Pigeon-corbeau

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Ce pigeon délirant se prend pour un corbeau,
Il en a pris l’allure et le rire funèbre ;
Il vole un camembert, comme un héros célèbre
Dont il dit qu’il voudrait reprendre le flambeau.

Aucun renard, pourtant, ne vient près des tombeaux
Où voulut s’établir notre drôle de zèbre ;
Le porteur de fromage est seul dans les ténèbres,
À surveiller sa proie dont il mange un lambeau.

Or, véritablement, ce pigeon nous instruit :
Rien n’est jamais certain, pas même les ennuis,
Le destin ne joue pas deux fois la même farce.

Du camembert bien mûr il reprend un quartier,
Dépourvu d’adversaire et privé de comparse ;
Et puis il finit par le manger tout entier.