Mettre en regard le corps du travail des graphistes avec celui des architectes permet d’aborder la nature de leurs relations. C’est l’ambition de trois publications successives, où nous allons présenter une série d’entretiens illustrés menés avec les graphistes Pierre di Sciullo, Nicolas Vrignaud et Irma Boom. Chacun d’entre eux envisage le graphisme comme une manière de penser les contenus et cultive une position souvent empirique qui relève tantôt du dépassement, du détachement ou de l’appropriation vis-à-vis du projet architectural. Pierre Di Sciullo inaugure cette mise en dialogue. Il nous explique comment il construit cette relation avec les architectes autour d’un projet et les enjeux de redéfinition de sa mission au fur et à mesure de son avancement.
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Jouer avec l’architecte Entretien avec Pierre di Sciullo
- Propos recueillis par Karine Dana
- Actualités
Police décomposée en triangles, cercles et carrés, le Sonia, alphabet modulaire pour les couches verticales du bâtiment. Groupe scolaire à Issy-les-Moulineaux ; architecte Bernard Ropa.
Comment se construisent les relations graphistes/architectes autour d’un projet ?
PIERRE DI SCIULLO. Je recherche le même rapport fructueux à la contrainte que les architectes dans un objectif de relations d’exigence et d’entente qui se construisent autour des méthodes de travail empiriques propres à chaque projet abordé. La première fois que j’ai travaillé avec un architecte remonte au 1 % artistique pour une université à Bobigny. Je tairai le nom de cet architecte tant nos rapports ont été médiocres. Il ne voulait pas travailler avec moi – aurait peut-être préféré placer le cousin de son beau-frère – et a refusé de me transmettre les plans de son bâtiment ! Mais le comité de pilotage a exprimé très clairement son attente. Je [...]
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N°160
datant de avril 2006
