Chêne impérial

chêne

L’invisible démon sur le chêne est perché ;
Il a dans sa musette une âme qu’il emporte
(Âme, en ce grand malheur, nul ne te réconforte)
Et qu’il prit au matin, dit-il, dans l’évêché.

Branche, sous un tel poids, tu ne peux que pencher
Et rudement fléchir, bien que tu sois très forte ;
S’il avait atterri sur une branche morte,
Sa lourdeur aurait pu du tronc la détacher.

Des lutins malfaisants vivent sous les racines
Qui sur de grands carnets de noirs signes dessinent
Et que dans l’inframonde on entend conspirer ;

Or, le diable est pensif, il se repose encore,
Sur cet arbre magique il attendra l’aurore
Pour saisir sa victime et pour la déchirer.