Cochon-Loup

wolf

Le seigneur Cochon-Loup habite un désert blanc,
S’il ne trouve rien d’autre, il mange une baleine ;
Il laisse après cela dormir sa panse pleine,
La graisse l’envahit, qui tremble sur ses flancs.

Il sort de son sommeil, puis il marche à pas lents,
Je le vois avancer d’une allure incertaine ;
Il s’abreuve de neige, et non d’une fontaine,
Posant sur l’horizon son oeil étincelant.

Sur la blanche banquise on ne trouve point d’herbe,
Mais au soleil couchant ses reflets sont superbes ;
Nous entendons la voix d’un fantôme aux abois.

La glace désormais perd de son étendue,
Comme l’ont constaté les ourses éperdues ;
Au gré des flots dérive un noir fragment de bois.