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Est anachronique ce qui est contraire à la chronologie, c’est-à-dire à la raison du temps ou encore, dans le cadre de la société industrielle, à l’irrésistible marche en avant du Progrès. Les présents Anachronismes exposent ainsi une... more
Est anachronique ce qui est contraire à la chronologie, c’est-à-dire à la raison du temps ou encore, dans le cadre de la société industrielle, à l’irrésistible marche en avant du Progrès. Les présents Anachronismes exposent ainsi une série de huit contresens historiques, non pas dans la mesure où ils entretiendraient maladroitement une certaine confusion des époques, mais parce qu’ils explorent volontairement des directions contraires à l’esprit du temps. Au bon sens communément admis, ils opposent des interprétations, des explicitations et des déchiffrages qui, invariablement, recherchent une forme de désajustement au contemporain. Ce faisant, ils favorisent l’avènement d’une pensée de l’intempestivité.


Universitaire et philosophe, Baptiste Rappin consacre ses travaux à l’analyse de la société industrielle et managériale. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont les deux volumes de la Théologie de l’Organisation : Au fondement du Management (2014) et De l’exception permanente (2018).
Force est de constater, en parcourant les manuels de management et de théorie des organisations, que la cybernétique y est soit tout simplement ignorée soit citée au passage, à l’emporte-pièce, sans plus d’approfondissements. Voici une... more
Force est de constater, en parcourant les manuels de management et de théorie des organisations, que la cybernétique y est soit tout simplement ignorée soit citée au passage, à l’emporte-pièce, sans plus d’approfondissements. Voici une ignorance regrettable qui constitue un puissant frein à l’analyse des fondements, c’est-à-dire des catégories fondamentales, du management contemporain, telles que « organisation », « information », « pilotage », « apprentissage », « régulation », « adaptation », « environnement », « contingence », etc.
Dès lors, qui entend défendre une argumentation quelque peu distanciée eu égard à la prolifération du management n’a guère d’autre choix que d’ânonner l’éternelle condamnation du soi-disant « paradigme classique », c’est-à-dire du taylorisme, ou alors d’adopter la stérile posture des critical studies.
Afin d’éviter ce périlleux balancement entre Charybde et Scylla, cet ouvrage propose la lecture de cinq articles parus dans des revues académiques : chacun d’entre eux  apporte de l’eau au moulin de la thèse selon laquelle la cybernétique fonde non seulement les théories contemporaines de l’organisation, mais également ses concepts centraux (comme l’apprentissage organisationnel) et ses pratiques (comme le coaching, le management des connaissances et l’intelligence collective).
La gauche révolutionnaire en appelle à la communauté qui vient et à la destitution du monde ; le conservateur conséquent en appelle au Roi qui vient et à la garde du monde. Il n’est pas conservateur comme on l’entend ordinairement dans... more
La gauche révolutionnaire en appelle à la communauté qui vient et à la destitution du monde ; le conservateur conséquent en appelle au Roi qui vient et à la garde du monde. Il n’est pas conservateur comme on l’entend ordinairement dans l’insignifiante vulgate du commentaire politique, mais au sens plein et profond que Günther Anders donnait à ce terme : « C'en est arrivé à un tel point que je voudrais déclarer que je suis un ‘conservateur’ en matière d'ontologie, car ce qui importe aujourd'hui, pour la première fois, c'est de conserver le monde absolument comme il est. […] nous devons être conservateurs au sens authentique, conservateurs dans un sens qu'aucun homme qui s'affiche comme conservateur n'accepterait. »
Qu’à cela ne tienne ! Le Roi qui vient, à rebours des conservateurs de salons et de plateaux, l’assume pleinement. Et quel péril menace de rendre le monde inhabitable ? Il s’agit bien de la société industrielle et de son dernier avatar, l’utopie cybernétique, qui organisent la prison digitale gérant l’intégralité de nos existences, de la maternité au cimetière, du bureau à la chambre à coucher. C’est en toute logique que le ‘conservateur ontologique’ sera luddite et royaliste : luddite quand il s’agit de s’opposer à l’empire technique du Réseau, royaliste afin de poser les premières pierres d’une nouvelle Fondation.
Jacques Derrida, Gilles Deleuze, Michel Foucault : tels sont certainement des noms qui résonnent à l’oreille de nos contemporains. Et il s’agit, en effet, des philosophes les plus connus d’un courant de pensée que l’on peut... more
Jacques Derrida, Gilles Deleuze, Michel Foucault : tels sont certainement des noms qui résonnent à l’oreille de nos contemporains. Et il s’agit, en effet, des philosophes les plus connus d’un courant de pensée que l’on peut raisonnablement qualifier de « déconstruction ». Toutefois, loin de se limiter à l’étude de ces trois figures, cet Abécédaire de la déconstruction aborde également les idées et les concepts développés par Maurice Blanchot, Roland Barthes, Jacques Rancière, Jean-Luc Nancy, Giorgio Agamben, Judith Butler et par bien d’autres encore.
C’est le succès rencontré par la déconstruction dans les milieux intellectuels, tant à l’Université que dans la sphère politico-médiatique, qui se trouve à l’origine de cet ouvrage. Son ambition n’est pas d’en proposer une synthèse générale, encore moins un état de l’art complet ou un bilan exhaustif ; elle est bien plus modeste : il comporte en effet vingt-quatre entrées indépendantes qui, chacune, met en exergue d’une part un réseau conceptuel, c’est-à-dire des contenus, et d’autre part une méthode de raisonnement, c’est-à-dire une stratégie.
L’Abécédaire de la déconstruction, s’il ne prétend ni épuiser le sujet ni l’éclairer d’un jour nouveau, permet tout de même d’identifier l’horizon commun aux penseurs de la déconstruction : le renversement de cette construction conceptuelle qu’est la philosophie grecque, opération de subversion qui agit tant au niveau métaphysique que dans les dimensions éthique, politique, épistémologique et esthétique.
Que reste-t-il après l’apocalypse ? Quelle vie nous attend dans un monde dévasté par la guerre nucléaire, anéanti par la propagation d’un virus ou englouti sous les eaux d’un déluge cataclysmique ? Tel est précisément le type de situation... more
Que reste-t-il après l’apocalypse ? Quelle vie nous attend dans un monde dévasté par la guerre nucléaire, anéanti par la propagation d’un virus ou englouti sous les eaux d’un déluge cataclysmique ? Tel est précisément le type de situation que l’univers post-apocalyptique, qu’il soit celui du roman, du film ou du jeu vidéo, met en scène.
De ce point de vue, le manga occupe une place particulière car il tient précisément sa raison d’être de l’éclair nucléaire qui frappa et aveugla le Japon par deux fois, les 6 et 9 août 1945. Contrairement à l’Occident, l’Archipel vécut la table rase dans sa chair ; l’apocalypse ne fut pas pour lui une possibilité, mais bien une réalité effective : il fit l’expérience concrète de la faille généalogique et du déficit des origines qui forment le point de départ obligé du manga.
Le fil directeur de cet essai, Hokuto no Ken, que l’on connaît en France sous le titre de Ken le survivant, s’inscrit tout naturellement dans cette perspective : les paysages de ruines y sont le théâtre d’une grande régression biologique caractérisée par la recherche d’eau et de vivres ainsi que par la loi du plus fort. Notre héros n’a-t-il d’autre alternative que de plier à ce nouveau nomos de la terre ?
Tout l’enjeu de cette dramaturgie du Rien nous semble tenir à ce qu’elle permet, paradoxalement, de mettre en lumière ce qui pourtant ne brille que par son absence : c’est en effet peut-être quand l’humanité fait défaut que l’on peut saisir son concept et sa réalité ; c’est également peut-être à partir de l’éclipse de la cité et des institutions que l’on peut réfléchir à leur nature ainsi qu’à leur fonction ; c’est enfin peut-être quand toute civilisation a disparu de la surface de la Terre que l’on peut prendre conscience de son impérieuse nécessité.
Qui aujourd’hui peut prétendre connaître le repos ? Question rhétorique, bien sûr, tant nous sommes tous happés par les tourbillons de la vie postmoderne ! Les moments de remontée à la surface et de respiration se font en effet de plus en... more
Qui aujourd’hui peut prétendre connaître le repos ? Question rhétorique, bien sûr, tant nous sommes tous happés par les tourbillons de la vie postmoderne ! Les moments de remontée à la surface et de respiration se font en effet de plus en plus rares, et force est de constater que nous devons bien souvent demeurer en apnée prolongée. Au risque de notre santé et, encore plus fondamentalement, de notre humanité.
De l’exception permanente propose d’appréhender la condition de l’homme contemporain, caractérisée par le changement perpétuel et le mouvement sans fin, de façon originale : en replaçant au cœur de la réflexion le management autour duquel s’élabore un véritable système philosophique dans toutes ses dimensions : épistémologique, politique, métaphysique et même théologique.
Ce second volume de la Théologie de l’Organisation montre par quels chemins l’exception a pu s’imposer, à notre époque, comme la norme de gouvernement de nos sociétés. De ce point de vue, la crise n’apparaît plus comme un dysfonctionnement qu’il s’agirait d’éliminer à coups de mesures techniques, mais bien comme le fond ontologique à partir duquel se déploie notre rapport aux temps présents.






