Menhir de sable

esut

De cet obscur menhir la magie peut renaître ;
Ces mondes inconnus que le druide évoquait,
Même si, bien souvent, le peuple s’en moquait,
Pour qui, mais vainement, s’ouvrait cette fenêtre.

Le charme reviendra, le menhir n’est pas traître,
Il ’est pas habité par un démon mauvais.
Si, de cet abandon, un mage le sauvait,
Les vieux enchantements viendraient à reparaître.

Or, d’être laissé seul, il n’est pas irrité.
Tous les jours le soleil frappe sa nudité,
Qui, sombre, s’embellit de sa fraîcheur de nacre,

Car très tendre est sa chair plus dure que l’acier,
Menhir, vaillant témoin des règnes et des sacres,
Lui qui est plus âgé que l’homme des glaciers.