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EAN : 978B004OB4Y9E
Knopf Publishing Group (08/02/2011)
5/5   1 notes
Résumé :
Originally published in 1954 to honor Stevens’s seventy-fifth birthday, the book was rushed into print for the occasion and contained scores of errors. These have now been corrected in one place for the first time by Stevens scholars John N. Serio and Christopher Beyers, based on original editions and manuscripts.

The Collected Poems is the one volume that Stevens intended to contain all the poems he wished to preserve, presented in the way he wanted.... >Voir plus
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Les aurores d'automne

C'est là que vit le serpent, le sans corps.
Sa tête est aérienne. Sous sa pointe la nuit Les
yeux s'ouvrent et se fixent sur nous dans tous les ciels.

Ou est-ce une autre sortie de l'œuf en se tortillant,
Une autre image au fond de la grotte,
Une autre sans corps pour la boue du corps ?

C'est là que vit le serpent. C'est son nid,
Ces champs, ces collines, ces distances teintées,
Et les pins au-dessus et le long et au bord de la mer.

C'est la forme qui s'engouffre après l'informe, La
peau qui clignote aux disparitions souhaitées
Et le corps du serpent qui clignote sans la peau.

C'est la hauteur qui émerge et sa base
Ces lumières peuvent enfin atteindre un pôle
Au milieu de minuit et y trouver le serpent,

Dans un autre nid, le maître du dédale
Du corps et de l'air et des formes et des images,
En possession implacable du bonheur.

C'est son poison : que nous ne croyions
même pas cela. Ses méditations dans les fougères,
Quand il bougeait si légèrement pour s'assurer du soleil,

Ne nous en rendaient pas moins sûrs. Nous avons vu dans sa tête,
Noir perlé sur le rocher, l'animal moucheté,
L'herbe mouvante, l'Indien dans sa clairière.

II

Adieu à une idée . . . Une cabane se dresse,
Déserte, sur une plage. Il est blanc,
Comme par une coutume ou selon

Un thème ancestral ou par suite
D'un parcours infini. Les fleurs contre le mur
Sont blanches, un peu séchées, une sorte de marque

Rappelant, essayant de rappeler, un blanc
Qui était différent, autre chose, l'année dernière
Ou avant, pas le blanc d'un après-midi vieillissant,

Qu'il soit plus frais ou plus terne, qu'il soit de nuage d'hiver
Ou de ciel d'hiver, d'horizon en horizon.
Le vent souffle le sable sur le sol.

Ici, être visible c'est être blanc,
C'est être du solide de blanc, l'accomplissement
D'un extrémiste dans un exercice. . .

La saison change. Un vent froid refroidit la plage.
Ses longues lignes s'allongent, se vident,
Une obscurité s'accumule sans tomber

Et la blancheur devient moins vive sur le mur.
L'homme qui marche tourne d'un air vide sur le sable.
Il observe comment le nord agrandit toujours le changement,

Avec ses éclats
glacials, ses balayages bleu-rouge Et les rafales de grands feux, son vert polaire,
La couleur de la glace et du feu et de la solitude.

III

Adieu à une idée . . . Le visage de la mère,
Le but du poème, remplit la pièce.
Ils sont ensemble, ici, et il fait chaud,

Sans la prescience des rêves venant en sens inverse.
C'est le soir. La maison est le soir, à moitié dissoute.
Seule la moitié qu'ils ne pourront jamais posséder reste,

Toujours étoilé. C'est la mère qu'ils possèdent,
Qui donne la transparence à leur paix présente.
Elle rend ce plus doux qui peut être doux.

Et pourtant elle aussi est dissoute, elle est détruite.
Elle donne de la transparence. Mais elle a vieilli.
Le collier est une sculpture pas un baiser.

Les mains douces sont un mouvement pas un toucher.
La maison s'effondrera et les livres brûleront.
Ils sont à l'aise dans un abri de l'esprit

Et la maison est de l'esprit et eux et le temps,
Ensemble, tous ensemble. La nuit boréale
ressemblera à du givre en s'approchant d'eux

Et à la mère en s'endormant
Et comme on dit bonsoir, bonsoir. A l'étage
Les fenêtres seront éclairées, pas les chambres.

Un vent répandra autour de lui ses grandeurs venteuses
Et frappera comme une crosse de fusil contre la porte.
Le vent les commandera avec un son invincible.

IV

Adieu à une idée. . . Les annulations,
Les négations ne sont jamais définitives. Le père est assis
dans l'espace, partout où il est assis, avec un regard sombre,

Comme celui qui est fort dans les buissons de ses yeux.
Il dit non à non et oui à oui. Il dit oui
à non ; et en disant oui, il dit adieu.

Il mesure les vitesses de changement.
Il saute du ciel au ciel plus rapidement
Que les mauvais anges sautent du ciel à l'enfer en flammes.

Mais maintenant, il est assis dans le calme et le vert par jour.
Il assume les grandes vitesses de l'espace et les fait flotter
Du nuage au sans nuage, sans nuage au clair vif

Dans les vols de l'œil et de l'oreille, l'œil
le plus élevé Et l'oreille la plus basse, l'oreille profonde qui discerne,
Au soir, des choses qui l'accompagnent jusqu'à ce qu'il entende

Les préludes surnaturels qui lui sont propres,
Au moment où l'œil angélique définit
Ses acteurs s'approchant, en compagnie, dans leurs masques.