Philosophe et universitaire, Baptiste Rappin propose d’appréhender le monde contemporain à travers le prisme d’une Théologie de l’Organisation. Il met d’une part en exergue l’insigne rôle que jouent la cybernétique et le management dans la configuration historiale de notre époque ; il expose d’autre part les grands débats théologiques et ontologiques qui accompagnent souterrainement les mouvements d’arraisonnement et de planétarisation.
Quel pan de notre vie, aujourd’hui, ne se trouve pas aux prises avec le management ? Qui pourrait bien se targuer d’échapper à cette lame de fond qui bouleverse en profondeur les structures mentales de nos sociétés avancées ? Force est... more
Quel pan de notre vie, aujourd’hui, ne se trouve pas aux prises avec le management ? Qui pourrait bien se targuer d’échapper à cette lame de fond qui bouleverse en profondeur les structures mentales de nos sociétés avancées ?
Force est pourtant de constater le flou conceptuel qui entoure le management : son arrivée dans le langage courant a en effet pour corollaire d’en masquer le sens, y compris aux premiers intéressés, les managers et les managés.
De ce point de vue, il s’avère expédient de reprendre la réflexion à la racine : le management est un projet technoscientifique, dont les soubassements sont théologiques mais la portée anthropologique et politique.
Que se passe-t-il alors quand le management pénètre des sphères qui lui étaient initialement étrangères ? Qu’arrive-t-il aux institutions quand l’optimisation du fonctionnement devient leur raison d’être ? Quels rapports le management entretient-il au Vrai (et à l’Université), au Bien (et à l’État) et au Beau (et à l’Art) ?
Tels sont les enjeux de cet ouvrage qui, par le détour de la philosophie, n’hésite pas à hisser la réflexion sur le management à son véritable niveau : celui de la civilisation et de l’identité européennes en butte au nihilisme de Technique.
La Rame à l’épaule est une expression que le devin Tirésias utilise pour signifier à Ulysse que ce dernier devra repartir, une fois de plus, après l’épisode du massacre des prétendants. Tout comme l’exil crée la nécessité du retour, le... more
La Rame à l’épaule est une expression que le devin Tirésias utilise pour signifier à Ulysse que ce dernier devra repartir, une fois de plus, après l’épisode du massacre des prétendants. Tout comme l’exil crée la nécessité du retour, le retour appelle inéluctablement un nouvel exil, de telle sorte que le pas de deux de l’éternel retour caractéristique la vision authentiquement grecque du monde.
Par cet emprunt à la mythologie, Baptiste Rappin qualifie l’Odyssée philosophique du penseur Jean-François Mattéi (1941-2014) qui, grand spécialiste de Platon dont il renouvela profondément l’interprétation, fut l’héritier d’un hellénisme qu’il porta, par sa maîtrise et son génie, à sa pleine incandescence. 
L’ouvrage pointe vers le centre de la pensée de Mattéi pour surprendre le surgissement de la mythologie au sein même de la philosophie, et détecter la secrète présente du symbole au cœur de la raison.  S’ouvre alors un renouvellement de la compréhension de l’histoire de la philosophie dont la trame s’entrelace infatigablement, par le jeu du retour et de la répétition, dans la chaîne de l’Être pour tisser les motifs du monde.
Et si le management était à Heidegger ce que les sophistes furent à Platon ? Et si le management nous renvoyait au théâtre d’ombres de la paroi de la caverne ? Serions-nous, modernes prisonniers, captifs de reflets dont nous aurions perdu... more
Et si le management était à Heidegger ce que les sophistes furent à Platon ? Et si le management nous renvoyait au théâtre d’ombres de la paroi de la caverne ? Serions-nous, modernes prisonniers, captifs de reflets dont nous aurions perdu le sens de la provenance et de l’origine ? Cette thèse, a priori surprenante et inattendue, se trouve défendue et étayée dans le présent ouvrage.
L’enquête montre la présence, en creux, de la question managériale dans l’œuvre de Heidegger ; elle s’appuie pour cela sur une analyse rigoureuse de la place de la cybernétique dans les écrits tardifs du philosophe : car c’est bien cette révolution du savoir opérée au mitan du XXe siècle qui caractérise aujourd’hui les sciences de façon générale, et la gestion plus particulièrement. Alors s’offre la possibilité d’une lecture du management qui ne soit plus seulement technique ou sociologique, mais proprement métaphysique.
L’époque contemporaine se caractérise par la prolifération des organisations sur toute la surface du globe, par ce que Baptiste Rappin nomme « le mouvement panorganisationnel ». Si certains sociologues se sont déjà penchés sur ce « fait... more
L’époque contemporaine se caractérise par la prolifération des organisations sur toute la surface du globe, par ce que Baptiste Rappin nomme « le mouvement panorganisationnel ». Si certains sociologues se sont déjà penchés sur ce « fait social total », force est pourtant de constater l’absence de sa prise en charge par la pensée philosophique. C’est à une telle tentative que nous convie l’auteur, inscrivant le management dans l’histoire de la métaphysique, mettant en évidence ses origines historiques dans la cybernétique et recherchant sa structure théologique souterraine dans la pensée juive de la Renaissance. C’est au terme de cette pérégrination qu’apparaît le caractère apocalyptique qu’indique le titre de l’ouvrage : en même temps Dévoilement et Destruction, le management a bien à voir avec la Fin, celle de l’Histoire, assurément, mais celle du Monde, vraisemblablement.
Cet ouvrage propose une réflexion épistémologique novatrice dans le domaine des sciences de gestion. Il s'éloigne de l'éternelle opposition entre subjectivisme et objectivisme en développant une approche herméneutique de la discipline.... more
Cet ouvrage propose une réflexion épistémologique novatrice dans le domaine des sciences de gestion. Il s'éloigne de l'éternelle opposition entre subjectivisme et objectivisme en développant une approche herméneutique de la discipline. Herméneutique, c'est-à-dire : sensible à la finitude et à l'historicité fondamentale de l'être humain et donc à la présence de préjugés qui structurent sa compréhension du monde ; soucieuse du dialogue et de la question pour éviter la fixation de la vérité dans des énoncés ; capable de redonner du sens à des concepts que l'inflation de méthodologie scientifique a totalement dénaturés. Baptiste RAPPIN est diplômé d'une École Supérieure de Commerce, d'un DEA et d'un doctorat de Sciences de gestion. Ayant suivi en parallèle un cursus de philosophie (du DEUG au DEA), il étudie le management sous un angle philosophique.
Le coaching est à la mode. Réservé un temps aux dirigeants haut placés des grands groupes, il fait à présent également sensation chez les patrons de PME. On le trouve non seulement dans le management, mais aussi dans le sport, l'art, la... more
Le coaching est à la mode. Réservé un temps aux dirigeants haut placés des grands groupes, il fait à présent également sensation chez les patrons de PME. On le trouve non seulement dans le management, mais aussi dans le sport, l'art, la politique. L'auteur propose ici quelques éléments de réflexion pour le coaching d'une véritable élite, ce qui nécessite la transfiguration de la formation en initiation. L'élite remplit incontestablement une fonction sacerdotale, puisqu'elle est dépositaire d'une vision, d'un projet, d'une finalité qui n'acquièrent leur sens que dans cette légitimité transcendantale. C'est donc le souffle divin que le coach doit insuffler au coaché, et pour il dispose d'une méthodologie en totale rupture avec la panoplie du coach moderne : philosophie, art, poésie, aphorismes, humour...
En janvier 2021, le jeune romancier Marien Defalvard publie un roman lumineux, L’Architecture. Deux mois plus tard, Pierre Legendre offre une synthèse de son parcours et de sa pensée dans L’avant-dernier des jours. L’occasion nous était... more
En janvier 2021, le jeune romancier Marien Defalvard publie un roman lumineux, L’Architecture. Deux mois plus tard, Pierre Legendre offre une synthèse de son parcours et de sa pensée dans L’avant-dernier des jours. L’occasion nous était alors donnée de faire dialoguer ces deux œuvres.
Incontestablement, Pierre Legendre appartient à la race de ces rares penseurs contemporains qui ont su bâtir, patiemment, dans l’ombre, dans les marges de l’université et à l’abri des médias, une œuvre aussi profonde que stimulante qui... more
Incontestablement, Pierre Legendre appartient à la race de ces rares penseurs contemporains qui ont su bâtir, patiemment, dans l’ombre, dans les marges de l’université et à l’abri des médias, une œuvre aussi profonde que stimulante qui s’étale de 1963, date de la publication de sa thèse soutenue en 1957 et qui portait sur ce qui allait devenir le monument romano-canonique, c’est-à-dire sur la pénétration du droit romain dans la chrétienté, à 2019 avec la récente parution de l’ouvrage Le visage de la main écrit à l’occasion de l’ouverture d’un site Internet dédié à sa pensée : http://arsdogmatica.com.
Ici, donc, point d’ambition d’exhaustivité mais une visée plus limitée, plus circonscrite : inscrivant nos pas dans le chemin frayé par l’anthropologie dogmatique, reconnaissant notre dette envers l’œuvre de Pierre Legendre, devenant au fil des années en quelque sorte familier de sa pensée, nous en sommes venus par la force des choses à observer des frottements récurrents, des tensions souterraines puis résurgentes, ou, mieux formulé certainement, des points limites au-delà desquelles le penseur ne saurait s’aventurer sans remettre en question l’ensemble de son édifice théorique. Pour le dire avec d’autres mots, ces infranchissables seuils, que nous nous proposons d’identifier dans les lignes qui suivent, ne nous paraissent pas liés à une inclination particulière ou à un développement localisé de l’anthropologie dogmatique, mais bien à son agencement interne qui, comme le suggère implicitement le titre du présent article, rend son articulation à l’histoire de l’être, et par conséquent à la Technique et au Nihilisme, sinon intenable du moins problématique…
Cet article analyse les tenants et les aboutissants de l’introduction du Nouveau management public dans les organisations publiques françaises. Il ne s’agit pas d’en considérer les conséquences gestionnaires, économiques et sociales, mais... more
Cet article analyse les tenants et les aboutissants de l’introduction du Nouveau management public dans les organisations publiques françaises. Il ne s’agit pas d’en considérer les conséquences gestionnaires, économiques et sociales, mais de révéler les logiques civilisationnelles, anthropologiques et théologiques qui sous-tendent la rencontre entre une idéologie et des pratiques américaines d’une part, et la tradition administrative française d’autre part.
Qu’est-ce que la religion industrielle ? Une métamorphose du monothéisme chrétien d’Occident, construite longuement de façon souterraine, puis ouvertement contre la religion théologico-politique, sous la forme d’un « nouveau christianisme... more
Qu’est-ce que la religion industrielle ? Une métamorphose du monothéisme chrétien d’Occident, construite longuement de façon souterraine, puis ouvertement contre la religion théologico-politique, sous la forme d’un « nouveau christianisme » qui noue les éléments mis au jour par les Lumières : l’Incarnation dans l’Humanité s’auto-accomplissant dans l’Histoire, dont on peut désormais identifier des « lois » de développement. (Musso, 2017, p. 459)
Dans le cas occidental, nous avons affaire au mythe rationnel issu de la longue histoire du montage judéo-romano-chrétien sécularisé, de sorte que, sous l’emprise de la techno-science-économie, nous n’avons plus affaire au Despote divin dont se réclamait l’État monarchique d’Ancien Régime – joint, cheville, le principe politique d’harmonie entre le scénario et le droit –, mais à la Comptabilité universelle instaurant le règne des chiffres, nouvelle référence souveraine capable de tenir sous sa coupe toute forme politique après s’être adjugé le scenario fondateur et, par voie de conséquence, les pratiques juridique. (Legendre, 2010, p. 22)
Est-il exagéré d’affirmer que l’entreprise cristallise une part importante des débats contemporains ? Question rhétorique bien sûr, tant elle se trouve au centre des controverses économiques et sociologiques qui opposent les hommes politiques ne sachant plus quelle mesure proposer pour accroître leur efficacité et, de la sorte, orienter la France dans la direction de la prospérité, laquelle, cela va sans dire, une fois présente et durablement installée, résoudra définitivement l’ensemble des problèmes, des dysfonctionnements et des anomalies de l’époque…
Cette communication s’appuie sur une présentation de l’œuvre du juriste iconoclaste Pierre Legendre afin de questionner la place du management dans la civilisation. Plus précisément comment l’empire industriel vient-il percuter les... more
Cette communication s’appuie sur une présentation de l’œuvre du juriste iconoclaste Pierre Legendre afin de questionner la place du management dans la civilisation. Plus précisément comment l’empire industriel vient-il percuter les fondations anthropologiques de l’humanité en général et de l’Occident en particulier ? Quel impact les pratiques gestionnaires ont-elles sur la Référence, l’Institution, la Représentation et la Généalogie ?
Résumé : Le philosophe français Jean Vioulac fait figure de météorite dans l’espace de la pensée contemporaine. Non seulement parce qu’il n’occupe aucune position institutionnelle universitaire, mais surtout parce qu’il propose à ses... more
Résumé : Le philosophe français Jean Vioulac fait figure de météorite dans l’espace de la pensée contemporaine. Non seulement parce qu’il n’occupe aucune position institutionnelle universitaire, mais surtout parce qu’il propose à ses lecteurs une théorisation vertigineuse de notre monde capitaliste et industriel, dont la compréhension est enracinée dans une stimulante interprétation de l’histoire de la civilisation occidentale et même de l’humanité. Nous nous proposons, dans cet article, de présenter une première synthèse – nécessairement incomplète – de cette œuvre à la fois massive, profonde et décisive.
Mots clefs : Vioulac, misosophie, métaphysique, réduction, communisme.
Résumé : Dans cet article nous montrons que la finalité de la déconstruction de la métaphysique n’est autre que la critique des analogies de l’être et des institutions, c’est-à-dire de l’ensemble des formes de médiation. Cette entreprise... more
Résumé : Dans cet article nous montrons que la finalité de la déconstruction de la métaphysique n’est autre que la critique des analogies de l’être et des institutions, c’est-à-dire de l’ensemble des formes de médiation. Cette entreprise est rendue possible par une stratégie qui procède au renversement des polarités de la métaphysique ainsi que par le déplacement des catégories de cette dernière. De ce point de vue, le Neutre apparaît comme le pivot qui, chez les déconstructeurs, permet de faire basculer l’édifice grec ; il permet également au féminisme de revêtir une dimension ontologique – il s’agit des théories du genre.
Mots clés : déconstruction, analogie, institution, Neutre, genre.
Ma réflexion prend appui sur la lecture de l’œuvre d’un sociologue discret et marginal, voire méconnu ou ignoré : il s’agit de Michel Freitag, l’un des rares intellectuels francophones à n’avoir pas succombé à la pulvérisation... more
Ma réflexion prend appui sur la lecture de l’œuvre d’un sociologue discret et marginal, voire méconnu ou ignoré : il s’agit de Michel Freitag, l’un des rares intellectuels francophones à n’avoir pas succombé à la pulvérisation méthodologique des savoirs et, par conséquent, à n’avoir pas renoncé à l’entreprise d’une théorisation générale de la société. C’est précisément dans ce cadre qu’il en vient à distinguer trois modes formels de reproduction : le « culturel-symbolique », le « politico-institutionnel » et le « décisionnel-opérationnel ». Plus particulièrement, les sciences humaines jouent un rôle essentiel dans les deux derniers modes de reproduction : dans le cadre de la modernité, elles endossent le costume d’une instance critique et réflexive qui instaure une capacité d’institutionnalisation, c’est-à-dire qu’elles participent de l’élaboration rationnelle mais conflictuelle du pouvoir qui assure l’unité de la société. Le passage à la postmodernité, quant à lui, représente une autonomisation des sciences humaines qui, plutôt que d’inscrire l’homme dans une totalité signifiante, travaillent à son adaptation au mouvement technoéconomique général : elles sont devenues, ni plus ni moins, des techniques de contrôle et de gestion du social. C’est dans ce cadre général que j’aimerais cerner et discerner la nature et la place de la philosophie au sein du management et des sciences de l’organisation ; réflexion d’autant plus urgente qu’elle met aux prises d’une part la philosophie, canon de la libre rationalité, et la théorie des organisations, fer de lance de la mise en systèmes du globe terrestre.
Dans son ouvrage posthume, L’homme dévasté, paru en 2015 un an après sa disparition, le philosophe Jean-François Mattéi (1941-2014) se montre plus critique que jamais envers les philosophies de la déconstruction qu’il rend responsables du... more
Dans son ouvrage posthume, L’homme dévasté, paru en 2015 un an après sa disparition, le philosophe Jean-François Mattéi (1941-2014) se montre plus critique que jamais envers les philosophies de la déconstruction qu’il rend responsables du déclin de la culture spirituelle européenne et, corrélativement, d’une montée de La barbarie intérieure dont il avait déjà analysé les causes et les manifestations en 1999 dans un essai qui fit grand bruit . Il cite tout d’abord Michel Foucault et son « entreprise de destruction du sujet »  qui irrigua nombre de recherches en sciences humaines, mais s’attarde plus longuement auprès de Jacques Derrida en qui il voit la figure de proue du mouvement de la déconstruction. Comment d’ailleurs comprendre ce dernier terme ? « La déconstruction a donc pour but de désagréger ce qui relève du principe, arché, et de disséminer les figures majeures de l’architectonique : le roi comme origine de la cité, le soleil comme origine de la vie, et finalement Dieu comme origine du monde. On aura compris que les déconstructeurs s’en prennent à tout ce que la culture spirituelle de l’Europe avait réussi à édifier. La déconstruction est l’ennemie mortelle de toutes les formes d’édification » . Alors que la philosophie s’est conçue depuis Platon, c’est-à-dire chez son fondateur et en sa fondation même, comme architectonique, ou comme primat de l’origine qui laisse son empreinte indélébile sur ce qui lui succède, les déconstructeurs, ces nouveaux sophistes, aspirent à retirer à l’idée son statut de clef de voûte . Les mots et les représentations doivent se détacher de toute essence, que cette dernière ait trait au monde, à la cité ou à l’homme. Plus loin, Jean-François Mattéi aborde cette fois-ci la pensée de Gilles Deleuze qu’il qualifie de « désarchitecte du sens »  pour signifier que ce dernier privilégie, avec son compagnon Félix Guattari, le fond de la caverne à la hauteur du soleil, en d’autres termes la légèreté des simulacres à la consistance des formes.
En hommage à Jean-François Mattéi, décédé brutalement en mars 2014, on cherche à dégager le ressort de son œuvre, placée sous le signe de la répétition et du retour : répétition de la question de l’être, mouvement d’exil et de retour de... more
En hommage à Jean-François Mattéi, décédé brutalement en mars 2014, on cherche à dégager le ressort de son œuvre, placée sous le signe de la répétition et du retour : répétition de la question de l’être, mouvement d’exil et de retour de l’âme du philosophe, à l’image des mouvements ascendants puis descendants que met en scène le mythe platonicien de la caverne. Ce thème a une provenance mythique : pour Mattéi, Ulysse semble bien l’archétype du philosophe, et l’Odyssée le modèle de la philosophie.

