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Inflation: pour baisser les prix de centaines de produits, Michel-Edouard Leclerc prendra sur ses marges

Sur BFMTV, Michel-Edouard Leclerc explique qu'il prendra sur ses marges pour faire baisser les prix de centaines de produits dans deux à trois semaines.

En janvier, Michel-Edouard Leclerc, président d'E.Leclerc, disait vouloir "casser la gueule à l'inflation". Ce dimanche 24 mars, sur BFMTV, le dirigeant dit avoir "gagné son coup".

"On est allé boxer auprès des multinationales pour ramener une inflation au moindre. Je pense qu'en 2024, on sera à 2 à 3 points d'inflation en général. Dans les hypers, on aura cassé ce mouvement hyperspéculatif qui a tapé dans le portefeuille des Français", a déclaré Michel-Edouard Leclerc.

Si le mouvement inflationniste a été ralenti, qu'en sera-t-il des prix à la caisse? Le dirigeant répète qu'il ne faut pas espérer revenir aux prix d'avant 2019. Par contre, il explique comment il fera baisser le prix dans ses centres.

"Dans la concurrence qu'on se livre avec Carrefour ou Auchan, on va aussi prendre sur nos marges. Il n'y a pas que les conditions d'achats qui font les prix", explique Michel-Edouard Leclerc sans dire quels produits seront concernés.

"Je ne vais pas vous l'annoncer avant, parce qu'ils vont se le prendre dans le nez d'ici 15 jours ou trois semaines", lance-t-il narquois à l'adresse de ses concurrents.

Vers une inflation structurelle sur 10 ans

Le seul indice qu'il a accepté de donner est que ces baisses de prix concerneront "des centaines de produits".

"Ce que je peux dire de manière assez sûre parce qu'on les achète 6 mois à l'avance, c'est que tout ce qui concerne les arts de la table, le textile, tout ce qui est sur le marché international y compris les jouets de Noël de l'année prochaine", lâche Michel-Edouard Leclerc.

Il explique l'origine de ces baisses. D'une part les stocks importants en Chine du fait des baisses de vente en Asie, d'autre part, le coût du transport qui "en ce moment n'est pas trop prohibitif".

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Mais pour le dirigeant, l'inflation se maintiendra.

"On rentre maintenant dans un cycle plus vertueux sur le plan de l'écologie mais qui coûte plus cher à produire. La décarbonation, la relocalisation de l'approvisionnement, le fait qu'on ait perdu des marchés comme la Russie."

"Les normes ont un coût, et les coûts sont des prix. Il va donc y avoir une inflation plus structurelle, plus diffusée sur 10 ans", prévoit Michel-Edouard Leclerc.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco