Cet arbre se croit un phénix

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L’arbre-phénix est prêt pour son apothéose
Et son dernier oiseau ce matin s’en alla.
Le feu brûle assez fort, la flamme n’est pas rose,
C’est un bûcher d’enfer au jardin que voilà.

Qu’un arbre en use ainsi, peu fréquente est la chose ;
Il crée de la stupeur chez son frère lilas
Et chez les grands rochers qui au bois se reposent,
Lui qui cette intention jamais ne dévoila.

Le feu brûle bien fort, mais il n’est pas féroce,
L’arbre n’éprouve point de tortures atroces ;
Un certain inconfort, mais il reste de bois.

Puis son tronc s’obscurcit, comme un fantôme, au centre
Du brasier rouge et blanc qui l’avale en son ventre.
Il ne renaîtra pas, mais ça le laisse froid.