CONTROVERSEJean-Luc Mélenchon est un « ennemi de la République », juge le Crif

Attaque du Hamas en Israël : Après la polémique sur la position de LFI, Mélenchon s’en prend au Crif

CONTROVERSELe leader de LFI estime que le Crif empêche « la solidarité des Français avec la volonté de paix et la demande de cessez-le-feu immédiat ». Le président du Crif estime lui que la position de Mélenchon est « abjecte »
Le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon, à l’université d’été de son parti à Châteauneuf-sur-Isère, le 24 août 2023.
Le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon, à l’université d’été de son parti à Châteauneuf-sur-Isère, le 24 août 2023. - Alain ROBERT / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Jean-Luc Mélenchon n’a pas cherché lundi soir à éteindre la polémique concernant la position de son parti sur les événements en cours en Israël, bien au contraire. Déjà isolé au sein même de la gauche pour son refus de condamner sans équivoque l’attaque du Hamas, le leader de LFI a plutôt ouvert un nouveau front en s’en prenant au Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).

Son post sur la plateforme X est tombé quelques heures à peine après le rassemblement de milliers de personnes, dans une atmosphère grave, pour dire leur solidarité avec Israël, près de trois jours après l’offensive du mouvement islamiste.

Le Crif accusé « de manifester avec le RN »

« En obligeant tout le monde à s’aligner sur la position du gouvernement d’extrême droite israélien, en acceptant de manifester avec le RN, en insultant les élus futiles du PS, le Crif a isolé et empêché la solidarité des Français avec la volonté de paix et la demande de cessez-le-feu immédiat. Les morts de tous côtés méritent mieux et notre compassion totale », a écrit Jean-Luc Mélenchon.

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Mardi matin, au micro de RMC, Yonathan Arfi a riposté. Le président du Crif a estimé que Jean-Luc Mélenchon est un « ennemi de la République ». « Jean-Luc Mélenchon a choisi de ne pas s’exprimer en solidarité avec Israël mais de légitimer le terrorisme par sa mise en équivalence entre Israël et le Hamas », a-t-il précisé, en qualifiant la position du chef de file des insoumis d'« abjecte ».

La France insoumise est au centre d’une très vive controverse depuis samedi, accusé d’ambiguïtés, voire de complaisance sur l’attaque du Hamas par ses partenaires de gauche et par le gouvernement. A l’inverse des autres formations de la Nupes, LFI n’avait ainsi pas envoyé de représentant à la marche parisienne. « Nous allons à tous les rassemblements qui expriment une solidarité avec les victimes israéliennes et palestiniennes et qui demandent un cessez-le-feu et le retour de la paix. Ce n’est pas le cas du rassemblement de ce soir », avait indiqué dans la matinée le coordinateur du mouvement, Manuel Bompard.

Dans le parti, seul le député de Paris Rodrigo Arenas avait annoncé se rendre à cette manifestation. Quelques figures de LFI semblent également vouloir marquer leur différence avec Jean-Luc Mélenchon et avec le communiqué initial de leur parti, qui mettait en parallèle l’attaque du Hamas et la politique du gouvernement israélien.

Dans une interview à Libération lundi soir, Clémentine Autain a reconnu que l’on pouvait reprocher à LFI « un manque de clarté » ou « des maladresses », tout en s’indignant que l’on puisse « laisser entendre ou dire sérieusement que LFI soutient le Hamas ». Dès samedi, le député de la Somme François Ruffin s’était pour sa part distingué en exprimant sa « condamnation totale de l’attaque du Hamas ». Des propos appuyés par l’élu de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière.

Les relations se tendent avec le PS

La dernière sortie de Jean-Luc Mélenchon risque en outre de tendre encore les relations entre les insoumis et les socialistes. Le patron du PS Olivier Faure a ainsi estimé lundi que les déclarations de LFI « laisseront des traces », et exigé des « explications ».

Première action concrète : le groupe socialiste de la région Île-de-France a annoncé « suspendre temporairement (ses) travaux en commun » avec les insoumis, se disant « choqué par la position nationale du mouvement ». Dans ce climat, les députés de gauche se réuniront ce mardi pour la réunion hebdomadaire de l’intergroupe de la Nupes.

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