L'aquariophilie pour des aquariums modernes

Balistoides conspicillum

Sommaire :

Présentation

Le baliste-clown Balistoides conspicillum est originaire de l'océan Indo-Pacifique, de la côte orientale d'Afrique jusqu'aux Fidji, aux îles Hawaï et même au Mexique. Sa distribution géographique atteint le Japon méridional au nord et l'Australie au sud mais le baliste-clown est absent de la mer rouge. Lacepède rapporte sa présence dans la mer qui sépare l'Afrique de l'Asie d'où Commerson l'a décrit avec beaucoup de soin, mais croit qu'il existe aussi dans les mers voisines de l'Amérique équatoriale.

Balistoides conspicillum = Baliste-clownBalistoides conspicillum = Baliste-clown

Description

Le baliste léopard Balistoides conspicillum peut atteindre 50 cm dans la nature. Des spécimens de 25 à 30 cm ne sont pas rares en aquarium. Les plus petits spécimens connus ont 40 à 50 mm de longueur totale. La croissance, rapide au début, ralentit fortement avec l'âge.

Balistoides conspicillum vit dans le domaine récifal corallien et fréquente presque uniquement l'extérieur du récif et la portion externe des passes. Elle est caractéristique de. la pente externe du récif. A quelques exceptions près, elle est peu commune; en Nouvelle-Calédonie, selon Fourmanoir et Laboute (1976), elle est très abondante à l'extérieur du récif et dans les passes, jusqu'à 30 m de profondeur. Les adultes sont presque toujours solitaires et fortement territoriaux; de rares paires ont été observées. Bien que médiocre nageur, préférant se précipiter dans une anfractuosité corallienne quand il est suivi par un plongeur, il s'agit néanmoins d'un nageur très actif qui nécessite un bac aussi grand que possible.

Position de la famille :

Le sous-ordre (ou super-famille) des Balistoïdes groupe 2 familles soeurs : Balistidés et Monacanthidés (Poissons-limes). Quelquefois réunies, ces deux familles sont en fait clairement séparées sur la base de nombreux caractères anatomiques (Matsuura 1979). Ont été pris en considération le complexe pelvien, la ceinture scapulaire, les mâchoires, le suspenseur et l'appareil operculaire, l'hyoïde, les arcs branchiaux, le crâne, la première dorsale, les vertèbres et le squelette caudal avec les rayons de la nageoire. Les 32 caractères retenus ont été évalués et analysés par la méthode de Hennig légèrement modifiée (quelques trichotomies). Les Balistidés apparaissent plus primitifs et moins diversifiés que les Monacanthidés. Canthidermis est le genre le plus primitif; à l'opposé, Balistes, Rhinecanthus et Sufflamen sont les plus avancés. Les 8 autres genres ne se distinguent les uns des autres que par des caractères externes, et quelques auteurs (Fourmanoir et Laboute 1976, par exemple) réunissent toutes les espèces sous l'unique genre Balistes.

Caractères du genre : (d'après la clé de Fraser-Brunner 1935)

Des plaques osseuses en arrière de l'orifice branchial et l'épine pelvienne librement mobile. Un profond sillon en avant de l'oeil, au dessous de la narine. dents blanches, aucune n'étant beaucoup plus développée que les autres. écailles moyennes ou petites, celles du pédoncule caudal avec des tubercules. Dents échancrées. 3ème épine dorsale bien développée; dorsale molle et anale basses, non anguleuses. pédoncule caudal comprimé latéralement, ses écailles tuberculées dépassant un peu le bord postérieur de la dorsale molle. Toutes les écailles des joues plus petites que celles du corps. Caudale arrondie. espèce type : Balistes viridescens Bloch et Schneider, 1801. Seule autre espèce Balistoides conspicillum.

Caractères de l'espèce :

Balistoides conspicillum est l'un des plus beaux poissons coralliens qui se distingue de tous les autres représentants de la famille par un patron de coloration unique.

Corps ovale, assez fortement comprimé latéralement, la bouche, armée de mâchoires très robustes, reportée à l'extrémité d'un museau très allongé. Le profil supérieur de la tête est pratiquement rectiligne depuis la base de la première nageoire dorsale, jusqu'à la pointe du museau. La tête est comprise 3,2–3,7 fois dans la longueur du corps, caudale comprise, les yeux étant compris 1,7 fois dans l'espace interorbitaire. La fente operculaire est légèrement oblique, sa partie inférieure étant située à l'aplomb du bord postérieur de l'oeil. Le bord antérieur de la première épine dorsale, la plus forte, est recouvert de petites épines. La deuxième épine a une longueur égale aux 3/5 de la première et la troisième est égale au 1/3 de la seconde. Le rayon le plus long de la deuxième nageoire dorsale et de l'anale a une longueur sensiblement égale à celle de la seconde épine dorsale. Le début de l'anale se trouve à la verticale du Se rayon de la dorsale. Le rayon supérieur de la pectorale, le plus grand, est plus long que les rayons de la dorsale. L'épine ventrale est courte, mobile, couverte de petits tubercules (épines). La caudale est arrondie. Le pédoncule caudal est généralement orné de 3 rangées longitudinales d'épines, la rangée la plus longue étant formée d'une dizaine de tubercules, la supérieure de 4 seulement.