Maître O maître assis près du feu
Et pourtant dans l'espace et immobile et pourtant
Du mouvement l'origine toujours plus lumineuse,

Profonde, et pourtant le roi et pourtant la couronne,
Regarde ce trône actuel. Quelle compagnie,
masquée, peut la chanter au vent nu ?

V

La mère invite l'humanité dans sa maison
et sa table. Le père va chercher des conteurs
Et des musiciens qui mutent beaucoup, réfléchissent beaucoup sur les contes.

Le père va chercher des négresses pour danser,
Parmi les enfants, comme de curieuses maturités
De modèle dans la maturation de la danse.

Pour ceux-ci les musiciens font des sons insidieux,
Griffant le chant de leurs instruments.
Les enfants rient et jonglent un temps fou.

Le père va chercher des spectacles dans l'air,
Des scènes de théâtre, des vues et des blocs de bois
Et des rideaux comme un semblant naïf de sommeil.

Parmi ceux-ci, les musiciens frappent le poème instinctif.
Le père va chercher ses troupeaux sans troupeau,
De langue barbare, moitiés

essoufflées et haletantes De souffle, obéissant au toucher de sa trompette.
C'est donc Chatillon ou à votre guise.
Nous sommes dans le tumulte d'un festival.

Quelle fête ? Ce mooch bruyant et désordonné ?
Ces hospitaliers ? Ces invités brutaux ?
Ces musiciens doublant lors d'une tragédie,

A-dub, a-dub, qui se compose de ceci :
Qu'il n'y a pas de répliques ? Il n'y a pas de jeu.
Ou, les personnes agissent simplement en étant ici.

VI

C'est un théâtre flottant à travers les nuages,
Lui-même un nuage, bien que de roche brumeuse
Et des montagnes courant comme de l'eau, vague sur vague,

À travers des vagues de lumière. C'est du nuage transformé
Au nuage transformé à nouveau, paresseusement, la façon dont
Une saison change de couleur sans fin,

Sauf se prodiguer dans le changement,
Comme la lumière change le jaune en or et or
À ses éléments opales et au délice du feu,

Éclaboussé largement parce qu'il aime la magnificence
Et les plaisirs solennels de l'espace magnifique
Le nuage dérive paresseusement à travers des formes à demi-pensées.

Le théâtre est rempli d'oiseaux volants,
Coins sauvages, comme de la fumée d'un volcan, les yeux
palmés Et s'évanouissant, une toile dans un couloir

Ou un portique massif. Une capitale,
peut-être, est-elle en train d'émerger ou vient de
s'effondrer. Le dénouement doit être reporté. . .

Ce n'est rien jusqu'à ce que dans un seul homme contenu,
Rien jusqu'à ce que cette chose nommée sans nom soit
Et soit détruite. Il ouvre la porte de sa maison

En flammes. L'érudit d'une bougie voit
Un éclat arctique flamboyer sur le cadre
De tout ce qu'il est. Et il a peur.

VII

Y a-t-il une imagination qui trône
Aussi sinistre que bienveillante, la juste
Et l'injuste, qui au milieu de l'été s'arrête

D'imaginer l'hiver ? Quand les feuilles sont mortes,
Prend-elle sa place au nord et s'enveloppe-t-elle,
Sautant de chèvre, cristallisé et lumineux, assis

Dans la nuit la plus haute ? Et ces cieux ornent-ils
Et le proclament-ils, le blanc créateur de noir, jeté
Par les extinctions, même des planètes comme il peut l'être,

Même de la terre, même de la vue, dans la neige,
Sauf en cas de nécessité par majesté,
Dans le ciel, comme couronne et cabale de diamant ?

Il saute à travers nous, à travers tous nos sauts célestes,
Eteindre nos planètes, une par une,
Partant, d'où nous étions et regardions, d'où

Nous nous connaissions et pensions l'un à l'autre,
Un résidu frissonnant, glacé et perdu,
À l'exception de cette couronne et de cette cabale mystique.

Mais il n'ose pas sauter par hasard dans son obscurité.
Il doit passer du destin au léger caprice.
Et ainsi sa tragédie éjectée, sa stèle

Et sa forme et son mouvement lugubre pour trouver
Ce qui doit la défaire et, enfin, ce qui peut,
Dis, une communication désinvolte sous la lune.

VIII

Il peut toujours y avoir un temps d'innocence.
Il n'y a jamais de place. Ou s'il n'y a pas de temps,
Si ce n'est pas une chose de temps, ni de lieu,

Existant dans l'idée de lui, seul,
Dans le sens contre la calamité, ce n'est pas
moins réel. Pour le philosophe le plus ancien et le plus froid,

Il y a ou peut y avoir un temps d'innocence
En tant que principe pur. Sa nature est sa fin,
Qu'elle soit, et pourtant ne soit pas, une chose

Qui pince la pitié de l'homme pitoyable,
Comme un livre du soir beau mais faux,
Comme un livre sur le lever beau et vrai.


C'est comme une chose d'éther qui existe
presque en tant que prédicat. Mais ça existe,
ça existe, c'est visible, c'est, c'est.

