La Jamais contente, première voiture à dépasser les 100 km/h

La jamais contente 2019

© Créative Commons CC BY-SA 4.0 / Wikimedia commons / Photo : Mgiallu

Au début de l’ère automobile, avant l’avènement du moteur à explosion, la mobilité était... électrique ! Et c’est dans ce contexte que fut conçue la Jamais contente, une voiture mythique qui releva un défi inédit pour l’époque ! A découvrir en écoutant le reportage de Véronique Voiron. 

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La Jamais contente
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Et ce défi ce fut d’être le premier véhicule à dépasser les 100km/h ! Ou quand une voiture électrique était la plus rapide au monde… 
Pour cela, il faut remonter à la fin des années 1800. A cette époque, le choix du meilleur type de propulsion n’était pas encore établi. Si le moteur à explosion avait de nombreux avantages, beaucoup croyaient davantage à l’électricité qu’au pétrole. C’est le cas de l’industriel belge Camille Jenatzy. Il se met en tête de prouver la supériorité des batteries sur le moteur à explosion en battant le record de vitesse de l’époque établi alors aux alentours de 92 km/h.
 

L'ingénieur Camille Jenatzy (voiture la jamais contente)

L'ingénieur Camille Jenatzy [Collection Jules Beau. Photographie sportive] : T. 34. Années 1907 et 1908 / Jules Beau

Le 29 avril 1899, il s'élance dans une course de vitesse sur une piste de 2 km de long, à Achères, dans les Yvelines, à bord  d'un véhicule dont il a spécialement commandé la construction et qu’il a baptisé la Jamais contente…
 

La "Jamais Contente'" de Jenatzy à Achères en 1899

© Chemins de fer automobiles, Max de Nansouty, éd. Boivin et Cie, 1911, p.49 (coll. 'Les Merveilles de la science')

De conception résolument nouvelle, la voiture se caractérise par des roues de taille égale, une recherche d'aérodynamisme et une carrosserie allégée par l'emploi de l'aluminium. La Jamais contente ressemble à un obus monté sur roues. Ses deux batteries électriques développent un peu moins de 70 chevaux mais représentent près de la moitié de son poids de 1,5 tonne. Lors de cette compétition en région parisienne, elle pulvérise le record en atteignant 105,98 km/h. Elle devient donc le premier véhicule terrestre à dépasser la barrière symbolique des 100 km/h... et tout cela en silence, s'il vous plait !
 

Ce succès ne suffira pas à permettre à l'électrique de s'implanter durablement. Les voitures de ce type sont alors plus lourdes et plus chères que leurs concurrentes équipées d'un moteur à combustion. Par ailleurs, les nombreuses améliorations apportées à ces dernières leurs permettent rapidement de dépasser les performances des véhicules électriques.
Ce n'est que près d'un siècle plus tard que les constructeurs automobiles re-développent réellement cette technologie, en raison de l'augmentation du coût du pétrole et de l’urgence climatique. De nos jours, le marché des véhicules électriques est en plein essor. Et l’envie de battre des records est toujours là : aujourd’hui, le record de vitesse d’une voiture électrique est détenu par la Venturi VBB-3 avec 549 km/h !
 

Electromobile "La Jamais Contente", 1899- gravure

Electromobile "La Jamais Contente", 1899 © AdobeStock / Juulijs

Au fait, pour ceux d’entre vous qui s’interrogent sur l’origine du nom  de la Jamais contente...  Deux hypothèses existent : certains disent qu’il s’agit d’un qualificatif pour la voiture qui tombait souvent en panne, pour d’autres, Camille Jenatzy aurait donné ce nom en référence au caractère de son épouse.
Quoiqu’il en soit, aujourd'hui, La Jamais contente constitue une pièce phare du musée de la voiture de Compiègne, où elle est exposée.

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