patron de coloration :

La coloration générale de Balistoides conspicillum est sombre, noirâtre-brunâtre, avec de grandes taches claires. Le contraste entre les deux est plus ou moins vif selon l'état physiologique et émotionnel, et varie en un clin d'oeil. Une grande zone jaunâtre, ornée de petites taches noires, s'étend en arrière des yeux jusqu'au début de la 2ème dorsale. Un bandeau clair jaune à rosâtre traverse le museau en avant des yeux. La bouche est entourée de "lèvres" oranges, elles-mêmes cerclées d'une étroite ligne claire. La moitié inférieure du corps est ornée de grosses taches ovalaires blanc jaunâtre, assez régulières et alignées. Au niveau d'un pédoncule caudal, les 3 rangées d'épines sombres se détachent sur un fond blanc et jaune. La caudale foncée est traversée d'une large bande verticale rose orangé; 2ème dorsale et anale claires, translucides, soulignées à leur base par un liséré jaune-orange et bordées de rose. La première épine dorsale est foncée; la partie basale de la membrane qui la relie à la seconde est claire. Un juvénile de 35 mm LS est représenté dans Shen et Lin (1974). De grandes taches blanches forment 2 rangées longitudinales sur la moitié supérieure du corps (environ 5 rangées en tout); tout le museau est de couleur claire et seule une très mince ligne sombre délimite le bandeau décrit chez l'adulte; la zone claire dorsale est de dimensions réduites, dépassant à peine la base du ler rayon dorsal. Un spécimen un peu plus grand (Axelrod 1975), 44 mm LS, présente une extension de la zone claire dorsale qui atteint presque l'origine de la 2ème dorsale.

Variation :

Des spécimens de Balistoides conspicillum chez lesquels les grandes taches claires présentent un centre sombre plus ou moins étendu, subcirculaire, ovalaire ou baculiforme nous ont été signalés (Munich, Dusseldorf, Monaco, Dijon); ils provenaient, semble-t-il, des Philippines. Dans le cas le mieux observé (Munich), le juvénile était typique et les taches sombres sont apparues progressivement à partir de 13–14 cm. La coloration générale de : E. Kennedy.) est délavée et, chez plusieurs, les yeux sont anormalement saillants (R.F.A.H., 1983).

Signification de la coloration :

Sa fonction optique est double : le camouflage disruptif (ou somatolytique) à distance (au-delà de 6 m) et l'effet frappant de près. Une protection optique efficace vis-à-vis des prédateurs diminue la distance de fuite, tandis que la décoration surprenante est un caractère spécifique d'importance dans les relations avec les congénères, parmi lesquelles la découverte de partenaires sexuels.

Dessin noir et blanc à main levée de Balistoides conspicillum :
Balistoides conspicillum en dessin naturaliste
Ce dessin en noir et blanc du baliste clown met en évidence la robe et le patron de coloration tel qu'il peut être perçu par des prédateurs.

Paramètres

L'eau devrait être de la meilleure qualité possible, car le bon état des téguments et la vivacité des couleurs en dépendent largement. Plus encore que le pH et la densité (notre spécimen a toléré sans en souffrir des concentrations inférieures à 15 ‰), il faut veiller à l'oxygénation (la plus proche possible du point de saturation), à la charge en nitrates et/ou phosphates, et à la limitation des germes pathogènes (usage de l'ultra-violet). L'abondance de l'espèce en Nouvelle-Calédonie, où la température moyenne annuelle de l'air est de 22 °C, l'eau oscillant entre 21 et 28 °C, prouve qu'elle n'est pas exigeante de ce point de vue et qu'il y a donc tout intérêt à la maintenir entre 24 et 26 °C, par exemple.

maladies :

Bien que les Balistes soient généralement considérés comme des Poissons particulièrement robustes, ils ne sont pas à l'abri des parasitoses ordinaires et présentent aussi, plus souvent que d'autres, des symptômes d'hydropisie et des cécités bilatérales, sans altération visible du globe oculaire. De ce point de vue, B. conspicillum pourrait être plus fragile que d'autres espèces. La longévité peut dépasser 10 ans, ce qui est loin d'être exceptionnel dans cette famille où plusieurs espèces ont vécu de 15 à 20 ans.