Alors, alors, ces lumières ne sont pas un sort de lumière,
Un dicton sorti d'un nuage, mais l'innocence.
Une innocence de la terre et aucun faux signe

Ou symbole de malice. Que nous y participions,
Allongez-vous comme des enfants dans cette sainteté,
Comme si, éveillés, nous étions allongés dans le calme du sommeil,

Comme si la mère innocente chantait dans l'obscurité
De la chambre et sur un accordéon, à demi entendu,
Créait le temps et le lieu où nous respiré. . .

IX

Et de l'autre pensée — dans l'idiome
De l'œuvre, dans l'idiome d'une terre innocente,
Non de l'énigme du rêve coupable.

Nous étions comme des Danois au Danemark toute la journée
Et nous nous connaissions bien, des terriens au cœur solide,
Pour qui l'étrange était un autre jour
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The Comedian as the Letter C


I. The World without Imagination

Nota: man is the intelligence of his soil,
The sovereign ghost. As such, the Socrates
Of snails, musician of pears, principium
And lex. Sed quaeritur: is this same wig
Of things, this nincompated pedagogue,
Preceptor to the sea? Crispin at sea
Created, in his day, a touch of doubt.
An eye most apt in gelatines and jupes,
Berries of villages, a barber's eye,
An eye of land, of simple salad-beds,
Of honest quilts, the eye of Crispin, hung
On porpoises, instead of apricots,
And on silentious porpoises, whose snouts
Dibbled in waves that were mustachios,
Inscrutable hair in an inscrutable world.

One eats one paté, even of salt, quotha.
It was not so much the lost terrestrial,
The snug hibernal from that sea and salt,
That century of wind in a single puff.
What counted was mythology of self,
Blotched out beyond unblotching. Crispin,
The lutanist of fleas, the knave, the thane,
The ribboned stick, the bellowing breeches, cloak
Of China, cap of Spain, imperative haw
Of hum, inquisitorial botanist,
And general lexicographer of mute
And maidenly greenhorns, now beheld himself,
A skinny sailor peering in the sea-glass.
What word split up in clickering syllables
And storming under multitudinous tones
Was name for this short-shanks in all that brunt?
Crispin was washed away by magnitude.
The whole of life that still remained in him
Dwindled to one sound strumming in his ear,
Ubiquitous concussion, slap and sigh,
Polyphony beyond his baton's thrust.

Could Crispin stem verboseness in the sea,
The old age of a watery realist,
Triton, dissolved in shifting diaphanes
Of blue and green? A wordy, watery age
That whispered to the sun's compassion, made
A convocation, nightly, of the sea-stars,
And on the cropping foot-ways of the moon
Lay grovelling. Triton incomplicate with that
Which made him Triton, nothing left of him,
Except in faint, memorial gesturings,
That were like arms and shoulders in the waves,
Here, something in the rise and fall of wind
That seemed hallucinating horn, and here,
A sunken voice, both of remembering
And of forgetfulness, in alternate strain.
Just so an ancient Crispin was dissolved.
The valet in the tempest was annulled.
Bordeaux to Yucatan, Havana next,
And then to Carolina. Simple jaunt.
Crispin, merest minuscule in the gates,
Dejected his manner to the turbulence.
The salt hung on his spirit like a frost,
The dead brine melted in him like a dew
Of winter, until nothing of himself
Remained, except some starker, barer self
In a starker, barer world, in which the sun
Was not the sun because it never shone
With bland complaisance on pale parasols,
Beetled, in chapels, on the chaste bouquets.
Against his pipping sounds a trumpet cried
Celestial sneering boisterously. Crispin
Became an introspective voyager.

Here was the veritable ding an sich, at last,
Crispin confronting it, a vocable thing,
But with a speech belched out of hoary darks
Noway resembling his, a visible thing,
And excepting negligible Triton, free
From the unavoidable shadow of himself
That lay elsewhere around him. Severance
Was clear. The last distortion of romance
Forsook the insatiable egotist. The sea
Severs not only lands but also selves.
Here was no help before reality.
Crispin beheld and Crispin was made new.
The imagination, here, could not evade,
In poems of plums, the strict austerity
Of one vast, subjugating, final tone.
The drenching of stale lives no more fell down.
What was this gaudy, gusty panoply?
Out of what swift destruction did it spring?
It was caparison of mind and cloud
And something given to make whole among
The ruses that were shattered by the large.


II. Concerning the Thunderstorms of Yucatan

In Yucatan, the Maya sonneteers
Of the Caribbean amphitheatre,
In spite of hawk and falcon, green toucan
And jay, still to the night-bird made their plea,
As if raspberry tanagers in palms,
High up in orange air, were barbarous.
But Crispin was too destitute to find
In any commonplace the sought-for aid.
He was a man made vivid by the sea,
A man come out of luminous traversing,
Much trumpeted, made desperately clear,
Fresh from discoveries of tidal skies,
To whom oracular rockings gave no rest.
Into a savage color he went on.

