Lion-centaure

26-4-15-a

Composition de Cochonfucius

Surgit le lion-centaure, et chacun s’émerveille.
Ses crins d’or et d’argent, tels de divins cheveux,
Habillent sobrement son joli corps nerveux ;
Un dieu vient lui parler, chaque jour, à l’oreille.

Lui, son arc à la main, sur toute chose, il veille ;
Galopant par la plaine, il rêve, il est heureux,
Comme rit de plaisir un tout jeune amoureux.
Tout au fond de son coeur, des triomphes sommeillent.

Certains jours, toutefois, nous le trouvons distrait,
Comme l’est un soldat que tourmente un secret,
Comme l’est un joueur que la chance abandonne.

— Centaure, où vois-tu donc ce péril incertain ?
Quelle est cette pensée qui fait trembler ta main ?
— Une chanson d’humains, dans ma tête, fredonne.