Arbre ténébreux

arbre

Ce bel arbre naquit dans une forêt sombre ;
D’un inframonde obscur on y franchit le seuil
Sur lequel maint guerrier a perdu son orgueil,
Qui plutôt vainement de ses armes s’encombre.

C’est un arbre parmi les végétaux sans nombre,
Il connaît le grand ours, il connaît l’écureuil,
Aux petits des corbeaux il fait un bon accueil,
Il est calme et serein, ce citoyen de l’ombre.

Le bûcheron le tranche, il exerce son droit,
Puis il boit du vin rouge en soufflant sur ses doigts,
Et nos meubles sont faits de ramures défuntes.

Auprès du clair foyer, nous aimons nous asseoir,
Le tabouret de bois ne porte nulle empreinte
De ceux qui ont vécu près du tronc, dans le noir.