How greatly had he grown in his demesne,
This auditor of insects! He that saw
The stride of vanishing autumn in a park
By way of decorous melancholy; he
That wrote his couplet yearly to the spring,
As dissertation of profound delight,
Stopping, on voyage, in a land of snakes,
Found his vicissitudes had much enlarged
His apprehension, made him intricate
In moody rucks, and difficult and strange
In all desires, his destitution's mark.
He was in this as other freemen are,
Sonorous nutshells rattling inwardly.
His violence was for aggrandizement
And not for stupor, such as music makes
For sleepers halfway waking. He perceived
That coolness for his heat came suddenly,
And only, in the fables that he scrawled
With his own quill, in its indigenous dew,
Of an aesthetic tough, diverse, untamed,
Incredible to prudes, the mint of dirt,
Green barbarism turning paradigm.
Crispin foresaw a curious promenade
Or, nobler, sensed an elemental fate,
And elemental potencies and pangs,
And beautiful barenesses as yet unseen,
Making the most of savagery of palms,
Of moonlight on the thick, cadaverous bloom
That yuccas breed, and of the panther's tread.
The fabulous and its intrinsic verse
Came like two spirits parlaying, adorned
In radiance from the Atlantic coign,
For Crispin and his quill to catechize.
But they came parlaying of such an earth,
So thick with sides and jagged lops of green,
So intertwined with serpent-kin encoiled
Among the purple tufts, the scarlet crowns,
Scenting the jungle in their refuges,
So streaked with yellow, blue and green and red
In beak and bud and fruity gobbet-skins,
That earth was like a jostling festival
Of seeds grown fat, too juicily opulent,
Expanding in the gold's maternal warmth.
So much for that. The affectionate emigrant found
A new reality in parrot-squawks.
Yet let that trifle pass. Now, as this odd
Discoverer walked through the harbor streets
Inspecting the cabildo, the façade
Of the cathedral, making notes, he heard
A rumbling, west of Mexico, it seemed,
Approaching like a gasconade of drums.
The white cabildo darkened, the façade,
As sullen as the sky, was swallowed up
In swift, successive shadows, dolefully.
The rumbling broadened as it fell. The wind,
Tempestuous clarion, with heavy cry,
Came bluntly thundering, more terrible
Than the revenge of music on bassoons.
Gesticulating lightning, mystical,
Made pallid flitter. Crispin, here, took flight.
An annotator has his scruples, too.
He knelt in the cathedral with the rest,
This connoisseur of elemental fate,
Aware of exquisite thought. The storm was one
Of many proclamations of the kind,
Proclaiming something harsher than he learned
From hearing signboards whimper in cold nights
Or seeing the midsummer artifice
Of heat upon his pane. This was the span
Of force, the quintessential fact, the note
Of Vulcan, that a valet seeks to own,
The thing that makes him envious in phrase.

And while the torrent on the roof still droned
He felt the Andean breath. His mind was free
And more than free, elate, intent, profound
And studious of a self possessing him,
That was not in him in the crusty town
From which he sailed. Beyond him, westward, lay
The mountainous ridges, purple balustrades,
In which the thunder, lapsing in its clap,
Let down gigantic quavers of its voice,
For Crispin to vociferate again.


III. Approaching Carolina

The book of moonlight is not written yet
Nor half begun, but, when it is, leave room
For Crispin, fagot in the lunar fire,
Who, in the hubbub of his pilgrimage
Through sweating changes, never could forget
That wakefulness or meditating sleep,
In which the sulky strophes willingly
Bore up, in time, the somnolent, deep songs.
Leave room, therefore, in that unwritten book
For the legendary moonlight that once burned
In Crispin's mind above a continent.
America was always north to him,
A northern west or western north, but north,
And thereby polar, polar-purple, chilled
And lank, rising and slumping from a sea
Of hardy foam, receding flatly, spread
In endless ledges, glittering, submerged
And cold in a boreal mistiness of the moon.
The spring came there in clinking pannicles
Of half-dissolving frost, the summer came,
If ever, whisked and wet, not ripening,
Before the winter's vacancy returned.
The myrtle, if the myrtle ever bloomed,
Was like a glacial pink upon the air.
The green palmettoes in crepuscular ice
Clipped frigidly blue-black meridians,
Morose chiaroscuro, gauntly drawn.

How many poems he denied himself
In his observant progress, lesser things
Than the relentless contact he desired;
How many sea-masks he ignored; what sounds
He shut out from his tempering ear; what thoughts,
Like jades affecting the sequestered bride;
And what descants, he sent to banishment!
Perhaps the Arctic moonlight really gave
The liaison, the blissful liaison,
Between himself and his environment,
Which was, and is, chief motive, first delight,
For him, and not for him alone. It seemed
Elusive, faint, more mist than moon, perverse,
Wrong as a divagation to Peking,
To him that postulated as his theme
The vulgar, as his theme and hymn and flight,
A passionately niggling nightingale.
Moonlight was an evasion, or, if not,
A minor meeting, facile, delicate.

