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* Jean Sébastien Bach

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Bonjour, je me présente : je suis Jean Sébastien Bach.

 

 

Je vous raconte sommairement ma biographie.

 

Je suis né le 31 mars 1685 en Allemagne, dans une lignée familiale qui ne comptait pas moins que 53 musiciens ! Eh oui, un véritable record ! Chez les Bach, la musique se léguait en héritage de père en fils. Tout le monde avait cela dans le sang. Presque génétique, quoi ! Et moi, je n’ai pas fait exception.

 

Au siècle où j’ai vécu, les musiciens ne menaient pas de carrière indépendante comme aujourd’hui, mais étaient attachés au service d’un prince, d’une ville, d’un opéra ou d’une organisation puissante et riche. Sans cela, il était impossible de vivre de son art.

       

J’ai été très précocement confronté à la mort puisque j’ai perdu mes deux parents à l’âge de 10 ans. Puis, tout au long de ma vie, des décès d’êtres chers ont jalonné mon destin : celles de 10 de mes 20 enfants, ainsi que celle de ma première femme, Maria Barbara.

 

 

Je me suis vraiment passionné très rapidement pour la musique et c’est mon frère aîné, Johann Christoph (lui-même élève de Pachelbel) qui m’a recueilli, et qui s’est occupé de moi. 

 

J’avais la flamme d’apprendre, et à force de travail et d’études, mon talent s’est vite étoffé. Je suis devenu peu à peu une sorte d’expert en culture musicale européenne. C’est donc avec enthousiasme que je me suis lancé à corps perdu dans les études. J’aimais recopier et approfondir les œuvres des grands compositeurs. Je besognais sans relâche pendant des heures. J’ai beaucoup imité, corrigé, refait encore et encore. La musique m’a beaucoup aidé, inspiré, encouragé dans les moments les plus difficiles de ma vie.

 

À 18 ans, j’avais déjà une solide réputation d’organiste. Peu après, j’ai mis au point quelque chose de radicalement nouveau et d’inédit : le contrepoint.

 

Qu’est-ce que le contrepoint ? Eh bien, pour résumer, disons qu’il s’agit de la superposition de lignes mélodiques différentes qui viennent agrémenter et embellir la composition.  

 

J’enrichissais donc mes créations, mais cela ne plaisait guère. On me reprochait les longueurs qu’elle occasionnait. On me reprochait également de troubler mes auditoires ! On n’aimait guère le changement à cette époque, et les codes musicaux étaient particulièrement rigides. Bref, ma musique était trop moderne !

 

À 32 ans, je me suis marié avec ma cousine Maria Barbara dont la voix était une pure merveille.

 

 

Elle m’a donné sept beaux enfants (dont 3 sont disparus en bas âge). Treize ans plus tard, c’est elle qui est décédée. J’ai été profondément affecté par cette épreuve.

 

Néanmoins, un an et demi plus tard, je retrouvais une compagne : Anna Magdalena Wilcke, fille d’un talentueux musicien et elle-même chanteuse d’opéra.

 

 

Cette seconde épouse, bien plus jeune que moi (de 20 ans), m’a cette fois donné treize enfants, dont sept sont morts en bas âge. Un mariage heureux dans lequel la musique était tout et nous unissait au quotidien. Nous nous produisions dans un grand nombre de soirées musicales et Anna m’aidait, me secondait pour mes travaux de copies et de transcription.

 

J’ai composé plusieurs œuvres durant ma vie, mais très peu ont été publiées en fin de compte. Je me suis inspiré des influences étrangères européennes et j’ai beaucoup enrichi mon écriture. Lorsque je me suis installé à Leipzig en 1723, j’ai donné beaucoup de cours et j’ai dû générer un nombre considérable de partitions. À vrai dire, j’en ai produit l’équivalent de cinq années ! Cinq années de cantates pour chaque dimanche et jours de fête. Soit à peu près trois cents !

 

 

J’ai été la proie de l’incompréhension et de la jalousie de nombreux collègues. J’ai également eu des rapports particulièrement tendus avec certaines autorités civiles et religieuses. J’ai souvent changé de ville et j’ai dû m’adapter à chaque déménagement, mais je n’ai jamais manqué de boulot.

 

J’ai vécu ma vie avec passion, j’ai été un bourreau de travail ambitieux et volontaire. J’ai créé une multitude de compositions, j’étais très exigeant et très critique, aussi bien pour les autres que pour moi. Mais que voulez-vous ? Je ne supportais pas la médiocrité !