Comportement

Les opinions concernant les relations interspécifiques de B. conspicillum sont souvent divergentes ou même contradictoires : "tempérament belliqueux" ou "espèce peu agressive". Les unes et les autres peuvent être parfaitement fondées, mais dépendent essentiellement de l'individu considéré, des partenaires et des conditions de détention.

Un conspi Balistoides conspicillum en milieu naturel :
Balistoides conspicillum en milieu naturel
Cette photo sous-marine du baliste clown précise bien la taille que peut atteindre le baliste-clown, situé en Indonésie, vers Ambon, et accompagné de deux labres nettoyeurs.

La présence d'un Baliste clown dans un bac peut toujours avoir pour conséquence l'apparition d'échancrures quadrangulaires, caractéristiques des morsures, sur les nageoires des autres individus, et parfois de blessures plus graves. C'est un risque dont il faut avoir conscience. Le baliste-clown peut être tenu avec succès, en compagnie d'autres Balistes, de poissons-ballons, de poissons porcs-épics, de poissons-chirurgiens et de poissons-anges, dans un bac de 500 l, puis de 900 litres au moins une fois passé la taille de 15 cm. Le premier individu adulte acquis à Nancy (1971) avait dû être extrait d'un bac communautaire où il avait semé la perturbation. Il est resté agressif, mais moins qu'un juvénile confié plus tard et qui attaquait systématiquement les autres poissons marins.

Alimentation

Dans la nature, le baliste clown consomme des éponges, des Coelentérés, des bryozoaires, des annélides, beaucoup de crustacés, ainsi que des végétaux, en particulier des algues calcaires qu'il arrache du substrat.

Un baliste clown adulte, Balistoides conspicillum en aquarium :
Un baliste clown adulte, Balistoides conspicillum
Le baliste clown est un gros poisson marin qui demande de l'espace et une nourriture adaptée à sa taille.

Le comportement de broutage d'algues calcaires s'exerce souvent sur la paroi du bac, en général à une place donnée, et s'accompagne d'un bruit de mâchoires très caractéristique. Les proies enfouies dans le sable sont mises à découvert à l'aide d'un courant d'eau "soufflé" par la bouche.

En captivité, toutes les nourritures sont acceptées, de la moule cuite aux vifs (petits vairons !) qui sont souvent très appréciés; consomme aussi beaucoup de salade ou d'épinards. Le transit digestif est rapide et une courte période de jeune suffit à rétracter l'abdomen.

Reproduction

La reproduction des poissons marins est presque impossible pour les amateurs. Seules quelques espèces sont reproduites et élevées par les professionnels.

Taxonomie espèce

Classification taxonomique
Règne:Animalia
Embranchement:Chordata
Classe:Actinopterygii
Ordre:Tetraodontiformes
Famille:Balistidae
[*] Genre:Balistoides
Espèce:conspicillum
Nom scientifique:Balistoides conspicillum
Descripteur:Bloch & Schneider
Année description:1801
Basionyme/Protonyme:Balistes conspicillum
Synonymes:Balistes conspicillum
Noms communs:(fr) Baliste-clown, Baliste léopard
(en) Clown triggerfish
Origine géographique
Habitat naturel:Océan Indo-pacifique
Abondance:Rare
Maintenance de B. conspicillum:
Maintenance:compliqué
Volume ou type:Grand aquarium (> 450 L)
Taille:30,0 à 50,0 cm
pH:8,0 à 8,5
Température:23 à 28 °C

[*] Une taxonomie scientifique avec classification plus développée existe dans le genre balistoides du taxon balistoides conspicillum.

Genre Balistoides : Les poissons balistes du genre Balistoides sont des poissons marins de l'ordre des Tétraodontiformes. Le genre, découvert par Alec Frederick Fraser-Brunner en 1935, se compose de deux espèces endémiques de l'océan Indo-Pacifique tropical. Les poissons sont liés à l'environnement corallien, mais à...

Famille Balistidae : Les poissons balistes Balistidae est une famille de l'ordre des poissons-globes Tetraodontiformes. Ils habitent les zones tropicales et subtropicales des océans Atlantique, Indien et Pacifique, en particulier les récifs coralliens. Seules quelques espèces pélagiques vivent en haute mer. Le baliste...

Ordre Tetraodontiformes : L'ordre des Tetraodontiformes regroupe des poissons, surtout marins et tropicaux ou subtropicaux. Plus de 400 espèces forment l'ordre, dont seulement quelques espèces se trouvent en eau douce ou en estuaire saumâtre. Les écailles sont habituellement modifiées comme des épines, des boucliers ou des...

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Suggestions espèces

Fiche espèce publiée le 10/09/2007 par Jean-François Fortier (mise à jour le 25/02/2020).

Références et liens externes

FishBase : Balistoides conspicillum