Thus he conceived his voyaging to be
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IV. The Idea of a Colony

Nota: his soil is man's intelligence.
That's better. That's worth crossing seas to find.
Crispin in one laconic phrase laid bare
His cloudy drift and planned a colony.
Exit the mental moonlight, exit lex,
Rex and principium, exit the whole
Shebang. Exeunt omnes. Here was prose
More exquisite than any tumbling verse:
A still new continent in which to dwell.
What was the purpose of his pilgrimage,
Whatever shape it took in Crispin's mind,
If not, when all is said, to drive away
The shadow of his fellows from the skies,
And, from their stale intelligence released,
To make a new intelligence prevail?
Hence the reverberations in the words
Of his first central hymns, the celebrants
Of rankest trivia, tests of the strength
Of his aesthetic, his philosophy,
The more invidious, the more desired.
The florist asking aid from cabbages,
The rich man going bare, the paladin
Afraid, the blind man as astronomer,
The appointed power unwielded from disdain.
His western voyage ended and began.
The torment of fastidious thought grew slack,
Another, still more bellicose, came on.
He, therefore, wrote his prolegomena,
And, being full of the caprice, inscribed
Commingled souvenirs and prophecies.
He made a singular collation. Thus:
The natives of the rain are rainy men.
Although they paint effulgent, azure lakes,
And April hillsides wooded white and pink,
Their azure has a cloudy edge, their white
And pink, the water bright that dogwood bears.
And in their music showering sounds intone.
On what strange froth does the gross Indian dote,
What Eden sapling gum, what honeyed gore,
What pulpy dram distilled of innocence,
That streaking gold should speak in him
Or bask within his images and words?
If these rude instances impeach themselves
By force of rudeness, let the principle
Be plain. For application Crispin strove,
Abhorring Turk as Esquimau, the lute
As the marimba, the magnolia as rose.

Upon these premises propounding, he
Projected a colony that should extend
To the dusk of a whistling south below the south.
A comprehensive island hemisphere.
The man in Georgia waking among pines
Should be pine-spokesman. The responsive man,
Planting his pristine cores in Florida,
Should prick thereof, not on the psaltery,
But on the banjo's categorical gut,
Tuck tuck, while the flamingos flapped his bays.
Sepulchral señors, bibbing pale mescal,
Oblivious to the Aztec almanacs,
Should make the intricate Sierra scan.
And dark Brazilians in their cafés,
Musing immaculate, pampean dits,
Should scrawl a vigilant anthology,
To be their latest, lucent paramour.
These are the broadest instances. Crispin,
Progenitor of such extensive scope,
Was not indifferent to smart detail.
The melon should have apposite ritual,
Performed in verd apparel, and the peach,
When its black branches came to bud, belle day,
Should have an incantation. And again,
When piled on salvers its aroma steeped
The summer, it should have a sacrament
And celebration. Shrewd novitiates
Should be the clerks of our experience.

These bland excursions into time to come,
Related in romance to backward flights,
However prodigal, however proud,
Contained in their afflatus the reproach
That first drove Crispin to his wandering.
He could not be content with counterfeit,
With masquerade of thought, with hapless words
That must belie the racking masquerade,
With fictive flourishes that preordained
His passion's permit, hang of coat, degree
Of buttons, measure of his salt. Such trash
Might help the blind, not him, serenely sly.
It irked beyond his patience. Hence it was,
Preferring text to gloss, he humbly served
Grotesque apprenticeship to chance event,
A clown, perhaps, but an aspiring clown.
There is a monotonous babbling in our dreams
That makes them our dependent heirs, the heirs
Of dreamers buried in our sleep, and not
The oncoming fantasies of better birth.
The apprentice knew these dreamers. If he dreamed
Their dreams, he did it in a gingerly way.
All dreams are vexing. Let them be expunged.
But let the rabbit run, the cock declaim.

Trinket pasticcio, flaunting skyey sheets,
With Crispin as the tiptoe cozener?
No, no: veracious page on page, exact.


V. A Nice Shady Home

Crispin as hermit, pure and capable,
Dwelt in the land. Perhaps if discontent
Had kept him still the pricking realist,
Choosing his element from droll confect
Of was and is and shall or ought to be,
Beyond Bordeaux, beyond Havana, far
Beyond carked Yucatan, he might have come
To colonize his polar planterdom
And jig his chits upon a cloudy knee.
But his emprize to that idea soon sped.
Crispin dwelt in the land and dwelling there
Slid from his continent by slow recess
To things within his actual eye, alert
To the difficulty of rebellious thought
When the sky is blue. The blue infected will.
It may be that the yarrow in his fields
Sealed pensive purple under its concern.
But day by day, now this thing and now that
Confined him, while it cosseted, condoned,
Little by little, as if the suzerain soil
Abashed him by carouse to humble yet
Attach. It seemed haphazard denouement.
He first, as realist, admitted that
Whoever hunts a matinal continent
May, after all, stop short before a plum
And be content and still be realist.
The words of things entangle and confuse.
The plum survives its poems. It may hang
In the sunshine placidly, colored by ground
Obliquities of those who pass beneath,
Harlequined and mazily dewed and mauved
In bloom. Yet it survives in its own form,
Beyond these changes, good, fat, guzzly fruit.
So Crispin hasped on the surviving form,
For him, of shall or ought to be in is.

Was he to bray this in profoundest brass
Arointing his dreams with fugal requiems?
Was he to company vastest things defunct
With a blubber of tom-toms harrowing the sky?
Scrawl a tragedian's testament? Prolong
His active force in an inactive dirge,
Which, let the tall musicians call and call,
Should merely call him dead? Pronounce amen
Through choirs infolded to the outmost clouds?
Because he built a cabin who once planned
Loquacious columns by the ructive sea?
Because he turned to salad-beds again?
Jovial Crispin, in calamitous crape?
Should he lay by the personal and make
Of his own fate an instance of all fate?
What is one man among so many men?
What are so many men in such a world?
Can one man think one thing and think it long?
Can one man be one thing and be it long?
The very man despising honest quilts
Lies quilted to his poll in his despite.
For realists, what is is what should be.
And so it came, his cabin shuffled up,
His trees were planted, his duenna brought
Her prismy blonde and clapped her in his hands,
The curtains flittered and the door was closed.
Crispin, magister of a single room,
Latched up the night. So deep a sound fell down
It was as if the solitude concealed
And covered him and his congenial sleep.
So deep a sound fell down it grew to be
A long soothsaying silence down and down.
The crickets beat their tambours in the wind,
Marching a motionless march, custodians.