 

 

L’un de mes fils Johann Christian, a un jour raconté l’anecdote suivante : « Un soir, j’improvisais au clavecin de manière tout à fait mécanique et je m’arrêtais sur une quarte-et-sixte. Mon père était au lit et je croyais qu’il dormait, mais il sauta de son lit, me donna une gifle et je résolus ma quarte et sixte ».

 

Un autre de mes fils, Reichardt, a également rapporté ceci : « Johann Sebastian Bach entra un jour dans un salon où se trouvait une nombreuse société, au moment où un amateur était assis au clavier et improvisait. Quand ce dernier s’aperçoit de la présence du grand maître, il saute de son siège et termine sur un accord dissonant. Bach, entendant cela, est tellement tourmenté par son malaise musical qu’il passe en courant devant le maître de maison qui vient à sa rencontre, se précipite au clavecin, résout l’accord dissonant et le conclut comme il se doit. Ensuite seulement, il marche vers son hôte et lui fait sa révérence ».

 

J’ai beaucoup aimé la vie, j’étais un bon vivant comme on dit : prendre des repas bien arrosés, boire du café (que j’adorais) et fumer une bonne pipe faisaient partie de mon plaisir de vivre. J’ai été un fervent croyant en Dieu pendant toute mon existence et, de tout temps, ma musique lui a été dédiée.

 

 

À 58 ans, ma vue a commencé à baisser et je n’ai bientôt plus été en mesure de travailler. Moi habituellement si créatif, j’ai dû tout arrêter progressivement. Quelques années plus tard, je me suis fait opérer plusieurs fois par un chirurgien pourtant réputé, mais qui ne m’a pas permis de retrouver la vue. Affaibli par ces multiples interventions, mes forces ont décliné jusqu’à ce que je m’éteigne le 28 juillet 1745. Curieusement, j’ai recouvré la vue par miracle pendant quelques heures juste avant de rendre l’âme à l’âge de 63 ans.

 

 

Je sais que quatre de mes enfants ont exercé leur talent de musiciens :

 

Mon tout premier fils, Wilhelm Friedemann, issu de mon premier mariage était le plus doué des quatre.

 

 

À ma mort, il a mystérieusement refusé certaines propositions intéressantes et a essayé de mener une carrière indépendante. Malheureusement, l’époque ne se prêtait pas encore à cela, et il a terminé ses jours dans la misère.

 

Carl Philipp Emanuel, mon second fils, a brillamment réussi sa carrière de musicien pour sa part.

 

 

Il a été reconnu par ses pairs, voire admiré par certains grands compositeurs comme Haydn et Mozart. On peut dire de celui-là qu’il a été le digne fils de son père ! Sa musique a été largement diffusée de son vivant. Sa production a été abondante et il a su tirer parti de toutes les nouveautés de l’époque.

 

Johann Christoph Friedrich, né de mon second mariage, est mon seizième enfant.

 

 

Il a lui aussi été virtuose du clavier. Il a peut-être fait une carrière plus modeste que les autres, mais néanmoins riche en créativité. Il a écrit des cantates et une symphonie considérée comme un chef-d’œuvre.

 

Johann Christian  est mon onzième fils, et il est né lui aussi de mon second mariage.

 

 

Il est parti en Italie où il a fait carrière. Il a composé des opéras et sa renommée est devenue internationale. Il a été engagé comme maître de musique à la Cour de Londres par la reine elle-même. Paris lui a également commandé un opéra. Il semblerait qu’il n’ait pas eu d’enfants et il est mort seul dans la misère (comme son demi-frère Wilhelm), à Londres.

 

 

◊ ◊ ◊

 

Pour ma part (moi, Dominique), je dois dire que Bach est mon chouchou, et depuis toujours !

 

 

Sa musique me fait du bien, et j’ai passé des années à l’écouter le soir avant de m’endormir. Parce qu’elle a quelque chose de très cadré, d’extrêmement rigoureux, et elle est apaisante. En se laissant bercer par sa musique, on a une impression, une sensation de clarté, de limpidité, de simplicité qui aide dans certaines circonstances de vie.

 

Les enchaînements des notes sont constamment harmonieux, et ont le pouvoir d’élever quelque chose en soi, peut-être l’âme... Allez savoir !

 

C’est une musique expressive qui peut plaire à ceux et celles qui aiment ou qui ont besoin d’ordre et de méthode, mais qui sont également à la recherche de beauté et d’esthétisme sonore.

 

Merci à toi, cher Jean Sébastien, merci pour tous ces efforts, tout ce travail de création.

 

 

Au cours de mes recherches pour cet article, j’ai découvert un jeune comédien-musicien très talentueux, Avner Peres, qui a eu à cœur de réaliser des vidéos très originales sur la biographie de certains compositeurs classiques. Je vous encourage à visionner celle de Bach...

 



26/08/2019
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