Pourquoi il faut arrêter de ramasser les coquillages sur la plage

C’est un geste que l’on répète depuis l’enfance : ramasser les coquillages et autres petits cailloux déposés par la marée. Sauf que, à force, cette pratique aurait un impact négatif sur l’écosystème. Explications.

Par Sigrid Descamps. Photo d'ouverture : George Dagerotip/Unsplash |

On l’a tous fait enfant et on le fait encore adulte : se balader sur la plage et y ramasser l’une ou l’autre coquille vide, un caillou, ou encore, une poignée de sable, parce que les couleurs nous séduisent, parce qu’on a envie de conserver un souvenir...

Sauf que cette collecte n’est pas sans conséquence : plusieurs recherches, menées notamment en Floride, au Costa Rica et en Espagne, ont en effet démontré que cette pratique avait, à long terme, un impact sur l’écosystème. Les coquillages, cailloux, coraux… jouent des rôles essentiels. Le plus évident : ils servent à abriter certains mollusques et crustacés.  En retirant les coquillages, on réduit donc le nombre de refuges potentiels pour ces animaux, menaçant ainsi leur survie. L’exemple du bernard-l’hermite est dans ce sens assez frappant : ce dernier est un bon indicateur de la santé des plages et il s’avère que sur certaines, sa population a fortement baissé. Preuve d’un déclin de l’écosystème.

Ahmed Sobah pour Unsplash.

En outre, les coquillages et coraux morts, en se désagrégeant lentement, se muent en grains de sable, indispensables au milieu marin. Les minéraux et nutriments qu’ils renferment forment un complément alimentaire nécessaire à certains animaux et plantes. Ils contribuent également à réguler l’acidité de l’eau. Sans ces coquillages et coraux laissés sur les plages, la composition de ces dernières est donc perturbée.

Des coquillages par dizaines de tonnes

"On en est loin", nous direz-vous ! C’est vrai que si l’on ne prend en compte que le petit coquillage ramassé par le petit dernier cet été, la Terre ne devrait pas trembler. Mais un petit geste, plus un petit geste, plus un petit geste… et hop, c’est la cata ! Au Costa Rica, une étude menée par des étudiants à l’aéroport Juan Santamaria depuis 2015 a pointé que plusieurs tonnes de coquillages, coraux, étoiles de mer, etc… sont ainsi confisqués par les autorités chaque année. 

Pourquoi ne pas tout simplement les remettre là où ils ont été ramassés ? D’abord, parce qu’il est très difficile de remonter à la source exacte de l’extraction. Ensuite, parce qu’une fois tirés de leur milieu naturel, ces éléments perdent tout lien avec ce dernier et ne sont plus à même de remplir leur mission.

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Que faire ?

Les autorités de nombreux pays prennent la question de plus en plus sérieux, n’hésitant pas à limiter, voire à interdire le ramassage des coquillages et autres éléments marins. C’est le cas notamment en France, où une réglementation stricte interdit de ramasser des coquillages vides, des galets et du sable, considérant le geste – punissable d’amendes pouvant grimper jusqu’à 1500 euros - comme une atteinte au domaine public maritime.

Il est également interdit de couper ou prélever des plantes ; là, l’amende peut grimper jusqu’à 150 000 euros ! A noter que chez nous, la loi visant à la protection du milieu marin précise qu’il est interdit « de détériorer ou détruire des sites de reproduction d’animaux ou des aires de repos ; la cueillette, le ramassage, la coupe, le déracinage ou la destruction intentionnels de plantes. »

Que peut-on ramasser alors ?

Eh bien, tout ce qui n’a pas sa place sur la plage comme les déchets en papier, plastique, verre… Ces derniers peuvent après tout, eux aussi, finir en une œuvre d’art amateur à offrir à la fête de maman ou papa. En prime, on participe cette fois à la protection de l’écosystème !

Mark Harpur sur Unsplash

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