Merlin et Morgane

the-beguiling-of-merlin-merlin-and-vivien-1874

Toile de Edward Burne-Jones

De Morgane et Merlin la rupture écoutez.
Ils sont assis, bien seuls, au coeur de Brocéliande.
Quelques oiseaux des bois, peut-être, les entendent,
Et l’un d’eux vint me voir pour me le raconter.

Comment ont-ils vécu ce moment redouté ?
Il s’en fallut de peu que leur coeur ne se fende,
Fragile d’autant plus que leur sagesse est grande,
Souffrant à proportion de leur grande bonté.

Le mage, de longtemps, ne pourra revenir.
Ils disent, l’un et l’autre, un mot pour en finir ;

« Au fils du charpentier j’offre ce coeur diaphane :
Puisse le Créateur prendre soin de Merlin ».

« Je confie au Seigneur ton fantôme orphelin :
Puisse le Créateur prendre soin de Morgane ».


Viviane et Morgane vont à la taverne (jbb & jo)

https://www.forum-metaphysique.com/t4915p340-breves-de-delire-poetique#407093

(voir aussi https://www.deviantart.com/angiesweetgirl/art/Two-fairies-274214762)

L’aube noie les tourments, sereine compassion.
Le jour éteint la nuit, et leur trace ne dure ;
Dieu n’absout nulle fée, car tout est pur aux pures,
Mais aux mortels ivrognes, il donne absolution.

Aux humains, on prescrit de la modération ;
Mais il est bien connu que les fées n’en ont cure.
Tout au long de la nuit, dans la taverne obscure,
On les voit partager de fortes libations,

Picolant de concert, trinquant joyeusement,
Attendant sans espoir que vînt un bel amant.
À l’un des bouts du bar, siégeait la fée Viviane

Qui demandait au vin de noyer son tourment
(Le tourment, sachons-le, nage indéfiniment) ;
De même, à l’autre bout, rêvait la fée Morgane.