In the presto of the morning, Crispin trod,
Each day, still curious, but in a round
Less prickly and much more condign than that
He once thought necessary. Like Candide,
Yeoman and grub, but with a fig in sight,
And cream for the fig and silver for the cream,
A blonde to tip the silver and to taste
The rapey gouts. Good star, how that to be
Annealed them in their cabin ribaldries!
Yet the quotidian saps philosophers
And men like Crispin like them in intent,
If not in will, to track the knaves of thought.
But the quotidian composed as his,
Of breakfast ribands, fruits laid in their leaves,
The tomtit and the cassia and the rose,
Although the rose was not the noble thorn
Of crinoline spread, but of a pining sweet,
Composed of evenings like cracked shutters flung
Upon the rumpling bottomness, and nights
In which those frail custodians watched,
Indifferent to the tepid summer cold,
While he poured out upon the lips of her
That lay beside him, the quotidian
Like this, saps like the sun, true fortuner.
For all it takes it gives a humped return
Exchequering from piebald fiscs unkeyed.


VI. And Daughters with Curls

Portentous enunciation, syllable
To blessed syllable affined, and sound
Bubbling felicity in cantilene,
Prolific and tormenting tenderness
Of music, as it comes to unison,
Forgather and bell boldly Crispin's last
Deduction. Thrum, with a proud douceur
His grand pronunciamento and devise.

The chits came for his jigging, bluet-eyed,
Hands without touch yet touching poignantly,
Leaving no room upon his cloudy knee,
Prophetic joint, for its diviner young.
The return to social nature, once begun,
Anabasis or slump, ascent or chute,
Involved him in midwifery so dense
His cabin counted as phylactery,
Then place of vexing palankeens, then haunt
Of children nibbling at the sugared void,
And halidom for the unbraided femes,
Green crammers of the green fruits of the world,
Bidders and biders for its ecstasies,
True daughters both of Crispin and his clay.
All this with many mulctings of the man,
Effective colonizer sharply stopped
In the door-yard by his own capacious bloom.
But that this bloom grown riper, showing nibs
Of its eventual roundness, puerile tints
Of spiced and weathery rouges, should complex
The stopper to indulgent fatalist
Was unforeseen. First Crispin smiled upon
His goldenest demoiselle, inhabitant,
She seemed, of a country of the capuchins,
So delicately blushed, so humbly eyed,
Attentive to a coronal of things
Secret and singular. Second, upon
A
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Dimanche matin

1 Les

complaisances du peignoir, et le
café tardif et les oranges dans une chaise ensoleillée,
Et la liberté verte d'un cacatoès
Sur un tapis se mêlent pour dissiper
Le silence sacré de l'ancien sacrifice.
Elle rêve un peu, et elle sent l'obscur
empiètement de cette vieille catastrophe,
Comme le calme s'assombrit parmi les lumières d'eau.
Les oranges piquantes et les ailes vertes et brillantes
Semblent des choses dans une procession de morts,
S'enroulant sur de larges eaux, sans bruit.
La journée est comme une grande eau, sans bruit.
Arrêté pour le passage de ses pieds rêveurs
Sur les mers, vers la Palestine silencieuse,
Dominion du sang et du sépulcre.

2

Pourquoi devrait-elle donner sa prime aux morts ?
Qu'est-ce que la divinité si elle ne peut venir
que dans les ombres silencieuses et dans les rêves ?
Ne trouvera-t-elle pas dans le confort du soleil,
Dans des fruits piquants et des ailes d'un vert éclatant, ou bien
Dans n'importe quel baume ou beauté de la terre, Des
choses à chérir comme la pensée du ciel ?
La Divinité doit vivre en elle-même : les
passions de la pluie, ou les humeurs dans la neige qui tombe ;
Deuils dans la solitude, ou
exaltations insoumises lorsque la forêt fleurit ;
Émotions en rafales sur les routes mouillées les nuits d'automne ;
Tous les plaisirs et toutes les peines, se souvenant
Le rameau d'été et la branche d'hiver.
Ce sont les mesures destinées à son âme.

3

Jupiter dans les nuages ​​a eu sa naissance inhumaine.
Aucune mère ne l'a allaité, aucune terre douce n'a donné de
grands mouvements à son esprit mythique.
Il se déplaçait parmi nous, comme un roi murmurant,
Magnifique, se mouvait parmi ses biches,
Jusqu'à ce que notre sang, se mêlant, virginal,
Avec le ciel, apporte une telle rétribution au désir
Les biches mêmes l'ont discerné, dans une étoile.
Notre sang tombera-t-il ? Ou deviendra-t-il
Le sang du paradis ? Et la terre
semblera-t-elle tout le paradis que nous connaîtrons ?
Le ciel sera alors beaucoup plus amical qu'aujourd'hui,
Une partie de travail et une partie de douleur,
Et ensuite dans la gloire à l'amour durable,
Pas ce bleu qui divise et indifférent.

