Le Yack et l’églantine

28007169_yak02

Dessin de Tim Decker

Selon une convention avec le nitre et les alpages, le yack de sable à la prunelle close par une églantine entreprend l’assujettissement du ravin, du bois et des guérets.
Là où les dents de lion se constellent lourdement dans l’azur de sinople d’un gazon clairsemé,
Là où flamboient les fientes fertiles et fulgurantes, les tournesols revêches et les cytises ineffables,
Là où le froment est à point, là où la glaise sculptée en lignes et craquelée offre des pistes aux galipettes des bousiers,
Là où l’androctone d’or copule et trépasse de son épectase et s’étire, cadavérique,
Là où le gravier en fragments de métal précieux éblouit le vagabond.
D’une démarche pesante, faisant osciller son crâne immense sur une nuque velue, et de son appendice caudal frappant en mesure son derrière gras,
Le yack de sable, couleur de goudron, émerge, traverse et se volatilise.
Il aplatit et marque de son empreinte la campagne resplendissante
Et ses andouillers patientent jusqu’à ce qu’il ait pris la bonne direction
Pour accompagner un astre à son extinction dans leur cavité qui donne sur la vacuité,
Posant plus d’une tache de lumière sur sa fourrure brillante et lançant, maculation extraite d’une maculation,
Sa silhouette monstrueuse sur le sol assoiffé d’une averse imminente
Et de l’approximatif déplacement aérien des lépidoptères,
Ou (c’est possible) une églantine flamboyante extraite de l’air et de rien d’autre et croissant entre les ramures de leur arc de cercle comme un spectre d’épanouissement.