Amanda Lear – Diamonds

Si le premier 45 tours d’Amanda Lear en 1975 est une reprise rock du Trouble d’Elvis Presley (qu’elle chante également en français dans sa version adaptée par Vline Buggy pour Johnny Hallyday, La Bagarre), c’est véritablement en se lançant dans la disco que la muse de Dalí fait recette en signant sur le label allemand Ariola Records. Son contrat, qui la lie pour six albums, débute en 1977 avec un premier opus : I Am A Photograph.

La disco sophistiquée produite pour elle par le musicien-chanteur Anthony Monn, combinée à la voix androgyne de la chanteuse, étonnent et intriguent mais surtout assurent le succès des trois premiers albums d’Amanda Lear sortis respectivement en 1977, 1978 et 1979. Queen of Chinatown, Follow Me et Enigma (Give a Bit of Mmh to Me) sont des top 10 européens mais Amanda se lasse vite de la musique dansante, elle qui a toujours fréquenté et préféré les rockeurs.

En conséquence on amorce en 1980, pour son quatrième LP Diamonds for Breakfast enregistré dans les studios Union de Munich, un tournant plus rock dans les compositions d’Anthony Monn sur lesquelles la chanteuse pose ses textes comme à l’accoutumée. Cependant, pour ne pas dérouter les auditeurs, on publie en premier extrait le très disco Fabulous (Lover, Love Me) qui devient un tube en Suède et permet à Amanda de percer en Scandinavie. « La musique disco est le moyen de communication le plus puissant du monde ; dommage que la plupart de mes collègues ne chantent que des imbécillités. Moi, j’essaie d’écrire des textes sensés. D’ailleurs, je veux être la Juliette Gréco des années 80 ! », affirme-t-elle. Le choix du deuxième extrait de l’album se porte dans la continuité avec le disco-girlie Diamonds qui sort début 1980.

Sur le morceau kitsch et sautillant, Amanda imagine des paroles légères, ode aux amours futiles et passagères, et surtout référence directe au Diamonds Are a Girl’s Best Friend de Marilyn Monroe. « I eat diamonds for my breakfast » (je mange des diamants au petit déjeuner) susurre Amanda qui en profite pour citer une autre œuvre cinématographique : Breakfast at Tiffany’s (Diamants sur canapé) de Blake Edwards. Une croqueuse de diamants et de milliardaires donc et une chanson qui donnera son titre à l’album Diamonds for Breakfast. La chanteuse expliquera dans les crédits de son disque que pour elle chaque larme et chaque peine de cœur est un diamant précieux qui perdure dans son esprit : « Je plains les gens qui n’ont pas de sentiments, ils n’ont pas de diamants au petit-déjeuner ».

Une image qui resplendit sur la pochette de l’album, œuvre du jeune couple de plasticiens Pierre et Gilles, et la toute première qu’ils réaliseront. « Elle voulait un truc très simple, alors on a fait un portrait… Pas maquillée, très naturelle. C’était en pleine époque disco ! », commenteront-ils. Amanda Lear y pleure des larmes de diamant (pas n’importe quels diamants d’ailleurs mais ceux de chez Tiffany bien sûr !) sur cette réalisation devenue mythique et qui ouvrira la porte de la musique pop à Pierre et Gilles qui travailleront les années suivantes avec Marie-France, Lio ou encore Etienne Daho (on se souvient bien sûr de la pochette mythique de La notte, la notte…).

En Europe le 45 tours de Diamonds est illustré d’une photo d’Amanda couverte de bijoux, un cliché réalisé par son mari, Alain-Philippe Malagnac. La France fait exception en proposant le portait de Pierre et Gilles déjà utilisé pour illustrer la pochette de l’album. Diamonds est écourté de plus d’une minute sur le 45 tours et en face B on trouve It’s a Better Life, un titre de l’album. Aucune version longue ni aucun remix du morceau n’est réalisé.

Présenté pour la première fois le 31 décembre 1979 en direct à la télévision est-allemande (et en simultané à la télévision ouest-allemande grâce à un enregistrement), Diamonds grimpe jusqu’à la 30e place des charts germaniques. Le titre marque surtout le succès d’Amanda en Scandinavie (n°18 en Suède et n°7 en Norvège) et dans toute l’Amérique du Sud où elle aura l’occasion de l’interpréter en 1982 lors d’une grande tournée qui passe par une dizaine de pays du continent. En Italie, Diamonds ne sera exploité qu’en face B d’un autre 45 tours : Ho fatto l’amore con me, tout comme au Japon où il est couplé à Japan, morceau utilisé comme générique d’un téléfilm local.

Souhaitant poursuivre sa carrière dans un style musical qui lui correspond mieux, Amanda commence à enregistrer en 1981 un album beaucoup plus rock avec le fameux producteur Trevor Horn (Frankie Goes to Hollywood, Tina Turner…). Mais peu enthousiaste, sa maison de disques mettra les démos enregistrées de côté pour sortir finalement un cinquième album avec Anthony Monn. Orienté pop-rock et new wave, Incognito en 1981 sera le dernier album à succès de la chanteuse.

En 2006 le chanteur espagnol Pedro Marín rend hommage à Amanda Lear en enregistrant un album entier de reprises de la chanteuse parmi lesquelles on retrouvera Diamonds qui donne d’ailleurs titre à son album.

Un commentaire

  1. Amanda démarre la promo du 45 trs le 2 janvier 1980 chez Bouvard (Passez donc me voir) qui l’aime bien et qui la reçoit dans son salon depuis mai 1978.
    Mais attention : dans cette émission on doit chanter en direct et Amanda s’y colle dans une robe en lamé rouge et des lunettes de soleil de la même couleur.
    Après une interview en présence de Robert Hossein où elle nous explique qu’elle se produira sur la scène du Théâtre des Champs Elysées le 1er mars 1980, elle nous assure qu’elle va démontrer aux français « qui la connaissent peu », qu’elle a du talent « ce qu’il ne savent pas encore ».
    Elle chante sur une bande orchestre (PBO dans le jargon télé) mais on entend sa voix qui la soutient.
    Elle sera a Top Club en mars 1980 avec le même titre qui hélas, ne décollera pas.
    Nous sommes début 80, Police, les Specials, Blondie, les Pink Floyd avec The wall étaient à la mode alors acheter du pur disco à cette époque commence à être un peu ringard. D’ailleurs au collège on se moquait de moi parce que j’achetais encore Boney M …

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