4

Elle dit : « Je suis contente quand les oiseaux éveillés,
Avant qu'ils ne volent, testent la réalité
Des champs brumeux, par leurs doux questionnements ;
Mais quand les oiseaux sont partis, et que leurs champs chauds
ne reviennent plus, où donc est le paradis ?
Il n'y a pas de repaire de prophétie,
Ni de vieille chimère de la tombe,
Ni le sous-sol doré, ni l'île
Melodious, où les esprits les ramènent chez eux,
Ni le sud visionnaire, ni la palme nuageuse
Éloignée sur la colline du ciel, qui a duré
Comme perdure le vert d'Avril ; ou durera
Comme son souvenir d'oiseaux éveillés,
Ou son désir de juin et de soirée, incliné
Par la consommation des ailes d'hirondelle.

5

Elle dit: "Mais dans le contentement, je ressens toujours
le besoin d'un bonheur impérissable."
La mort est la mère de la beauté ; d'où d'elle,
seule, viendra l'accomplissement de nos rêves
et de nos désirs. Bien qu'elle jette les feuilles
D'un effacement sûr sur nos chemins,
Le chemin qu'a pris le chagrin malade, les nombreux chemins
Où le triomphe a sonné sa phrase cuivrée, ou l'amour a
chuchoté un peu par tendresse,
Elle fait frissonner le saule au soleil
Pour les jeunes filles qui avaient l'habitude de s'asseoir et de contempler
l'herbe, abandonnés à leurs pieds.
Elle oblige les garçons à empiler de nouvelles prunes et poires
Sur une assiette négligée. Les jeunes filles goûtent
Et s'égarent passionnées dans les feuilles mortes.

6

N'y a-t-il pas de changement de la mort au paradis ?
Les fruits mûrs ne tombent-ils jamais ? Ou les branches
pendent-elles toujours lourdement dans ce ciel parfait,
immuables, pourtant si semblables à notre terre qui périt,
avec des rivières comme la nôtre qui cherchent des mers
qu'elles ne trouvent jamais, les mêmes rivages reculés
Qui ne touchent jamais avec un pincement inarticulé ?
Pourquoi mettre des poires sur ces berges
ou pimenter les rivages d'odeurs de prune ?
Hélas, qu'ils y portent nos couleurs,
Les tissages soyeux de nos après-midi,
Et cueillent les cordes de nos luths fades !
La mort est la mère de la beauté, mystique,
Au sein de laquelle nous imaginons le sein brûlant
Nos mères terrestres attendant, sans sommeil.

7

Souple et turbulent, un cercle d'hommes
chantera en orgie un matin d'été
Leur dévotion bruyante au soleil,
Non pas comme un dieu, mais comme un dieu pourrait l'être,
Nu parmi eux, comme une source sauvage.
Leur chant sera un chant du paradis,
De leur sang, retournant au ciel ;
Et dans leur chant entrera, voix par voix,
Le lac venteux où leur seigneur se délecte,
Les arbres, comme des sérafins, et des collines résonnantes,
Ce chœur entre eux longtemps après.
Ils connaîtront bien la communion céleste
Des hommes qui périssent et du matin d'été.
Et d'où ils sont venus et où ils iront
La rosée sur leur toucher se manifestera.

8

Elle entend, sur cette eau sans bruit,
Une voix qui crie : « Le tombeau en Palestine
n'est pas le porche des esprits qui s'attardent.
C'est le tombeau de Jésus, où il gisait.
Nous vivons dans un vieux chaos du soleil,
Ou vieille dépendance du jour et de la nuit,
Ou solitude insulaire, non parrainée, libre,
De cette grande eau, incontournable.
Les cerfs marchent sur nos montagnes, et les cailles
Sifflent autour de nous leurs cris spontanés ;
Les baies sucrées mûrissent dans le désert ;
Et, dans l'isolement du ciel, Le
soir, des volées occasionnelles de pigeons font des
ondulations ambiguës alors qu'elles s'enfoncent,
Vers le bas dans l'obscurité, sur des ailes déployées.
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Dimanche matin

je

Les complaisances du peignoir, et en retard
Café et oranges dans une chaise ensoleillée,
Et la liberté verte d'un cacatoès
Sur un tapis se mêlent pour se dissiper
Le silence sacré de l'ancien sacrifice.
Elle rêve un peu, et elle sent le noir
Empiètement de cette vieille catastrophe,
Comme un calme s'assombrit parmi les lumières d'eau.
Les oranges piquantes et les ailes vertes brillantes
Semblent des choses dans une procession des morts,
Serpentant sur de vastes étendues d'eau, sans bruit.
Le jour est comme une grande eau, sans bruit,
Arrêté pour le passage de ses pieds de rêve
Sur les mers, vers la Palestine silencieuse,
Domination du sang et du sépulcre.

