La peinture chinoise

Shan shui

Shan shui hua

Si je navigue, c’est pour contempler les eaux.
Je m’assieds sur la rive et renvoie mon bateau,
Je vois sur le talus un canard qui somnole
Sous un arbre très vieux, parmi les herbes folles.

Quel jardinier nocturne a taillé les roseaux ?
Un poisson étonné le demande aux oiseaux.
Si j’avais mieux appris quand j’étais aux écoles,
Je dirais tout cela en charmantes paroles.

C’est un plaisir issu du plus lointain passé
Quand, formant de sa plume un vigoureux tracé,
Un poète offre au monde une peinture neuve ;

Mais poète ne suis, rien qu’un flâneur oisif,
Et ne peux qu’évoquer, d’un passage cursif,
Ces ravissants abords d’un vénérable fleuve.