Dame de sinople

La dame de sinople a tiré du soleil
Un de ses rayons d’or aux textures secrètes ;
Elle voudrait l’offrir à des anachorètes
En échange, dit-on, d’un miroir de vermeil ;

Le rayon ne va pas regretter ses pareils,
Il a depuis deux ans l’âge de la retraite ;
Plutôt que de dormir parmi les pâquerettes,
Avec la dame il peut partager son éveil.

En perdant un rayon, le soleil point ne saigne,
Et nul anachorète un tel don ne dédaigne ;
Pas plus qu’il ne refuse un anneau de cristal.

Ce trait d’or adoucit la saison rigoureuse,
Il éclaire le coeur ainsi que le mental :
C’est ce que fait aussi la dame savoureuse.