A tribute to philosopher Jean-Francois Mattei, who suddenly passed away in March 2014, this paper intends to identify the impetus for his work, in which repetition and return have pride of place: the repetition of the question of being, the wanderings of the philosopher’s soul, modelled after the ascent and descent depicted by the Platonist myth of the Cave. Such a theme has a mythical origin: according to Mattei, Ulysses indeed seems to be the archetype of the philosopher, and the Odyssey the model for philosophy.
Cet article appréhende la pensée de Jean-François Mattéi en prenant pour fil directeur le thème de la dualité. Pourquoi ce choix ? Parce que le philosophe y voit une fidélité à la tradition grecque caractérisée par l’éternel balancement... more
Cet article appréhende la pensée de Jean-François Mattéi en prenant pour fil directeur le thème de la dualité. Pourquoi ce choix ? Parce que le philosophe y voit une fidélité à la tradition grecque caractérisée par l’éternel balancement entre deux pôles. Sont alors passés en revue les couples suivants : philosophie/sophistique, étonnement/indignation, civilisation/barbarie, Europe/autres, qui forment autant de tensions à explorer et à penser.
Qu’en est-il alors de la société digitale ? Faut-il y déceler le triomphe tardif mais définitif des Lumières ? La victoire tant repoussée de la raison serait-elle enfin manifeste dans la généralisation du réseau et des objets connectés ?... more
Qu’en est-il alors de la société digitale ? Faut-il y déceler le triomphe tardif mais définitif des Lumières ? La victoire tant repoussée de la raison serait-elle enfin manifeste dans la généralisation du réseau et des objets connectés ? Ici encore, les jugements hâtifs méritent d’être suspendus ; car plusieurs auteurs nous invitent expressément à prendre en vue la nouvelle religiosité qui porte la société de la communication et en font, plus qu’un projet, une utopie : ainsi Philippe Breton met-il en évidence la « théologie de l’entropie » qui caractérise la cybernétique de Norbert Wiener11, Philippe Breton et Serge Proulx considèrent-ils la société de la communication comme positionnée entre « l’idéologie, l’utopie et les nouvelles religiosités12 » et David Forest fait-il du « prophétisme communicationnel » le cœur de son décryptage de l’époque contemporaine13. Notre contribution s’inscrit dans cette lignée : en effet, dans les lignes qui suivent, nous établissons que la société digitale repose une anthropologie religieuse issue du Nouvel Âge ; plus précisément la notion d’information est l’opérateur qui auto- risa le rapprochement inédit entre cybernétique et spiritualité, ouvrant alors la voie à toutes les formes de mystique de l’efficacité qui caractérise les pratiques du management contemporain, et notamment le coaching.
Michel Foucault a montre comment la comprehension du pouvoir et de ses mecanismes ne pouvait se limiter a la seule souverainete ; c’est la raison pour laquelle il introduisit la notion de biopouvoir, dans sa double dimension de discipline... more
Michel Foucault a montre comment la comprehension du pouvoir et de ses mecanismes ne pouvait se limiter a la seule souverainete ; c’est la raison pour laquelle il introduisit la notion de biopouvoir, dans sa double dimension de discipline et de biopolitique. Agamben s’inscrit dans les pas du philosophe francais mais opere un retournement : il montre en effet que la gouvernementalite repose moins sur la norme que sur l’exception. Notre article vise a poursuivre cet effort en etablissant que la cybernetique constitue la matrice du gouvernement contemporain de l’exception permanente. Sont alors passees en revue les trois modalites de ce nouveau pouvoir : le gouvernement algorithmique, le gouvernement managerial, le gouvernement critique.
Le present article a pour objectif de formuler une interpretation de la generation Y. En effet, les enquetes scientifiques, qui portent sur cette derniere, offrent le spectacle de resultats contradictoires et ne permettent pas de trancher... more
Le present article a pour objectif de formuler une interpretation de la generation Y. En effet, les enquetes scientifiques, qui portent sur cette derniere, offrent le spectacle de resultats contradictoires et ne permettent pas de trancher le debat son existence reelle ou fictive. Comment alors expliquer le succes de cette segmentation generationnelle ? La force des modes manageriales fournit une premiere explication, la notion de mythe une seconde. Il s’agit alors d’interpreter ce dernier et d’en proposer une critique du point de vue du principe genealogique.
Nombre de sciences contemporaines furent influencées de façon déterminante par la cybernétique. Ne serait-ce pas également le cas du management et de la science des organisations ? C’est en ce sens qu’argumente le présent article en... more
Nombre de sciences contemporaines furent influencées de façon déterminante par la cybernétique. Ne serait-ce pas également le cas du management et de la science des organisations ? C’est en ce sens qu’argumente le présent article en procédant en trois temps : nous revenons en premier lieu sur les fondements de la cybernétique en montrant qu’elle fut le lieu de thématisation de la catégorie scientifique d’ « organisation » ; nous poursuivons en mettant en exergue que la majeure partie des théories des organisations se sont moulées dans cette conceptualisation ; nous terminons notre argumentation en mettant en évidence que les pratiques managériales, au premier rang desquelles le management stratégique et le contrôle de gestion, ont également adopté la définition cybernétique de l’organisation. On peut alors se demander si ce n’est pas là une voie féconde pour penser l’unité de la diversité des théories managériales.

