menaceLa Corée du Nord prépare une réponse nucléaire sous-marine

La Corée du Nord prépare une réponse nucléaire sous-marine

menacePyongyang a annoncé vendredi avoir testé un « système d’armement nucléaire sous-marin » en réponse aux exercices navals conjoints menés par Washington, Séoul et Tokyo
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un inspecte une importante usine de production de véhicules militaires dans un lieu tenu secret en Corée du Nord.
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un inspecte une importante usine de production de véhicules militaires dans un lieu tenu secret en Corée du Nord.  - AFP / KCNA VIA KNS
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

La menace plane toujours du côté de la Corée du Nord. Pyongyang tente de faire monter la pression contre une alliance entre Washington, Séoul et Tokyo, qui ont mené des exercices navals conjoints. En réponse, Pyongyang a procédé à « un test important de son système d’armement nucléaire sous-marin "Haeil-5-23" en développement en mer de l’Est de Corée », a annoncé vendredi le ministère nord-coréen de la Défense dans un communiqué cité par l’agence d’Etat KCNA vendredi, faisant référence à une zone également connue sous le nom de mer du Japon.

Ces exercices trilatéraux, impliquant un porte-avions américain à propulsion nucléaire, menés par la Corée du Sud, les Etats-Unis et le Japon ont « constitué une cause de nouvelle déstabilisation de la situation régionale », a fustigé Pyongyang, les qualifiant de « menace grave pour la sécurité » du Nord, a ajouté le porte-parole du ministère, selon KCNA.

Dissuader le « principal ennemi »

Le test annoncé vendredi - dont la date exacte n’a pas été précisée - permet « au dispositif de contre-attaque sous-marine basé sur les armes nucléaires de notre armée d’être encore renforcé », a mis en avant le porte-parole, affirmant que les différentes réponses maritimes et sous-marines de Pyongyang allaient « continuer à dissuader les manœuvres militaires hostiles des marines des Etats-Unis et de leurs alliés ».

Les récents mois ont connu une forte détérioration des relations entre les deux Corée, longtemps tendues, les deux parties ayant renoncé à des accords clés visant à réduire les tensions, renforcé la sécurité à la frontière et effectué des exercices de tir réel le long de la frontière. Le numéro un nord-coréen Kim Jong Un a tout récemment qualifié le Sud de « principal ennemi » et menacé Séoul d’entrer en guerre pour toute violation « ne serait-ce que de 0.001 mm » du territoire nord-coréen.

« Tsunami radioactif »

L’annonce vendredi de l’essai d’un sous-marin « est un signe clair du déploiement des drones Haeil dans les flottes navales pour leur utilisation », a estimé Hong Min, analyste à l’Institut coréen pour l’unification nationale à Séoul. L’an dernier, Pyongyang avait affirmé avoir mené plusieurs tests d’un prétendu drone d’attaque nucléaire sous-marin - une version différente du Haeil qui veut dire tsunami en coréen, affirmant que cette arme pourrait déclencher « un tsunami radioactif ».

« La déclaration du Nord illustre la position de Pyongyang selon laquelle il répondra proportionnellement aux exercices militaires du Sud, du Japon et des Etats-Unis », a-t-il relevé, ajoutant que le Nord ne semblait pas essayer de « franchir la ligne afin de provoquer un conflit armé ».

Ahn Chan-il, un transfuge devenu chercheur qui dirige l’Institut mondial d’études sur la Corée du Nord, a jugé « difficile de déterminer les capacités exactes » des prétendus systèmes d’armes nucléaires sous-marins de Pyongyang. « Compte tenu du niveau scientifique de la Corée du Nord en matière de défense et du fait que l’arme est encore en phase de développement, elle n’est pas encore en mesure de constituer une menace significative », a-t-il déclaré à l’AFP.

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