Aérovestale

monster

Ma trajectoire, c’est la dérive éternelle,
Car je suis, pour toujours la vestale des airs ;
C’est dur par mauvais temps, c’est plaisant par temps clair,
Je ne vous apprends rien, la chose est naturelle.

Ma mère, dit-on, fut une vive étincelle,
Et mon père un grand bloc de minerai de fer ;
Or, leur rencontre fit s’allumer des éclairs
Et j’ouvris aussitôt mes délicates ailes.

Le Seigneur Azazel en fut déconcerté,
Sur qui Freud écrivit une page sublime ;
Il sentit dans son coeur se creuser un abîme.

Depuis tout ce temps-là, je plane en liberté,
Je ne distingue point le réel de mes rêves ;
Je ne sais si ma vie fut bien longue, ou fort brève.