Mots-clés: management, généalogie, cybernétique, organisation.
Le présent article a pour objet d'établir les fondements logiques du management contemporain. Prenant acte de la filiation cybernétique de ce dernier, l'auteur met en évidence la place de la révolution de la logique moderne dans la... more
Le présent article a pour objet d'établir les fondements logiques du management contemporain. Prenant acte de la filiation cybernétique de ce dernier, l'auteur met en évidence la place de la révolution de la logique moderne dans la cybernétique avant d'en déceler la présence dans le management. Le propos est ensuite étendu au formalisme logico-symbolique managérial de façon plus général.
L’article présente les origines cybernétiques des algorithmes informatisés qui traitent en temps réel toute donnée pour l’intégrer dans une boucle de rétroaction qui s’actualise en permanence. Norbert Wiener a explicité les fondements... more
L’article présente les origines cybernétiques des algorithmes informatisés qui traitent en temps réel toute donnée pour l’intégrer dans une boucle de rétroaction qui s’actualise en permanence. Norbert Wiener a explicité les fondements philosophiques de la cybernétique : la logique de Wittgenstein en particulier. Heidegger souligne cette univocité développée par Duns Scot. Ne faut-il pas alors voir dans le gouvernement des données l’aboutissement triomphal de ce parti pris onto-théologique ?
Cet article prend pour reflexion l’essence de la technique manageriale qui s’appuie sur une archeologie historique puis theologique du management. Du point de vue genealogique, le management est rattache a la matrice cybernetique de... more
Cet article prend pour reflexion l’essence de la technique manageriale qui s’appuie sur une archeologie historique puis theologique du management. Du point de vue genealogique, le management est rattache a la matrice cybernetique de laquelle ses principales fonctions decoulent : en effet, management strategique, controle de gestion, gestion des ressources humaines, management des connaissances, etc., se developpent en prenant appui sur la categorie de l’organisation thematisee par les cyberneticiens. Toutefois, la dimension technique de la cybernetique est ici appreciee en fonction des references, discretes mais significatives, de Norbert Wiener a la legende du Golem. Ce soubassement theologique sert alors de support a une discussion sur le statut des techniques manageriales.
Résumé. — L’article met en exergue les fondements théologiques sécularisés de l’intelligence collective. En premier lieu, il apparaît que l’histoire de l’humanité présentée dans la littérature reprend les caractéristiques évolutionniste,... more
Résumé. — L’article met en exergue les fondements théologiques sécularisés de l’intelligence collective. En premier lieu, il apparaît que l’histoire de l’humanité présentée dans la littérature reprend les caractéristiques évolutionniste, progressiste, messianique et eschatologique du judéo-christianisme. En outre, le concept d’« intelligence » provient de la théologie du Moyen Âge, une généalogie appelée à être complétée par la mise en évidence de l’influence de la pensée du Maharal de Prague sur la cybernétique. En dernier lieu, les conséquences politiques de ce mouvement de sécularisation seront abordées, plus spécifiquement sous l’angle du passage du gouvernement vers la gouvernance.

Mots clés. — Management, intelligence collective, gouvernance, sécularisation, Maïmonide, Maharal de Prague.
Ce papier est une réflexion philosophique sur le concept de connaissance tel qu’il est déployé dans la littérature scientifique du Knowledge Management (désormais KM), plus particulièrement dans les livres et ouvrages des pères fondateurs... more
Ce papier est une réflexion philosophique sur le concept de connaissance tel qu’il est déployé dans la littérature scientifique du Knowledge Management (désormais KM), plus particulièrement dans les livres et ouvrages des pères fondateurs de cette discipline (par exemple et sans souci d’exhaustivité : Blackler, 1993 ; Boisot et Canals, 2004 ; Cohendet et Llerena, 1999 ; Cook et Brown, 1999 ; Kogut et Zander, 1992 ; Nonaka, 1994). Il constitue en cela une réponse au constat prononcé encore récemment par Agostinelli (2012, p. 65) qui fait état de « glissements notionnels » autour de la notion de connaissance.
Ce positionnement philosophique, bien spécifique, implique d’emblée deux remarques méthodologiques : d’une part, les thèses défendues (les origines cybernétiques du KM et son corollaire : l’impossibilité, dans ce cadre précis, d’assurer le départ entre information et connaissance) le sont à partir du point de vue de la philosophie, et non pas du KM, c’est-à-dire avec un regard « extérieur » voire « hétérotopique » ; d’autre part, la réflexion s’appuie sur les articles et ouvrages scientifiques fondateurs et synthétiques, dans lesquels l’accès aux concepts n’est pas noyé dans le flot des données empiriques, et discutés pour eux-mêmes.
Nous mettons tout d’abord en évidence la manière dont le concept de connaissance est traité dans la littérature KM. Certes, différents courants délimitent ce champ, mais le regard « naïf » du philosophe permet de ressaisir une certaine unité conceptuelle et épistémologique qui se joue à travers les éléments suivants : le triptyque information/donnée/connaissance, une lecture dualiste et linéaire de l’histoire de la pensée, la remise en cause du dualisme et son dépassement par le recours au pragmatisme. Autant de postulats qui seront discutés dans la seconde partie qui met en évidence la philosophie de l’histoire sous-jacente à la littérature KM. Enfin, dans un troisième et dernier temps, nous décelons la présence des principaux concepts cybernétiques dans le KM et proposons alors, dans une perspective critique, une relecture épistémologique de ce dernier.
Si les Anciens voyaient le monde comme un cosmos, c’est-a-dire comme un tout harmonieusement arrange, il semble bien que les Modernes y decelerent plutot un ensemble d’organisations. Comment s’est construit ce dernier concept ? Et comment... more
Si les Anciens voyaient le monde comme un cosmos, c’est-a-dire comme un tout harmonieusement arrange, il semble bien que les Modernes y decelerent plutot un ensemble d’organisations. Comment s’est construit ce dernier concept ? Et comment le definir ? C’est a ces questions que le present article tente de repondre, en montrant comment l’organisation fut d’abord le fruit de la reflexion des fondateurs de la biologie moderne, puis l’elaboration des cyberneticiens, qui la couplerent a l’information dans la boucle de retroaction. C’est dans ce cadre que nous nous pencherons plus precisement sur la pensee de Norbert Wiener.
Résumé : Dans cet article, nous envisagerons tout d’abord la place qu’occupe l’herméneutique philosophique de Gadamer au sein des sciences de l’organisation avant d’analyser le traitement qui lui est réservé. Nous monterons alors que... more
Résumé : Dans cet article, nous envisagerons tout d’abord la place qu’occupe l’herméneutique philosophique de Gadamer au sein des sciences de l’organisation avant d’analyser le traitement qui lui est réservé. Nous monterons alors que l’arrière-fond métaphysique, qui n’est autre que celui de l’histoire de l’être thématisée par Heidegger, n’est pas pris en compte dans cette discipline. Dans un quatrième temps, nous retournons justement chez Heidegger, dans Sein und Zeit, puisque c’est à cette source que Gadamer s’abreuve pour fonder sa théorie herméneutique. Nous observerons ensuite comment le disciple s’empare de l’analytique existentiale de son maître pour théoriser le cercle herméneutique et proposerons une déclinaison méthodologique de ce dernier. Nous prendrons l’exemple de l’amitié chez Taylor avant de conclure en insistant sur la différence entre herméneutique philosophique et herméneutique scientifique.