II

Pourquoi devrait-elle donner sa prime aux morts ?
Qu'est-ce que la divinité si elle peut venir
Seulement dans les ombres silencieuses et dans les rêves ?
Ne trouvera-t-elle pas dans le confort du soleil,
Aux fruits piquants et aux ailes vertes brillantes, ou bien
Dans n'importe quel baume ou beauté de la terre,
Des choses à chérir comme la pensée du paradis ?
La Divinité doit vivre en elle-même :
Passions de pluie, ou humeurs dans la neige qui tombe ;
Deuils dans la solitude, ou insoumis
Exaltation quand la forêt fleurit ; venteux
Émotions sur les routes mouillées les nuits d'automne ;
Tous les plaisirs et toutes les douleurs, se souvenant
La branche d'été et la branche d'hiver.
Ce sont les mesures destinées à son âme.

III

Jupiter dans les nuages ​​a eu sa naissance inhumaine.
Aucune mère ne l'a allaité, aucune terre douce n'a donné
Mouvements de grandes manières à son esprit mythique.
Il se déplaçait parmi nous, comme un roi murmurant,
Magnifique, se mouvait parmi ses biches,
Jusqu'à ce que notre sang, mêlé, virginal,
Avec le ciel, a apporté une telle rétribution au désir
Les biches mêmes l'ont discerné, dans une étoile.
Notre sang tombera-t-il ? Ou arrivera-t-il
Le sang du paradis ? Et la terre
Semblent tout le paradis que nous connaîtrons?
Le ciel sera alors beaucoup plus amical qu'aujourd'hui,
Une partie du travail et une partie de la douleur,
Et ensuite dans la gloire à l'amour durable,
Pas ce bleu diviseur et indifférent.

IV

Elle dit : "Je suis contente quand les oiseaux éveillés,
Avant qu'ils ne volent, testez la réalité
Des champs brumeux, par leurs douces interrogations ;
Mais quand les oiseaux sont partis, et leurs champs chauds
Ne reviens plus, où est donc le paradis ?"
Il n'y a pas de repaire de prophétie,
Ni aucune vieille chimère de la tombe,
Ni le souterrain doré, ni l'île
Mélodieux, où les esprits les ramènent chez eux,
Ni sud visionnaire, ni palmier nuageux
À distance sur la colline du ciel, qui a duré
Alors que le vert d'avril perdure; ou durera
Comme son souvenir d'oiseaux éveillés,
Ou son envie de juin et du soir, inclinée
Par la consommation des ailes d'hirondelle.

V

Elle dit: "Mais dans le contentement, je me sens toujours
Le besoin d'un bonheur impérissable."
La mort est la mère de la beauté ; donc d'elle,
Seul, viendra l'accomplissement de nos rêves
Et nos envies. Bien qu'elle parsème les feuilles
D'un effacement sûr sur nos chemins,
Le chemin qu'a pris le chagrin malade, les nombreux chemins
Où le triomphe a sonné sa phrase cuivrée, ou l'amour
Chuchoté un peu par tendresse,
Elle fait frissonner le saule au soleil
Pour les jeunes filles qui avaient l'habitude de s'asseoir et de regarder
Sur l'herbe, abandonnés à leurs pieds.
Elle oblige les garçons à empiler de nouvelles prunes et poires
Sur assiette ignorée. Les demoiselles goûtent
Et errant passionné dans les feuilles mortes.

VI

N'y a-t-il pas de changement de la mort au paradis ?
Les fruits mûrs ne tombent-ils jamais ? Ou faire les branches
Accrochez-vous toujours lourd dans ce ciel parfait,
Immuable, mais si semblable à notre terre qui périt,
Avec des rivières comme la nôtre qui cherchent des mers
Ils ne trouvent jamais, les mêmes rivages reculés
Qui ne touche jamais à la douleur inarticulée ?
Pourquoi mettre la poire sur ces rives de la rivière
Ou pimenter les rivages avec des odeurs de prune ?
Hélas, qu'ils y portent nos couleurs,
Les tissages soyeux de nos après-midi,
Et choisissez les cordes de nos luths insipides !
La mort est la mère de la beauté, mystique,
Dans le sein brûlant de qui nous concevons
Nos mères terrestres attendent, sans sommeil.

VII

Souple et turbulent, un cercle d'hommes
Doit chanter en orgie un matin d'été
Leur dévotion bruyante au soleil,
Non pas comme un dieu, mais comme un dieu pourrait être,
Nu parmi eux, comme une source sauvage.
Leur chant sera un chant du paradis,
De leur sang, retournant au ciel;
Et dans leur chant entrera, voix par voix,
Le lac venteux où leur seigneur se délecte,
Les arbres, comme des sérafins, et les collines résonantes,
Ce chœur entre eux longtemps après.
Ils connaîtront bien la communion céleste
3Des hommes qui périssent et du matin d'été.
Et d'où ils viennent et où ils iront
La rosée sur leurs pieds se manifestera.

VIII

Elle entend, sur cette eau sans bruit,
Une voix qui crie : « Le tombeau en Palestine
N'est-ce pas le porche des esprits qui s'attarde.
C'est la tombe de Jésus, où il gisait."
Ou ancienne dépendance de jour et de nuit,
Ou la solitude insulaire, non parrainée, libre,
De cette grande eau, incontournable.
Les cerfs marchent sur nos montagnes, et les cailles
Sifflez autour de nous leurs cris spontanés ;
Et, dans l'isolement du ciel,
Le soir, des troupeaux occasionnels de pigeons font
Ondulations ambiguës alors qu'elles s'enfoncent,
Vers le bas dans l'obscurité, sur les ailes déployées.
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