coup basLa guerre de succession à Martine Aubry a commencé dans son propre camp

Lille : La guerre de succession à Martine Aubry a commencé dans son propre camp

coup basAlors que Martine Aubry vient de passer le cap du milieu de son 4e mandat de maire, le député PS Roger Vicot a fait part, unilatéralement, de son intention de briguer la mairie de Lille en 2026. Une sortie qui n’est pas du goût de la socialiste
Martine Aubry.
Martine Aubry. - G. Durand / 20 Minutes
Mikaël Libert

Mikaël Libert

L'essentiel

  • Un ancien adjoint au maire de Martine Aubry, actuel député, s’est déclaré candidat à la mairie de Lille en 2026.
  • Une annonce unilatérale qui a fait réagir les élus de la majorité municipale, mis devant le fait accompli.
  • Dans un communiqué, signé par la maire socialiste et sa majorité, le candidat autoproclamé est sèchement recadré.

Le syndrome Spillebout ? La fin du quatrième, et normalement dernier, mandat de Martine Aubry à la mairie de Lille promet d’être mouvementée. Déjà, en 2020, la socialiste avait rempilé contre sa volonté pour éviter que le beffroi tombe entre les mains de son ancienne directrice de cabinet, Violette Spillebout, devenue macroniste. Cette fois, c’est au sein de son propre camp que les hostilités ont été lancées, lundi, par son ancien adjoint à la sécurité, l’actuel député PS Roger Vicot.

Dans les colonnes de nos confrères de la Voix du Nord, celui qui a été réélu maire de Lomme en 2020, avant de devenir député, a annoncé qu’il était candidat à la succession de Martine Aubry. Une sortie du bois qui a fait grincer un paquet de dents à l’hôtel de ville.

« Il faut davantage coconstruire », insiste Roger Vicot dans l’interview à nos confrères. Sauf que, visiblement, cette politique de concertation ne s’applique pas dans sa démarche politique pour conquérir la mairie. Sa volonté de briguer le fauteuil occupé depuis 2001 par Martine Aubry, le député ne l’a annoncée à l’intéressée que lundi, jour de publication de l’entretien. Une décision unilatérale qui a certainement fait bondir la patronne et tomber des nues bien d’autres élus de la majorité municipale. D’autant que le candidat autoproclamé a fermé toutes les portes à d’éventuels challengers : « Si ensuite il y a d’autres candidats, ce sont eux qui se présenteront contre moi. »

« Martine Aubry est maire jusqu’en 2026 »

En réaction, un communiqué cinglant, publié dans la soirée. « Martine Aubry est maire jusqu’en 2026. Avec elle, nous avons décidé que, le moment venu, nous choisirions collectivement le ou la candidat-e qui sera le mieux placé-e pour l’emporter, avec nos alliés bien sûr. Et puis, les militants choisiront ! » Un recadrage en bonne et due forme.

Ça ne s’arrête pas là. Le nom de Roger Vicot n’est pas mentionné dans le texte, le candidat déclaré n’étant évoqué que par son poste de député. Occasion d’un second tacle assassin, les signataires du communiqué rappelant qu’il leur doit pour beaucoup le siège qu’il occupe à l’Assemblée nationale. Et si les élus de la majorité municipale conçoivent des « ambitions individuelles » légitimes, ils rappellent néanmoins que « c’est dans l’unité, la réflexion et l’action collectives que les habitants nous feront confiance ».

De son côté, le député LFI Adrien Quatennens, s’est dit « enthousiasmé » par cette nouvelle. « En 2026, pour la course au beffroi, entre insoumis, socialistes, écologistes et communistes, nous aurons l’embarras du choix. C’est une bonne nouvelle », a-t-il posté sur X. Toujours chez LFI, Ugo Bernalicis s’est déclaré « ravi de voir un socialiste comme Roger Vicot opposé à la vidéosurveillance s’avancer pour les prochaines municipales à Lille ».

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