Méditation du griffon d’azur

griffin

— Je ne me soucie point des affaires humaines,
Je songe à l’Univers en buvant l’eau du puits ;
Je contemple, pensif, l’approche de la nuit
Et je verrai bientôt monter la lune pleine.

Je me souviens d’avoir courtisé des sirènes,
Mais que Poséidon se les garda pour lui ;
Cette histoire est perdue dans le temps qui s’enfuit,
Ainsi se sont éteints le désir et la peine.

Que m’importent, d’ailleurs, les gestes de tendresse,
Mon corps jamais ne fut très sensible aux caresses ;
Ce sont d’autres émois qui font battre mon coeur.

— Ce griffon, atteignant l’âge d’être grand-père,
Est rempli de sagesse, ou du moins, je l’espère ;
Pourtant je me méfie de son esprit moqueur.