Mots clés : Gadamer, Herméneutique philosophique, Cercle herméneutique, Ontologie du management.
L’auteur se propose d’utiliser la catégorie esthétique du kitsch pour rendre compte du style d’écriture des auteurs rattachés à la complexité, en l’occurrence Edgar Morin et Jean-Louis Le Moigne. Le constat se prolonge en analyse quand il... more
L’auteur se propose d’utiliser la catégorie esthétique du kitsch pour rendre compte du style d’écriture des auteurs rattachés à la complexité, en l’occurrence Edgar Morin et Jean-Louis Le Moigne. Le constat se prolonge en analyse quand il s’agit d’en envisager les répercussions sur la teneur philosophique des systèmes conceptuels proposés.
L’article se propose de questionner les textes fondateurs du constructivisme dans les sciences de gestion en particulier, et dans les sciences de l’artificiel en général ; nous devons à Jean-Louis Le Moigne d’avoir produit un édifice... more
L’article se propose de questionner les textes fondateurs du constructivisme dans les sciences de gestion en particulier, et dans les sciences de l’artificiel en général ; nous devons à Jean-Louis Le Moigne d’avoir produit un édifice théorique assurant les fondements de cette épistémologie, notamment en sciences de gestion. Dans un premier temps, nous interrogeons les principaux concepts et auteurs mobilisés par Jean-Louis Le Moigne : comment celui-ci conçoit la réalité ? La causalité ? Le positivisme ? Comment construit-il par ailleurs la généalogie du constructivisme ? La seconde partie est consacrée à l’analyse des tactiques d’argumentation déployées par l’auteur : celles-ci oscillent entre le choix délibéré, l’anachronisme et les glissements herméneutiques. En dernier lieu, nous montrons que les fondements épistémologiques du constructivisme ne peuvent être compris sans référence à ses visées institutionnelles, éthico-politiques et théologiques.
ABSTRACT Purpose ‐ This study aims to investigate a declaration of the principles of the Société de Philosophie des Sciences de Gestion/Society for the Philosophy of Organisation sciences (SPSG). Organisation sciences still need to be... more
ABSTRACT Purpose ‐ This study aims to investigate a declaration of the principles of the Société de Philosophie des Sciences de Gestion/Society for the Philosophy of Organisation sciences (SPSG). Organisation sciences still need to be questioned and rendered more complex, even mistreated, and the concepts they apply have yet to be clarified, mastered and organised to go beyond management ideologies that obscure the project to develop a genuine science, with pseudo-rationalisation replacing real thought. Design/methodology/approach ‐ This task could be accorded to a philosophy of organisation sciences that should be understood as a "philosophy of science of organisation sciences". Findings ‐ The aim of such a philosophical programme is twofold: to expose the presuppositions and predispositions of organisation scholars and to analyse and clarify their scientific theories and concepts. Originality/value ‐ The ambition of the SPSG is to contribute to the development of that philosophical programme.
Notre article a pour objectif de déceler l’unité ontologique sous-jacente aux paradigmes épistémologiques des sciences de gestion, en tant que ceux- ci s’inscrivent dans une conception moderne de la science fondée sur la métaphysique du... more
Notre article a pour objectif de déceler l’unité ontologique sous-jacente aux paradigmes épistémologiques des sciences de gestion, en tant que ceux- ci s’inscrivent dans une conception moderne de la science fondée sur la métaphysique du Sujet. C’est ainsi que notre première partie se focalise sur les fondements ontologiques de la science moderne et démontre le rattachement des épistémologies gestionnaires à ce paradigme. La seconde partie étudie les conséquences de cette unité ontologique pour les sciences de gestion à travers le déni de la finitude et le primat de la méthode et de la technique. En dernier lieu, nous insistons sur le mouvement de naturalisation des sciences de gestion.
Résumé : La Responsabilité Sociale des Entreprises est une expression en vogue ; elle traduit l’idée selon laquelle les entreprises deviennent devenir, à part entière, des acteurs de la vie politique, afin de rééquilibrer leurs finalités... more
Résumé : La Responsabilité Sociale des Entreprises est une expression en vogue ; elle traduit l’idée selon laquelle les entreprises deviennent devenir, à part entière, des acteurs de la vie politique, afin de rééquilibrer leurs finalités et de ne pas viser le seul profit. C’est contre ce lieu commun que cet article est dirigé : en suivant Michel Freitag dans l’histoire de la propriété qu’il retrace tout au long de son œuvre, de sa progressive institutionnalisation qui aboutit en 1807 à la création du statut de la Société Anonyme, jusqu’à sa dissolution dans les procès systématiques du capitalisme financier, nous souhaitons mettre en évidence que la Responsabilité Sociale des Entreprises, loin d’offrir une alternative au modèle dominant, n’en fait que traduire la quintessence : elle propose en effet de substituer le management sociotechnique des systèmes au modèle juridico-politique de la cité.

Mots clés : Responsabilité Sociale des Entreprises, Michel Freitag, Propriété, Possession, Capitalisme.
Résumé : Beaucoup conçoivent le management comme un ensemble de techniques fondées scientifiquement qui visent à optimiser le fonctionnement des organisations, qu’il s’agisse d’entreprises, d’associations, de collectivités, etc. Et quand... more
Résumé : Beaucoup conçoivent le management comme un ensemble de techniques fondées scientifiquement qui visent à optimiser le fonctionnement des organisations, qu’il s’agisse d’entreprises, d’associations, de collectivités, etc. Et quand les voix critiques se font entendre, elles demeurent au fond très largement ancrées dans cette perspective intra-organisationnelle. Pourtant, l’examen des postulats philosophiques des fondateurs du management met en évidence le sens même de cette doctrine : le pacifisme et la coopération, au sein de l’organisation certes, mais à un niveau mondial de façon plus générale. Il convient alors de prendre en considération que ce projet utopique constitue une arme géopolitique américaine de premier ordre.

Mots-clés: géopolitique, management, géomanagement, guerre culturelle et cognitive.
Le concept d’information occupe une place importante dans l’œuvre du philosophe Martin Heidegger ; il s’agit alors pour nous de saisir cette opportunité pour mieux comprendre le mouvement de dé-médiation lié à l’expansion de la logique... more
Le concept d’information occupe une place importante dans l’œuvre du philosophe Martin Heidegger ; il s’agit alors pour nous de saisir cette opportunité pour mieux comprendre le mouvement de dé-médiation lié à l’expansion de la logique algorithmique. Nous observerons comment les fondements logiques de l’information liés à l’idéal d’univocité se trouvent convertis en boucle de rétroaction par la cybernétique : alors la régulation et le pilotage peuvent se substituer à l’institution comme nouvelle forme de gouvernementalité.
Mots-clés : Heidegger, cybernétique, information, rétroaction, univocité.
La flânerie offre un pont qui relie les rives de la gestion et de la philosophie. Cet article clarifie d’abord le sens de la flânerie chez Taylor, sa distinction entre flâneries naturelle et systématique, et l’attention spécifique porté... more
La flânerie offre un pont qui relie les rives de la gestion et de la philosophie. Cet article clarifie d’abord le sens de la flânerie chez Taylor, sa distinction entre flâneries naturelle et systématique, et l’attention spécifique porté par Taylor à cette dernière, collective, organisée et sournoise, donc plus difficilement rationalisable. Il confronte ensuite Taylor aux réflexions de Benjamin s’attachant aux métamorphoses du flâneur dans le Paris du xixe siècle, pour interroger enfin l’ambiguïté de la flânerie et son potentiel révolutionnaire : pour Taylor, la maîtrise du désir devient l’objet même du management ; pour Benjamin, la flânerie apparaît comme l’une des dernières possibilités de voir éclater l’espace-temps homogène de la Fin de l’Histoire. Le management contemporain clôt cette tension en intégrant les actions et les pensées des travailleurs dans de multiples boucles de rétroaction.
Beaucoup considerent, bien trop hâtivement, que le management se reduit a une palette d’outils et de methodes dont la finalite est d’optimiser le fonctionnement des organisations. Cela est exact sans pourtant etre vrai, pourrait-on dire... more
Beaucoup considerent, bien trop hâtivement, que le management se reduit a une palette d’outils et de methodes dont la finalite est d’optimiser le fonctionnement des organisations. Cela est exact sans pourtant etre vrai, pourrait-on dire en s’inspirant de Heidegger. Dans cet article, nous souhaitons d’une part etablir que le management scientifique constitue une revolution anthropologique qui bouleverse l’ensemble des pans de la societe, et d’autre part mettre en exergue la nature revolutionnaire du management qui, partout ou il passe, eradique ce qui est etabli et institue.

