Wallace Stevens – La maison était tranquille et le monde était calme

La maison était tranquille et le monde était calme.
Le lecteur devint le livre ; et la nuit d’été

Fut comme l’être conscient du livre.
La maison était tranquille et le monde était calme.

Les mots furent parlés comme s’il n’y avait pas de livre,
Sauf que le lecteur s’inclinait vers la page,

Voulait s’incliner, voulait être avant tout
L’étudiant pour qui son livre est vérité, pour qui

La nuit d’été est comme la perfection de la pensée.
La maison était tranquille parce qu’elle devait l’être.

La tranquillité faisait partie du sens, partie de l’esprit :
Accès parfait à la page.

Et le monde était calme. La vérité dans un monde calme,
Dans un monde où il n’y a pas d’autre sens, lui-même

Est calme, lui-même est l’été et la nuit, lui-même
Est le lecteur qui se penche et qui lit.

*

The House Was Quiet and The World Was Calm

The house was quiet and the world was calm.
The reader became the book; and summer night

Was like the conscious being of the book.
The house was quiet and the world was calm.

The words were spoken as if there was no book,
Except that the reader leaned above the page,

Wanted to lean, wanted much most to be
The scholar to whom his book is true, to whom

The summer night is like a perfection of thought.
The house was quiet because it had to be.

The quiet was part of the meaning, part of the mind:
The access of perfection to the page.

And the world was calm. The truth in a calm world,
In which there is no other meaning, itself

Is calm, itself is summer and night, itself
Is the reader leaning late and reading there.

***

Wallace Stevens (1879-1955)Harmonium (1923)Description sans domicile (Unes, 1989) – Traduit de l’américain et préfacé par Bernard Noël.

~ par schabrieres sur avril 23, 2009.

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