dans les sondages, il est attaqué par la droite comme par son aile gauche. Et ce n’est qu’un début.

En un an, François Hollande a dilapidé son capital confiance auprès des Français et son autorité est miné jusque dans son propre camp. Et à mon avis, ça va durer. Dimanche, démonstration de force du Front de Gauche pour dire non à la politique du gouvernement. Que dit Jean-Marc Ayrault dimanche soir ? Que l'Etat envisage de réduire sa participation dans le capital d'un certains nombres d'entreprises publiques pour investir. Pour Jean-Luc Mélenchon et ses camarades, c'est une provocation. La gauche est profondément désunie, et c'est la première fois sous la 5eme République qu'un dirigeant socialiste a à gérer de telles tensions sur sa gauche. Mitterrand s'était mis les communistes dans la poche, Lionel Jospin avait bricolé avec la gauche plurielle.

François Hollande ne peut pas rebondir ?

C'est un président cerné : cerné sur sa gauche avec Mélenchon, cerné sur sa droite avec les manif contre le mariage pour tous qui deviennent des défilés anti-Hollande, et cerné aussi dans sa propre majorité. Quand Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale, prend la tête de la fronde contre la moralisation de la vie politique, c'est du jamais vu sous la 5eme République. Et là, François Hollande est coincé. Soit il passe en force sur son texte de loi qui hérisse les élus et qui peut faire exploser sa majorité, soit il amende son projet et mécontente les Français. Beaucoup de reculades en perspective avec ce gouvernement.

Mais une politique économique a été mise en œuvre. Jean-Marc Ayrault a pris l'exemple du jardinier qui a semé, et il faut attendre que ça pousse...

Pour que ça pousse plus vite, il pourrait penser à mettre de l'engrais ! L'engrais, ce sont les reformes structurelles que nous demande de faire Bruxelles. Selon la commission européenne, nous entrons en récession en 2013. Nous avons des milliards d'économie à faire : coupes dans les dépenses publiques, réduction des dépenses dans les collectivités locales... Dimanche soir, le Premier ministre n'a pas évoqué ces temps de rigueur qui nous attendent. Et pas un mot sur le chômage ! Il y a un an, François Hollande était élu pour tenir 60 engagements. Il n'y en a plus qu'un qui vaille, c'est celui de nous sortir de la crise.

Ça fait du boulot dans les 4 ans qui viennent. François Hollande ne va pas y arriver ?

Si la croissance ne revient pas, si la popularité de François Hollande baisse encore, quelle légitimité aura-t-il ? Si la majorité s'effrite, quelle base électorale pour gouverner ? Il y a un risque de paralysie. Pour l'instant il n'est pas question de remaniement, mais il faudrait qu'il fasse un gouvernement de combat, un gouvernement resserré avant l'été pour donner un nouvel élan au quinquennat. Rien n'est pire que de ne rien faire... Avec Nicolas Sarkozy, les Français s'attendaient à tout. Le danger pour François Hollande, ce serait qu'ils n'attendent déjà plus rien.

Ecoutez ici le Parti Pris de Véronique Jacquier de ce lundi 6 mai.

Véronique Jacquier