Many of us consider, too quickly, that management can be reduced to a set of tools and methods whose aim is to optimize the functioning of organizations. Let’s say with Heidegger that this assertion is exact but not true. In this article, we would want to show on the one hand that management forms an anthropological revolution that moves deeply every part of the society, and on the other that, everywhere it is implemented, management eliminates all established ant institutionalized things.
L’on resume de facon coutumiere le management scientifique de Taylor a la rationalisation du travail ainsi qu’a une organisation qui separe la conception de l’execution. Toutefois une lecture attentive du texte taylorien permet d’engager... more
L’on resume de facon coutumiere le management scientifique de Taylor a la rationalisation du travail ainsi qu’a une organisation qui separe la conception de l’execution. Toutefois une lecture attentive du texte taylorien permet d’engager un travail hermeneutique qui met a jour les fondements insoupconnes de la doctrine taylorienne : le principe d’exception, le projet politique de cooperation, la categorie theologique de l’amitie.
Cette conférence sera l’occasion de montrer à quel point les thèmes du retour, du tournant et du retournement, sont absolument constitutifs de la philosophie occidentale qui n’est rien d’autre que la reformulation rationnelle du voyage... more
Cette conférence sera l’occasion de montrer à quel point les thèmes du retour, du tournant et du retournement, sont absolument constitutifs de la philosophie occidentale qui n’est rien d’autre que la reformulation rationnelle du voyage d’Ulysse et de sa quête du sol natal. Sous la garde du marin, de Platon à Heidegger, la tradition philosophique met en scène le voyage d’une âme, ou d’une conscience pour le dire de façon plus moderne, à la recherche de la Vérité et de son origine dont elle fut irréversiblement coupée à la suite du parricide parménidien qui mit un terme à l’identité de l’Être et de la Pensée. Il faudra alors s’interroger pour savoir si le management, lui aussi, peut entreprendre ce chemin du retour.
Cet article est une enquete etymologique qui cherche a faire surgir le sens originel du management a travers la mise en evidence de son radical : « manus », la main. Voila qui ecarte donc le lien qui unirait, par le jeu du langage,... more
Cet article est une enquete etymologique qui cherche a faire surgir le sens originel du management a travers la mise en evidence de son radical : « manus », la main. Voila qui ecarte donc le lien qui unirait, par le jeu du langage, economie et management sous la forme de la « menagerie », terme privilegie par Etienne de la Boetie pour traduire L’Economique de Xenophon. Le propre du management se situe ailleurs : dans le maniement, la manipulation et la manœuvre. Si donc la main du marche est invisible, celle des managers, elle, se fait visible : mais quelle est cette main ? Que touche-t‑elle ? De quelle sorte de visibilite s’agit-il ? C’est a cet ensemble de questions que le present article souhaite s’affronter.
Management » provient du verbe italien « maneggiare » qui correspond au verbe français « manier », voire « manipuler », qui doivent tous deux leur radical au nom latin « manus » : la « main » (Rey, 2012, p. 2113). Celui-ci donne par... more
Management » provient du verbe italien « maneggiare » qui correspond au verbe français « manier », voire « manipuler », qui doivent tous deux leur radical au nom latin « manus » : la « main » (Rey, 2012, p. 2113). Celui-ci donne par exemple sa forme au verbe « mando » (« manus dare ») qui signifie « confier à quelqu’un la tâche de, donner un mandat de », autant d’opérations de délégation ou de représentation dans lesquelles on perçoit le geste de la main qui accorde et donne la procuration. Le manager, en son sens premier, serait donc celui qui, par sa dextérité, prend puis tient le cheval en main, se montre capable de le conduire et d’orienter sa course par son doigté (« manus agere »). L’extension du sens de ce substantif ferait aussi du manager, par un tour assez ironique, l’alter ego du manœuvre ou de l’ouvrier, qui, eux aussi, excellent quand ils mettent la « main à la tâche ». Ainsi le management procède-t-il moins de l’économie que de la fabrication, moins de la gestion que de la manipulation : avant de faire signe vers la bonne gestion de la maisonnée ou vers l’administration mesurée du domaine, il désigne le maniement.
La managérialisation du monde est ici présentée sous l’angle du mouvement panorganisationnel qui désigne le double mouvement de devenir-monde des organisations et du devenir-organisation du monde. Un retour vers la cybernétique, lieu de... more
La managérialisation du monde est ici présentée sous l’angle du mouvement panorganisationnel qui désigne le double mouvement de devenir-monde des organisations et du devenir-organisation du monde. Un retour vers la cybernétique, lieu de thématisation de la catégorie de l’organisation, permet alors d’inscrire le management dans l’histoire de la métaphysique comme règne de la fin : le diktat de la finalité fonctionnelle signifie l’achèvement de l’histoire de l’être comme présence totale, comme parousie. C’est à partir de ces développements liminaires que sont ensuite, tour à tour, envisagées la fin de l’Histoire, la fin du Politique, la fin de l’Œuvre et la fin du Monde.
Armand Hatchuel a formule une theorie de l’action collective qui eut un succes considerable aupres des chercheurs en management car elle offre une puissante identite aux sciences de gestion. La condition necessaire mais non suffisante de... more
Armand Hatchuel a formule une theorie de l’action collective qui eut un succes considerable aupres des chercheurs en management car elle offre une puissante identite aux sciences de gestion. La condition necessaire mais non suffisante de ce pari theorique est la sortie hors les metaphysiques de l’action. Nous examinons cette tentative en confrontant la theorie de l’action collective a l’œuvre du plus grand metaphysicien du XXe siecle, Martin Heidegger.
Le management constituerait-il un nouveau mode de la secularisation occidentale ? Voila une these pour le moins surprenante : que les concepts politiques soient un heritage desacralise de categories theologiques, nos modernes oreilles ont... more
Le management constituerait-il un nouveau mode de la secularisation occidentale ? Voila une these pour le moins surprenante : que les concepts politiques soient un heritage desacralise de categories theologiques, nos modernes oreilles ont pu s’y accoutumer ; mais le management ! C’est pourtant bien la these que pretend explorer et approfondir le present article, en partant du concept d’organisation, indissociable des pratiques de management, pour remonter a l’interpretation theologique qu’en donne Norbert Wiener, le fondateur de la cybernetique.
Cette communication est un essai philosophique venant questionner l’essence du management des ressources humaines à partir de la présentation de situations extrêmes et exceptionnelles. Nous interprétons ces constats en nous appuyant sur... more
Cette communication est un essai philosophique venant questionner l’essence du management des ressources humaines à partir de la présentation de situations extrêmes et exceptionnelles. Nous interprétons ces constats en nous appuyant sur la philosophie politique de Giorgio Agamben et avançons la thèse, illustrée par des exemples empruntés aux outils et aux pratiques du management et de la gestion des ressources humaines, que le management peut se définir comme le gouvernement de l’exception permanente.
Le mouvement panorganisationnel traduit le destin de notre monde dans le chiasme du devenir-monde des organisations et du devenir-organisation du monde. Il consacre la domination de l’époque historiale de la cybernétique qui fut... more
Le mouvement panorganisationnel traduit le destin de notre monde dans le chiasme du devenir-monde des organisations et du devenir-organisation du monde. Il consacre la domination de l’époque historiale de la cybernétique qui fut précisément le lieu de thématisation de la catégorie de l’organisation. Sans que nous n’y prenions garde, la clôture de la métaphysique s’opère sous nos yeux dans le management.
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Il est un lieu commun assez repandu qui se contente, avec quelque faineantise, d’opposer les dernieres avancees du management au taylorisme alors reduit au role de repoussoir. S’opposer au management scientifique serait deja en soi un... more
Il est un lieu commun assez repandu qui se contente, avec quelque faineantise, d’opposer les dernieres avancees du management au taylorisme alors reduit au role de repoussoir. S’opposer au management scientifique serait deja en soi un gage de legitimite. C’est contre cet etat d’esprit a la memoire trop courte que nous retournons au texte fondateur des Principes du Management Scientifique pour en proposer une lecture subversive : nous proposons alors la these paradoxale que le projet taylorien de rationalisation du travail repose sur la bienveillance et l’amitie.
La triche au sein du monde économique : voilà une thématique de colloque inattendue qui mérite un traitement inattendu. Certes, nous pourrions nous interroger sur la pratique de la triche : en recherche (cf Sokal et Bricmont), en finance... more
La triche au sein du monde économique : voilà une thématique de colloque inattendue qui mérite un traitement inattendu. Certes, nous pourrions nous interroger sur la pratique de la triche : en recherche (cf Sokal et Bricmont), en finance (les différents scandales se succédant dans l’actualité), en marketing (qui tricherait avec les images par exemple), en ressources humaines et en management (le rôle du mensonge dans les relations humaines)...Toutefois, toutes ces réflexions, bien qu’intéressantes, n’en restent pas moins, pour utiliser un langage heidegerrien, à un niveau ontique. Et si nous déplacions la problématique sur le plan de l’ontologie ? En quoi consisterait une triche ontologique ? Et quelles répercussions pour l’épistémologie et la pratique de la recherche en sciences de gestion ?
Résumé : Ainsi que l’indique explicitement le titre de cet article, nous nous proposons d’observer et d’analyser la présence grandissante sinon l’omniprésence des catégories de la biologie dans les sciences juridiques, économiques et de... more
Résumé : Ainsi que l’indique explicitement le titre de cet article, nous nous proposons d’observer et d’analyser la présence grandissante sinon l’omniprésence des catégories de la biologie dans les sciences juridiques, économiques et de gestion. Nous partirons tout d’abord de trois coups de sonde, un par discipline (le régime nazi pour le droit, le néolibéralisme pour l’économie, la mode de la résilience pour la gestion), pour donner quelque crédit à notre hypothèse. Puis nous mettrons en exergue l’hégémonie de la biologie et de ses concepts dès les débuts de la société industrielle avant de pointer ses évolutions dans la cybernétique dont les effets ne cessent de se faire ressentir aujourd’hui. Pour conclure, nous défendrons la thèse que la managérialisation du monde en cours annonce une régression animale au détriment de toutes les constructions symboliques de l’humanité, au premier rang desquelles la cité politique et ses institutions.

Mots clefs : Sciences juridiques, Sciences économiques, Sciences de gestion, adaptation, organisation, biologie.
Résumé. — L’A. soutient que la dichotomie Khiliasmos/Katechon, ou révolu- tion/conservation, forme une polarité fondamentale qui permet la saisie des enjeux fondamentaux propres à l’époque contemporaine. Afin de défendre cette thèse, il... more
Résumé. — L’A. soutient que la dichotomie Khiliasmos/Katechon, ou révolu- tion/conservation, forme une polarité fondamentale qui permet la saisie des enjeux fondamentaux propres à l’époque contemporaine. Afin de défendre cette thèse, il explore tout d’abord chacune de ces catégories avant de mettre en lumière leur avatar contemporain : d’un côté, l’organisation qui constitue le fer de lance du projet industrialiste et managérial, de l’autre l’institution dont la raison d’être peut se définir comme le maintien de l’ordre symbolique et social.

