Dimanche 19 septembre 2010
Peu de marcheurs pour cette randonnée de journée à La Réole: nous ne serons que 16 à avoir fait le déplacement. Peut être le grand beau temps annoncé, les journées du patrimoine ou l’éloignement y ont-ils contribué? Mais cela n’a en aucun cas affecté le moral de notre petite troupe: nous avons pris tout notre temps, la journée s’annonçant bien occupée. Andrée, Gérard et moi même seront les guides du jour. Nous souhaitons la bienvenue à nos 2 nouvelles adhérentes Simone et Sabine.
La Réole doit son nom au prieuré: « REGULA » qui signifie la règle bénédictine. De Regula dérive LA RÉOLE
Possédant un riche patrimoine, méconnu de bon nombre d’entre nous, la ville méritait bien une petite visite. Ce qui fut fait pour débuter la journée avec « Le circuit urbain médiéval »: je vous servirai de guide pendant près de 2h, m’aidant des écrits et des notes recueillies lors de la visite guidée et commentée par S.Faravel, maître de conférences en histoire médiévale à l’Université Bordeaux3 (La Fête à Léo). Après cette bonne mise en jambe il sera temps de nous diriger vers les hauteurs réolaises. Paysages de prairies, d’élevages, de cultures, quelques vignobles défileront tout au long des petites routes et alterneront avec d’agréables chemins ombragés dispensant un peu de fraîcheur. Ce n’était pas un luxe superflu car la chaleur s’ajoutant aux 18km de la balade nous sommes arrivés un peu fatigués et desséchés. Nous terminerons la journée devant une boisson fraîche: il sera 18h quand nous quitterons les lieux.
Départ du parking situé en bordure de Garonne …
… d’où l’on aperçoit l’imposant Prieuré et l’église
Le circuit démarre de la Porte du Sault de Piis: double porte la plus ancienne (début du XIIe) de la cité. Quartier de la Salargue où se faisait le marché du sel. Elle relie aujourd’hui les quais à la ville haute … Allons y pour quelques marches à grimper …
… jusqu’au lycée, installé depuis 1888 dans l’ancien couvent des Annonciades …
… traverser la vaste esplanade avec point de vue sur les toits de la ville, la Garonne, le prieuré et la voie ferrée
Nous voici au pied du Prieuré: établissement religieux bénédictin fondé en 977. Au cours des siècles les bâtiments furent endommagés et presque entièrement démolis en 1620. Le prieuré fut entièrement reconstruit à partir de 1704 par la Congrégation de St-Maur qui le dirigea entre 1628 et 1791. Les grilles d’escalier, portes, clôtures du sanctuaire sont l’œuvre du ferronnier local Blaise Charlut. Après la Révolution le prieuré servit à loger la sous-préfecture, la gendarmerie, la mairie et le tribunal. Il est encore aujourd’hui le siège de tous ces services (sauf la sous-préfecture). Nous pénétrons dans le bâtiment par l’escalier à double révolution et Jean n’a pu résister … quelle grâce dans la pose!!!
… une momie bien conservée pour son âge!!!
… le plafond peint représentant l’abbé Abbon en extase …
… un plan de La Réole autrefois (clic)…
… dans la galerie conduisant à l’escalier monumental éclairé par le lanterneau…
… du 1er étage siège du tribunal, vue plongeante sur la cour intérieure
La visite se poursuit par l’église St-Pierre: de la fin du Xe. Possède une nef unique mais courte voûtée à croisées d’ogives du XVIIe. Le portail est de style gothique flamboyant et fut détruit par les protestants. 2 chapelles rectangulaires formant transept furent ajoutées au XIVe. La rosace de la chapelle et la tribune des orgues datent du XVIIe. Le clocher carré fut doté d’une flèche, à la demande du cardinal Donnet
Passage par la galerie …
… longeant le cloître ou ce qu’il en reste. Il fut amputé à la fin du XIIe et sur ordre du roi d’Angleterre Edouard 1er, d’une partie des bâtiments pour laisser place à la construction d’un château …
… vers lequel nous nous dirigeons d’un pas décidé. Vue sur la voie ferrée en contrebas des remparts et qui traverse en souterrain une partie de la ville
Le château des Quatre Sos: construit sur le point le plus bas de La Réole et à l’emplacement d’une forteresse primitive. Il se trouvait en bord de Garonne et contrôlait l’accès à la route venant de Bordeaux. Au pied du château à la place du gazon actuel, coule le ruisseau du Charros qui se jette dans la Garonne. Sos signifie « sœur » pour parler des 4 tours rondes placées à chaque angle: il n’en reste plus que 3. Au XIIIe le château fut assiégé 7 fois!
Nous remontons ensuite le long de la courtine constituant le raccord entre l’enceinte de la ville et le château. Un bastion d’enceinte encore bien conservé marque le début de l’enceinte de la ville.
