Pas-de-Calais: le camus d'Annay-sous-Lens, classé à l'Unesco, menacé de destruction
Au premier regard, il ne s'agit que d'un vieux bâtiment, grisâtre, taggué et branlant. Et pourtant, le camus d'Annay-sous-Lens, dans le Pas-de-Calais, est inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco. Considéré comme un vestige du passé minier de la région, le camus est le dernier bâtiment de ce qui fût dans les années 1960 la grande cité du Maréchal Leclerc, qui comportait 440 logements.
Classé depuis 2012, comme l'ensemble du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, le bâtiment, composé de six logements, est toutefois laissé à l'abandon depuis une dizaine d'années, la rénovation coûtant trop cher.
Le label Unesco, frein à la rénovation
Paradoxalement, le label Unesco implique en effet de ne pas toucher à la façade du camus. Ce qui fait monter drastiquement la facture: près de deux millions d'euros, soit un prix bien supérieur si l'extérieur pouvait être rénové.
Au cours des années, des projets de rénovation ont été lancés: l'un pour créer un musée, un autre pour refaire des logements. Sans succès. À tel point que le maire de la commune, Yves Terlat, envisage de demander le déclassement du camus.
"Je suis de plus en plus en train de crier au secours sur l'état de ce bâtiment, qui continue de se dégrader. Je suis de plus en plus enclin à penser qu'il faut aller vers un déclassement et vers une démolition", explique-t-il au micro de BFM Lille.
Une réunion à venir avec les pouvoirs publics
Quant aux riverains, ils sont divisés, entre volonté de réhabilitation et incompréhension. "Ça ne me dérange pas qu'il reste. C'est un monument historique, un souvenir des anciens camus", plaide l'une d'entre elles. "En l'état actuel, c'est triste. Ça ne sert à rien de le garder", remarque une autre.
Pour tenter de trouver enfin une solution, la mission Bassin minier sert de médiateur. Une réunion avec les financeurs, à savoir l'État, la Région et le département, est prévue prochainement.
L'une des solutions envisagées est d'inscrire le camus au titre des monuments historiques, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Cela permettrait d'ouvrir "automatiquement le droit à des subventions qui répondraient en partie au financement de l'opération", détaille Gilles Briand, directeur d'étude de la mission.