Mots-clés. — Khiliasmos | Katéchon | Industrialisme | Management | Institution B. Rappin, Khiliasmos and Katechon: contemporary issues at the end of
time

Summary. — The A. maintains that the Khiliasmos/Katechon dichotomy, or revolution/conservation, forms a fundamental polarity which helps for the gras- ping of the fundamental issues specific to the contemporary era. In order to defend this thesis, he first explores each of these categories before highlighting their contemporary avatar: on the one hand, the organization which constitutes the spearhead of the industrialist and managerial project, on the other the ins- titution whose raison d’être can be defined as the maintenance of symbolic and social order.

Keywords. — Khiliasmos | Katéchon | Industrialism | Management | Institution
Du management strategique a la gestion des ressources humaines, la notion de competence est aujourd’hui omnipresente dans la plupart des disciplines des sciences de l’organisation ; nous notons en outre que beaucoup d’auteurs l’associent... more
Du management strategique a la gestion des ressources humaines, la notion de competence est aujourd’hui omnipresente dans la plupart des disciplines des sciences de l’organisation ; nous notons en outre que beaucoup d’auteurs l’associent a l’hegemonie du neoliberalisme en la reliant souvent au concept de « capital humain » theorise par Gary Becker. Le present travail d’histoire des idees espere mettre en evidence le caractere incomplet d’une telle these genealogique et analytique, et entend etablir que la competence s’avere en fait l’heritiere du concept de « capacite » qui se trouve au cœur de la doctrine industrialiste de Saint-Simon et de ses disciples. Plus precisement, le projet social et politique de l’industrialisme, qui repose sur la capacite, oppose celle-ci a la propriete heritee ainsi qu’aux inegalites statutaires ; de ce point de vue, la capacite, qui recouvre l’ensemble des aptitudes productives et des comportements communicationnels, s’avere etre le pivot d’une nouvelle construction sociale, d’un nouvel ordre politique, que la formule suivante, que les saint-simoniens ne laissent pas de repeter, resume admirablement : « a chacun suivant sa capacite, a chaque capacite suivant ses œuvres ». Nous tirons en dernier lieu les consequences de ce travail historique et philosophique pour une meilleure comprehension des enjeux anthropologiques et geopolitiques de la gestion des competences : cet ensemble de pratiques et de dispositifs, qui se donne de prime abord pour techniquement neutre d’un point de vue ideologique, nous semble en dernier ressort porter le projet de civilisation americain.
Cet article presente une genealogie de l’industrialisme a travers deux figures marquantes de son histoire : en premier lieu celle de Claude-Henri de Saint-Simon, pere de la doctrine industrialiste, puis celle de Frederick Winslow Taylor,... more
Cet article presente une genealogie de l’industrialisme a travers deux figures marquantes de son histoire : en premier lieu celle de Claude-Henri de Saint-Simon, pere de la doctrine industrialiste, puis celle de Frederick Winslow Taylor, fondateur et vulgarisateur du management scientifique. Au centre de notre analyse se trouve le projet politique de la fabrique utopique d’une societe integralement regulee par la cooperation.

This paper shows a genealogy of industrialism by evoking two striking figures of its history: first, that of Claude-Henri of Saint-Simon, father of the industrialist doctrine, then that of Frederick Winslow Taylor, founder and popularizer of the scientific management. The political and utopian project of building a society wholly regulated by cooperation is at the heart of our analysis.
L’on croit, de prime abord, que la société industrielle procède d’un désenchantement et d’une rationalisation de l’activité humaine. Ceci est exact, mais pas encore vrai. En effet, l’examen des textes du père de l’industrialisme,... more
L’on croit, de prime abord, que la société industrielle procède d’un désenchantement et d’une rationalisation de l’activité humaine. Ceci est exact, mais pas encore vrai. En effet, l’examen des textes du père de l’industrialisme, Claude-Henri de Saint-Simon, et du fondateur du management scientifique, Frederick Winslow Taylor, met en évidence le rôle prépondérant de William Penn et de la religion des Quakers dans la formation de ce projet. De telle sorte que la société industrielle, elle aussi, relève d’un mouvement de sécularisation qui donne ses assises à l’utopie de la coopération efficace qu’elle promeut.


We often imagine that the emergence of industrialized societies followed a disenchantment and a rationalizing of human activity. This is exact, but not yet true. Indeed, a closer examination of the father of industrialism, Claude-Henri de Saint-Simon, and of scientific management, Frederick Winslow Taylor, reveals the significant influence William Penn and the Quakers exercized in the formation of this project. It thus appears that industrialized societies too proceed from secularizing tendencies which buttress these societies’ utopia of efficient cooperation.
Le coaching n’est pas seulement une pratique d’abord aux mains des praticiens avec de nombreux handbooks, guides et manuels (Parloe et Wray, 2000 ; Persson, 2005) qui permettent de parler d’une industrie du coaching (Segers, Vloeberghs,... more
Le coaching n’est pas seulement une pratique d’abord aux mains des praticiens avec de nombreux handbooks, guides et manuels (Parloe et Wray, 2000 ; Persson, 2005) qui permettent de parler d’une industrie du coaching (Segers, Vloeberghs, Henderickx, Inceoglu, 2011). Il envahit le champ des discours pour se structurer dans les espaces professionnels (Fatien, 2008b) ; il est également porté par les fédérations d’obédience internationale (ICF), européenne (EMCC) ou française (SFCoach) d’autant plus facilement qu’il n’existe pas de régulation légale au niveau national ; il est de surcroît intégré à des cursus académiques sous la forme de Diplômes d’Université voire de Masters dédiés. L’enthousiasme des professionnels, parfois leur angélisme militant, qui marquèrent le début des écrits sur le coaching, est désormais pondéré par les études critiques et/ou empiriques des chercheurs qui se positionnent sur un large spectre : elles peuvent tout autant dénoncer le coaching comme une pratique dangereuse (Gori, Le Coz, 2006) que chercher à qualifier un evidence based coaching au service de la performance (Agarwal, Angst et Magni, 2009). De façon plus générale, la revue de littérature de Persson, Rappin et Richez (2011) met en relief l’impossibilité d’enfermer les pratiques d’accompagnement en entreprise dans une seule lecture gestionnaire ; elle souligne la dimension pluridisciplinaire des pratiques. Aussi cet article ne se propose-t-il pas de revenir sur une cartographie des écrits sur le coaching, sur un état de l’art statique, mais plutôt de mettre en évidence une trajectoire, avec une sensibilité accordée aux signaux faibles qui se dégagent des dernières productions. Nous parcourrons ce chemin en trois temps : partant des approches classiques et fonctionnelles, nous nous dirigeons vers les études critiques avant de nous saisir de la question des dissidences du coaching. Ne nous leurrons toutefois pas : ce chemin n’est pas celui d’une ligne fléchée dont l’étape suivante viendrait annuler l’étape précédente; il met bien plutôt en exergue la coexistence des approches fonctionnelles, des études critiques et des écoles de la dissidence, même si les dernières citées émergent plus tardivement que les premières.
L’histoire du coaching paraît s’écrire à partir de données convergentes. Ouvrages et sites Internet développent les mêmes techniques et procédés en faveur d’un coaching à la fois humain et efficace faisant apparaître une histoire... more
L’histoire du coaching paraît s’écrire à partir de données convergentes. Ouvrages et sites Internet développent les mêmes techniques et procédés en faveur d’un coaching à la fois humain et efficace faisant apparaître une histoire homogène. Pourtant, la méthodologie du « storytelling » permet de mettre en évidence l’hétérogénéité des écrits professionnels en illustrant la diversité des intérêts en jeu et la lutte pour la légitimité entre les parties prenantes. Face à ce constat, comment prescrire, recommander ou faire du coaching en entreprise ?
L’article procède à une étude généalogique du coaching ; il décèle la présence du Nouvel Âge, de l’école de Palo Alto et, en fin de compte, de la cybernétique. Le coaching doit alors se redéfinir en fonction de ses origines historiques :... more
L’article procède à une étude généalogique du coaching ; il décèle la présence du Nouvel Âge, de l’école de Palo Alto et, en fin de compte, de la cybernétique. Le coaching doit alors se redéfinir en fonction de ses origines historiques : il apparaît alors comme un dispositif cybernétique de régulation des hommes, considérés comme êtres informationnels, dans les organisations. La dernière partie propose ainsi de déplacer les problématiques actuelles de la recherche académique sur le coaching.
L’article se propose de comprendre la nature du sujet moderne dans la pratique du coaching. C’est pourquoi il prend appui sur les travaux du philosophe Charles Taylor concernant la formation de l’identité moderne. Nous créons à partir de... more
L’article se propose de comprendre la nature du sujet moderne dans la pratique du coaching. C’est pourquoi il prend appui sur les travaux du philosophe Charles Taylor concernant la formation de l’identité moderne. Nous créons à partir de cela une typologie des dimensions de la subjectivité qui nous permet de rendre compte de l’observation d’une séance de coaching ; nous discutons alors de sa pertinence pour le coaching en général
Cet article considère le coaching comme un dispositif de l'état d'exception. Pour argumenter en ce sens, nous montrons en quoi les approches foucaldiennes peuvent être complétées et prolongées en direction d'une prise en compte de la... more
Cet article considère le coaching comme un dispositif de l'état d'exception. Pour argumenter en ce sens, nous montrons en quoi les approches foucaldiennes peuvent être complétées et prolongées en direction d'une prise en compte de la désubjectivation : c'est pourquoi nous nous tournons vers Agamben pour appréhender le biopouvoir de l'état d'exception, et rendre ainsi compte du coaching à travers cette grille de lecture.

