Entre deux mers : escale à Skagen, au Danemark

Une escale qui ébouriffe ! A Skagen, petit port dans le nord du Danemark sur une presqu’île battue par les vents, deux mers se rencontrent : la Baltique et la Mer du Nord. Ou plus précisément leurs prolongements respectifs, les passages maritimes du Cattégat et du Skagerrak. Une fine langue de sable, la pointe de Grenen, marque le point de rencontre des deux mers. Une rencontre plutôt mouvementée, houleuse même, que certains ont envie de vivre au plus près (voir la photo ci-dessus) !

Je suis passée par Skagen l’été dernier, dans le cadre d’une croisière le long des côtes norvégiennes. On approchait de la fin du voyage, Skagen était la dernière escale avant le retour à Hambourg, port de départ. Depuis le navire, je pouvais déjà me faire une idée de la situation véritablement « entre deux mers » de ce bout de terre danoise, le Jutland du Nord.

Du sable et du vent

Lors de cette escale, il fallait évidemment voir cette mythique pointe de Grenen, à environ 5 km en dehors de la ville. Un bus m’a emmenée depuis le centre ville jusqu’au point de départ du chemin qui longe la plage et se termine littéralement dans l’eau, avec la fameuse langue de sable tout au bout.

Pendant environ une demi-heure on marche sur le sable le long d’une immense plage parsemée d’imposants blockhaus. Ils datent de l’occupation allemande pendant la Seconde Guerre allemande, et si certains se trouvent encore posés sur le sable, d’autres ont été vaincus par la mer… au plus grand plaisir des oiseaux !

Au mois de juillet, les touristes sont nombreux ici, et bon nombre d’entre eux se déchaussent pour avancer quelques mètres sur cette langue de sable très vite couverte par les eaux. Ils ont alors un pied dans la mer du Nord et l’autre dans la Baltique. Cela fera une belle histoire à raconter pour accompagner les selfies !

J’ai préféré ne pas me mouiller – même en été, ce sont des eaux plutôt fraîches – mais j’ai longuement profité de ce spectacle époustouflant. Les courants contraires du Skagerrak et du Cattégat créent des remous incessants ; comme je le disais dans l’intro, la rencontre des deux mers est plutôt… houleuse !

Toute la journée, un drôle d’engin fait des rotations depuis le parking où s’arrête la route jusqu’à la pointe. Ce bus-tracteur, ou tracteur-bus, roule sur le sable, d’où son surnom « Ver de sable », pour transporter ceux qui ne veulent ou ne peuvent pas faire le chemin à pied.

J’ai préféré marcher pour m’imprégner de ce paysage extraordinaire. Mais pour le retour je passe par les dunes, à l’abri de ce fort vent qui devient très vite très fatigant.

A l’horizon le trafic maritime est incessant, je n’ai jamais vu autant de gros navires à la fois.

Ambiance idyllique

Quel contraste une petite heure plus tard lorsque je déambule dans la partie ancienne de Skagen, calme, presque idyllique avec des rues entières de belles petites maisons bien proprettes, souvent peintes d’un jaune très doux. Il n’est pas rare de voir le drapeau danois hissé devant une maison ou dans un jardin.

La petite ville qui dépasse à peine les 2 000 habitants est très connue au Danemark pour les « peintres de Skagen » qui venaient peindre ici au 19e siècle, attirés par la lumière exceptionnelle du lieu. Plusieurs musées témoignent de ce mouvement artistique. La ville possède aussi un écomusée où on peut admirer ce moulin à vent entièrement recouvert de chaume.

Et une jolie découverte, à l’écart des rues principales, en bord de mer : toute une série de cabanes, plus ou moins bricolées, qui servent sans doute à entreposer du matériel de pêche et aussi à passer des moments sympas au bord de la mer.

Mais la petite ville ne se réduit pas à une carte postale touristique, entre la pointe de Grenen et ses jolies maisons jaunes. Skagen a une véritable économie tournée vers la mer, avec un port assez important, des usines de transformation du poisson et même un chantier naval d’où sortent de gros chalutiers. Depuis les ponts supérieurs du paquebot j’avais une belle vue panoramique sur le chantier naval et une partie du port.

Cette journée s’est terminée comme elle avait commencé : avec du vent. Du vent fort même, qui rendait la sortie du port assez délicate et qui, une fois au large, berçait le paquebot… et mes rêves !

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