Haute-Garonne : Deux mois de prison avec sursis pour Thaïs d’Escufon, l’ex-égérie de Génération identitaire
ULTRADROITE•Cette condamnation pour « injures publiques » fait suite à la diffusion de vidéos sur une tournée antimigrants du groupuscule d’extrême droite dans les Pyrénées20 Minutes avec AFP
L'essentiel
- La condamnation de l’ex-porte-parole de Génération identitaire a été prononcée pour « injures publiques ».
- La justice reproche à Thaïs d’Escufon des vidéos postées après une opération antimigrants menée dans les Pyrénées par le groupuscule d’extrême droite.
- Il s’agit de la première condamnation de l’étudiante toulousaine.
A 22 ans, Thaïs d'Escufon, l’ex-porte-parole de Génération identitaire vient d’inaugurer son casier judiciaire. Le tribunal correctionnel de Saint-Gaudens, dans la Haute-Garonne, vient de la condamner à deux mois de prison avec sursis et à 3.000 euros d’amende pour « injures publiques ». Cette décision constitue l’épilogue de l'opération antimigrants organisée le 19 janvier 2021 par le groupuscule d’extrême droite, aujourd’hui dissous, dans les Pyrénées. Les jeunes militants avaient instauré des patrouilles au col du Portillon pour sécuriser la frontière, sous-entendant que les migrants constituaient un danger.
La peine a été prononcée pour avoir diffusé des vidéos de cette initiative, dont le procureur de la République de Saint-Gaudens, Christophe Amunzateguy, estime qu’elles avaient « stigmatisé » les migrants.
Un autre militant condamné
Jérémie Piano, autre membre de Génération identitaire, jugé lui pour « provocation à la haine raciale » pour ses propres vidéo YouTube, a écopé de la même peine que sa camarade.
Lors de l’audience du 16 juin, Pierre-Vincent Lambert, l’avocat des deux militants avait rappelé que l’opération pyrénéenne faisait suite « à l’attentat qui a coûté la vie à Samuel Paty » et à celui de « la basilique Notre-Dame de l’Assomption à Nice ». « La peine qui était requise contre moi [quatre mois avec sursis] était complètement délirante, la condamnation ne l’est pas beaucoup moins », a déclaré ce jeudi Thaïs d’Escufon. L’étudiante toulousaine dénonce aussi une « atteinte très grave à la liberté d’expression » visant « à servir d’exemple pour criminaliser le discours anti-immigration ».
De son côté, SOS Racisme, partie civile au procès, s’est « félicité » de cette condamnation.
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