This article highlights the coaching as a state of exception apparatus. We show that foucaldian approaches can be completed and extended by taking desubjectification into account: that’s why we mobilize Agamben’s philosophy to tackle with the state of exception biopower. We last take a new look at the coaching with this analysis grid.
Tout comme Hatchuel propose de sortir des metaphysiques de l’action pour aller vers une theorie axiomatique de l’action collective, nous proposons dans cet article de traverser et sauter par-dela les metaphysiques du coaching. Les... more
Tout comme Hatchuel propose de sortir des metaphysiques de l’action pour aller vers une theorie axiomatique de l’action collective, nous proposons dans cet article de traverser et sauter par-dela les metaphysiques du coaching. Les traverser, c’est deja les identifier : utilitarisme de la litterature professionnelle, praticiens deviants, instrumentations RH et approches critiques. Puis, nous appuyant sur elles, nous sautons afin mieux apercevoir ce qu’elles ont laisse, impense, dans l’ombre. Notre geste hermeneutique met en evidence l’experience originaire de la constellation du Cocher ; celle-ci nous permet de revenir vers le coaching avec trois interrogations fondamentales : ontologique (quel est type de rapport au monde les coachs offrent-ils ?), politique (quelle est la place du coaching dans l’appropriation de l’heritage europeen du soin de l’âme ?) et ethique (dans quelle mesure le coaching est-il un acces au sens de la mesure ? Et quel rapport entretient-il avec la guerre et la competition ?).
Si le coaching est actuellement en train de devenir une méthode d’accompagnement managérial connue et reconnue, de plus en plus prescrite en entreprise, ce sont les années 2000 qui auront consacré cette pratique débarquée sur les cotes... more
Si le coaching est actuellement en train de devenir une méthode d’accompagnement managérial connue et reconnue, de plus en plus prescrite en entreprise, ce sont les années 2000 qui auront consacré cette pratique débarquée sur les cotes françaises au début des années 90. Même si des opuscules de synthèse ou des livres à vocation encyclopédique coproduits par des académiques et des professionnels soucieux de clarification pédagogique se multiplient, les connaissances qui se déploient de part et d’autre s’expriment par une tension difficilement réductible entre mondes différents, au risque de figer représentations et pratiques et de friser parfois la caricature. D’une part, la communauté des praticiens, principalement au travers des fédérations professionnelles, estime avoir défini les contours d’un coaching déontologique désormais arrivé à maturité. D’autre part, la revue de la littérature francophone montre que plusieurs sources disciplinaires irriguent la recherche sur le coaching en entreprise. Le berceau psychologique et psychosociologique orienté développement personnel et apprentissage comportemental ; la critique sociologique plus ou moins alarmiste et virulente ; le constat anthropologique et philosophique avec la quête de lien et de sens ; la littérature à vocation gestionnaire quant à elle se montre soucieuse d’instrumenter une pratique de gestion des ressources humaines au service de la performance des managers et des entreprises. Ce constat polyphonique invite à questionner les traverses du coaching selon les trois perspectives sémantiques du terme « traverses » : les traverses en tant que supports et fondements, les traverses en tant que chemins de biais, inédits ou en émergence et enfin les traverses en tant que pièges ou obstacles à identifier.
Le Nouvel Âge appartient à la religiosité postmoderne caractérisée par l’importance de l’intériorité, de l’expérience et du pragmatisme. Après avoir présenté les contours historiques et sociologiques du New Age, nous établissons sa... more
Le Nouvel Âge appartient à la religiosité postmoderne caractérisée par l’importance de l’intériorité, de l’expérience et du pragmatisme. Après avoir présenté les contours historiques et sociologiques du New Age, nous établissons sa présence dans le coaching, pratique d’accompagnement à laquelle les organisations ont de plus en plus recours. L’auteur retrouve alors dans la formation au coaching qu’il a reçue les grands traits de cette religiosité : la transformation de soi, le relativisme et le syncrétisme. Il apparaît alors que la croyance en ses potentialités et en son talent permet à l’individu de surmonter le contexte d’anomie sociale propre à la postmodernité.
Cet article propose une « déconstruction » des catégories conceptuelles et pratiques présentes dans le coaching. Ainsi, nous montrerons : que le désir d’autonomie cache un nouveau principe de servitude ; que le mythe du contrôle et le... more
Cet article propose une « déconstruction » des catégories conceptuelles et pratiques présentes dans le coaching. Ainsi, nous montrerons : que le désir d’autonomie cache un nouveau principe de servitude ; que le mythe du contrôle et le fantasme de la toute puissance font de cette pratique une étape supplémentaire vers le désenchantement du monde ; que le coaching s’inscrit dans une vision du monde utilitariste qui tente de concilier bonheur et performance ; que, de ce fait, il participe à la diffusion de l’idéologie gestionnaire dans notre société contemporaine.
Phénomène de mode, le manga et son univers attirent de plus en plus d’adolescents et de jeunes adultes, souvent à la grande incompréhension de leurs parents. Que dit, que révèle cet enthousiasme ? L’auteur tente de démontrer que, fruit de... more
Phénomène de mode, le manga et son univers attirent de plus en plus d’adolescents et de jeunes adultes, souvent à la grande incompréhension de leurs parents. Que dit, que révèle cet enthousiasme ? L’auteur tente de démontrer que, fruit de la Seconde guerre mondiale et de l’éclair atomique, le manga met au jour la structure de notre temps, souvent nommé ‘postmodernité’, caractérisée par la dissolution du passé et des institutions qui en assuraient la stabilité. De telle sorte que l’état de nature, de fiction, pourrait devenir réalité.
Résumé : La tradition philosophique s’est constituée, chez Platon puis Aristote, en articulant le tout et ses parties à travers des instances de médiation : ainsi, de même que l’être, chez Platon, lie le même et l’autre au sein du monde,... more
Résumé : La tradition philosophique s’est constituée, chez Platon puis Aristote, en articulant le tout et ses parties à travers des instances de médiation : ainsi, de même que l’être, chez Platon, lie le même et l’autre au sein du monde, de même l’amitié, chez Aristote, regroupe les citoyens autour du Bien commun dans la cité. Ces postulats furent radicalement remis en cause par le mouvement de la déconstruction, qui annihile d’un même geste l’être, l’amitié, le bien et le commun. Quant au management, il transfère l’amitié dans le cadre productif de la coopération efficace. Ne subsiste dans les deux cas que le rapport immédiat à autrui dans l’absence de tout intermédiaire.
Mots clefs : Amitié, Justice, Bien Commun, Déconstruction, Management.

Summary: The philosophical tradition consists, by Platoon and Aristotle, of the articulation of the whole and its parts through instances of mediation: in this way, just as being, by Platoon, links the same and in the other within the framework of the world, friendship, by Aristotle, gather citizens around the common good inside the city. These assumptions were radically tackled by the movement of deconstruction that erases all together the being, the friendship, the good and the common. As for it, management transfers friendship into the productive context of efficient cooperation. What remains in both cases is the immediate relation to other in the absence of any intermediary.
Key Words: friendship, justice, common good, deconstruction, management.
L’on se contente souvent de penser le terrorisme avec les categories politiques traditionnelles, ou alors comme le resultat d’une pulsion irrationnelle. Il semble pourtant que les sciences de gestion puissent eclairer le phenomene d’une... more
L’on se contente souvent de penser le terrorisme avec les categories politiques traditionnelles, ou alors comme le resultat d’une pulsion irrationnelle. Il semble pourtant que les sciences de gestion puissent eclairer le phenomene d’une facon pertinente et originale.
Un bagage conceptuel authentifie par une universite ideale, labellise par un MBA, ou un diplome d’ecole, designent les tetes recherchees par les oligarchies dirigeantes les entreprises et les institutions. Bien sur ce label ne suffit pas... more
Un bagage conceptuel authentifie par une universite ideale, labellise par un MBA, ou un diplome d’ecole, designent les tetes recherchees par les oligarchies dirigeantes les entreprises et les institutions. Bien sur ce label ne suffit pas a faire un dirigeant car l’aventure manageriale est toujours profondement humaine, donc irrationnelle avec ses attentes magiques venues de l’enfance et ce besoin de communions emotionnelles ou se fondent l’identite et l’appartenance. Federer l’activite commune autour d’un projet est fait de subtils echanges qui depassent les logiques purement fonctionnelles de l’economie et des organisations.La dimension humaine, encore faite d’emotions et de passions dans un monde transforme, demeure liee a l’etrangete singuliere du desir et a l’innommable de l’angoisse... Le propos, developpe par les trois auteurs, est issu des premiers Congres de Metz autour de la philosophie du management. Il vise a l’ouverture d’une reflexion, sans volonte demonstrative reductr...
Les films de Romero furent souvent interprétés comme une critique de la société de consommation : le refuge des êtres humains dans Dawn of the Dead (1978) se trouve être le supermarché, lieu mythologique et central du système capitaliste... more
Les films de Romero furent souvent interprétés comme une critique de la société de consommation : le refuge des êtres humains dans Dawn of the Dead (1978) se trouve être le supermarché, lieu mythologique et central du système capitaliste dans lequel les zombies reproduisent les comportements de leur ancienne vie ; mais loin de concerner les seuls morts-vivants, les humains (le personnage de Steve) tombent aussi dans le panneau : voulant défendre bec et ongles le supermarché contre les bikers et les zombies, ils finissent par succomber au règne du capitalisme en se transformant en zombie. Au contraire, les survivants (Fran, enceinte, qui porte l’espoir de la génération, et Peter) savent s’arracher au monde matérialiste de la marchandise pour reprendre leur envol (cf. la symbolique de la hauteur qui nous est adressée par l’hélicoptère). Certes, Zombie est incontestablement un pamphlet politique ; mais le film d’horreur est aussi la géniale fresque de la subjectivité contemporaine, de son être- et de son devenir-zombie. Car, enfin, qu’est-ce qu’un zombie ?

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... L'évolution des organisations : une analyse fondée sur l'application de la théorie de Charles Darwin par Alice Guilhon, Rénata Labbé et Baptiste Rappin ... Rénata LABBÉ Professeur au CERAM Sophia-Antipolis Baptiste RAPPIN... more
... L'évolution des organisations : une analyse fondée sur l'application de la théorie de Charles Darwin par Alice Guilhon, Rénata Labbé et Baptiste Rappin ... Rénata LABBÉ Professeur au CERAM Sophia-Antipolis Baptiste RAPPIN Stagiaire-recherche au CERAM Sophia-Antipolis ...