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Michel-Ange en 3 minutes

En bref

Génie de la Renaissance italienne, Michel-Ange (1475–1564) est d’abord un sculpteur virtuose du marbre, mais il s’est aussi illustré en tant que peintre du Vatican, notamment dans le chapelle Sixtine. Passionné d’anatomie et humaniste, Michel-Ange n’a pas hésité à représenter des nudités païennes dans ses grandes fresques religieuses, au point d’être parfois jugé scandaleux en son temps. Cet infatigable travailleur et admirateur de l’Antiquité, également architecte, a donné naissance à quelques-unes des plus grandes œuvres de la Renaissance.

Jacopino del Conte, Portrait de Michel-Ange
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Jacopino del Conte, Portrait de Michel-Ange, vers 1535

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Huile sur toile • Casa Buonarroti, Florence • © Photo Raffaello Bencini / Bridgeman Images

On a dit de lui

« Un génie universel, capable d’embrasser à la fois et de pousser à toutes leur perfection les arts de la peinture, de la sculpture et de l’architecture. » – Giorgio Vasari

Sa vie

Il est né sous le nom de Michelangelo di Lodovico Buonarroti Simoni, mais tout le monde le connaît sous le diminutif de Michel-Ange. Originaire de Caprese, non loin de Florence, ce « divin » artiste est le fils d’un magistrat et d’une jeune femme, décédée durant sa prime enfance. Michel-Ange est élevé par une nourrice dont le mari était tailleur de pierre. Malgré les réticences de son père, il entre en apprentissage dans l’atelier du peintre Domenico Ghirlandaio.

Reconnu très jeune comme exceptionnellement talentueux, Michel-Ange entre au service de Laurent de Médicis, dit Le Magnifique. C’est un temps béni durant lequel l’artiste se forme à la philosophie néoplatonicienne et assiste aux dissections publiques confiées à Léonard de Vinci par l’hôpital de Florence.

Après la mort de son premier mécène, Michel-Ange s’installe à Rome. Il est tout naturellement destiné à travailler pour la papauté. Son premier grand chef-d’œuvre est une pietà sculptée pour la basilique Saint-Pierre. En 1503, le Pape Jules II lui confie l’exécution de son futur tombeau. C’est également lui qui commande à l’artiste le plafond peint de la chapelle Sixtine, chapelle personnelle du pape. Malgré la monumentalité de la tâche (1 000 mètres carrés), il y travaille seul de 1508 à 1512, et œuvre pour la ville de Florence dans les années suivantes.

En Homme de la Renaissance, Michel-Ange est un admirateur de l’Antiquité. Il s’inspire de l’exemple grec et romain mais en y insufflant une monumentalité nouvelle. Son immense David (1501–1504) fait scandale, probablement en raison de sa nudité : installée à Florence, la sculpture est bombardée de pierres, jetée de son piédestal et partiellement cassée. Un admirateur ayant récupéré les morceaux, la sculpture a toutefois pu être restaurée !

En 1534, Paul III est élu pape et nomme Michel-Ange peintre, sculpteur et architecte du Vatican. Entre 1536 et 1541, l’artiste réalise Le Jugement dernier, commandé par son prédécesseur, une immense fresque pour la chapelle Sixtine. Les dernières années de sa carrière sont consacrées à des travaux d’architecture, en particulier l’aménagement de la place du Capitole, siège du gouvernement de la ville. Michel-Ange restaure le monument antique de Marc Aurèle et redessine la place autour de lui.

Le tempérament de Michel-Ange a été décrit comme impétueux, volontiers irrévérencieux. Très imprégné par l’héritage néoplatonicien de son mentor le théoricien Jean Pic de la Mirandole, il était critique vis-à-vis du monde pontifical, fait de privilèges, pétri d’hypocrisies et de dogmes.

Bien que réprouvée par l’Inquisition, l’homosexualité de Michel-Ange est bien connue. Passionnément amoureux de Tommaso dei Cavalieri, il lui a adressé des dizaines de poèmes et il n’était pas rare que l’artiste glisse dans ses œuvres des allusions sexuelles. Michel-Ange meurt à l’âge de quatre-vingt-huit ans et est inhumé avec les honneurs.

Ses œuvres clés

Michel-Ange, Pietà
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Michel-Ange, Pietà, vers 1498–1499

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Marbre • 174 × 195 × 69 cm • Basilique Saint-Pierre, Rome • © Luisa Ricciarini / Bridgeman Images

Pietà, 1498–1499

Avant d’être mis au tombeau, le Christ mort repose sur les genoux de la Vierge. Elle est mater dolorosa, une vierge de douleur, bien que Michel-Ange ait plutôt mis en valeur la beauté de son visage angélique et chaste. Dans la basilique Saint-Pierre, ce marbre orne le tombeau du roi français Charles VIII, taillé dans un seul bloc par Michel-Ange, âgé seulement de 25 ans.

Michel-Ange, David
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Michel-Ange, David, 1501–1504

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Marbre • Galleria dell’Academia, Florence • © Imago / Bridgeman Images

David, 1501–1504

Le David de Michel Ange est l’un des plus beaux nus de la sculpture de la Renaissance. Ce héros biblique, un jeune berger s’apprêtant à affronter le géant Goliath, est représenté avant le combat, en contrapposto. Cette œuvre témoigne de l’admiration de Michel-Ange pour les nus héroïques de l’Antiquité. Ce corps viril et athlétique est une incarnation du courage qui dans la Florence du XVIe siècle, prenait aussi un sens politique : la résistance de la jeune république.

Michel-Ange, Le Jugement dernier
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Michel-Ange, Le Jugement dernier, 1536–1541

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Fresque • Chapelle sixtine, Vatican • © Mondadori Portfolio / Bridgeman Images

Le Jugement dernier, 1536–1541

Les morts ressuscités attendent d’être jugés par le Christ, les élus et les damnés sont expédiés de force aux enfers. Le Jugement dernier de Michel-Ange entremêle des scènes extrêmement violentes, dantesques, des corps sensualistes et torturés… Qui plus est, le décor recèle quelques amours masculines et surtout une image du Christ nu en plein Vatican ! Sur la demande du pape Paul IV, les nudités ont été masquées par des voiles pudiques. Cette fresque très audacieuse est l’une des plus chère de l’histoire car Michel-Ange a utilisé un pigment très coûteux, le lapis-lazuli moulu à la main, pour réaliser le bleu céleste.

Par • le 5 mars 2020
Retrouvez dans l’Encyclo : Renaissance italienne Michel-Ange

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