Arrivée sur le pont sur le Charros: face à nous se trouve l’ancien moulin, le dernier avant la Garonne. Sur notre gauche existait la Porte du babouin
Le lavoir de Marmory: quartier des tisserands, des tanneurs et des chapeliers …
… que nous quittons après avoir observé le 2eme rempart du XIIIe percé de meurtrières (puis plus tard d’ouvertures, fenêtres). Un chemin de ronde est caché entre les murs du rempart …
Remontons la rue des Argentiers vers la rue Glaciaire …
… où ce mur caché sous le lierre constitue la 1ere ligne de remparts … La tour sur le côté est un puits
Poursuivons notre visite par la plus ancienne rue, la rue Peysseguin … avec maisons à pans de bois, baies romanes et à meneaux, maisons de marchands …
… petit arrêt devant l’hôtel Peysseguin dont la tour indique le caractère aristocratique … Va devenir le Centre d’Interprétation du Patrimoine …
… à l’angle de la rue une maison à pans de bois en encorbellement (XV ou XVIe) de style Renaissance
Sur la Place Richard Cœur de Lion nous pouvons admirer l’Hôtel de ville du XIIe. C’est le plus ancien de France. Il se trouvait autrefois en appui contre la muraille de la 1ere enceinte. Les ouvertures ont été percées à des époques différentes. Le bâtiment a servi de prison, de tribunal et de salle d’audience. Au premier étage se trouve la salle de la Jurade où se réunissaient les Jurats (magistrats civils). La halle a été construite dans la partie basse …
Nous empruntons une petite rue passant devant l’Hôtel particulier de Brillet du XVIIe …
… qui grimpe jusqu’à l’ancienne prison construite à l’emplacement de l’ancienne église gothique qui a été rasée …
… nous jetterons un œil sur l’ancien hôpital, sans pouvoir visiter la chapelle St-Vincent-de-Paul fermée
La visite de la ville est sur le point de se terminer: petit arrêt devant la maison noble dite du Prince Noir. Elle a appartenu à un membre du Parlement de Bordeaux …
… et c’est au lavoir de Cugey près duquel coule le ruisseau du Pimpin …
… que nous quittons la ville pour la campagne. Encore un petit effort pour grimper aux moulins où nous ferons la pause: belle vue sur La Réole …
… et la Garonne
Après la traversée de la prairie où un mannequin vieillissant se repose …
… nous gagnons la route puis le chemin boueux de la ferme…
… qui une fois les barrières franchies redevient herbeux et ombragé
C’est par la route puis les bois que nous entrons dans St-Hilaire de-la-Noaille …
… juste à l’heure pour la pause pique-nique à l’ombre des mûriers
L’église toute proche est ouverte …
… nous sommes surpris par la taille de la nef …
… la rampe de la tribune est réalisée en bois à peine dégrossi …
… les chapiteaux historiés sont d’époque romane …
… la croix de cimetière
A côté se trouve le château de Virazeil XVIIe et XIXe, demeure privée. Il possède 5ha de terre dont 2ha en vignes d’appellation Bordeaux
Nous sommes repartis en direction du centre du village: autre aperçu du château …
… ancien silo à grains ou pigeonnier? …
… un petit lavoir dans l’angle d’une maison …
… c’est au niveau du gîte et de l’ancien quai à vendange que nous quittons enfin le goudron …
… pour un long cheminement en forêt …
… courte pause …
… rencontre avec des ânes en « apprentissage » …
… il fait chaud, très chaud sur cette petite route …
L’ombre se fait de plus en plus rare et après la traversée des prairies où les vaches se reposent …
… nous aurons quelques mètres à faire sur une route passante. A nouveau sur un point haut nous aurons quelques points de vue sur St-Hilaire…
… nous étions en face ce matin …
… avec la prairie traversée …
… descente sur la Réole par le bas du lotissement
Retour en ville par les vestiges de la 3eme enceinte du XVe et la Porte St-Martin …
… ce banc idéalement placé n’attendait plus que nous: le pont sur la Garonne …
… et retour au point de départ sous le pont SNCF
Remontons la rue de quelques mètres pour terminer la visite avec les maisons du Pimpin. Autrefois au pied des maisons se trouvait l’étang du moulin avec ouverture des façades sur l’eau. Il existait une passerelle sur le Pimpin (canalisé depuis) reliant les maisons à la première enceinte. Ci dessous voici un dessin de Léo Drouyn réalisé dans les années 1850 lors d’une de ses nombreuses visites à La Réole …
… aujourd’hui les maisons sont toujours là, un parking à leur pied …
… la Grande Ecole-Arsenal était intégrée à la muraille d’enceinte. Elle accueillait à l’origine une caserne et fut transformée en école au XVIe. La façade donnait sur le ruisseau et côté enceinte la base était un mur aveugle.Quelques ouvertures sont percées plus haut.
Nous regagnons les voitures et nous nous retrouvons au café pour le pot de l’amitié pour une pause bien méritée.
Un grand merci à tous pour m’avoir écoutée avec patience, merci à Andrée et Gérard et à très bientôt sur les chemins.
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