Un clair-obscur
Toile de Patrick Basset
Dans un monde envahi d’obscure transparence,
Que peut-on discerner sous ces sombres éclats ?
Ici n’est point le lieu d’une remise à plat,
Ni d’un essai savant sur l’être et l’apparence.
Or, certains jours, ma vie n’est qu’une déshérence,
Mon métier me paraît un piètre apostolat,
Et mes chefs ont un peu l’aspect de cancrelats
(Si j’ose formuler pareille irrévérence).
N’importe, il faut agir, les autorités veillent,
Puis, il faut accueillir les projets qui s’éveillent
Aux mains des ingénieurs surchargés de talent.
Que ne suis-je un errant chanteur de villanelles,
Ou bien, pour composer des oeuvres plus formelles,
En une cour royale, un poète galant !
Dans une villanelle, on peut y voir un prisme
Selon le contenu d’un nouvel aphorisme
Qui nous est ci-dessus offert et proposé:
« Dans une villanelle, on peut y voir un prisme ».
Ce serait dépasser le simple amateurisme
Que trouver quels rayons seraient décomposés
Selon le contenu du nouvel aphorisme.
Mais s’approcherait-on d’un fier ésotérisme
Par cette affirmation (difficile à gloser):
Dans une villanelle, on peut y voir un prisme…
Que cela ne soit pas un obstacle au lyrisme,
En tout état de cause, on peut le supposer ;
Selon le contenu du nouvel aphorisme,
Dans une villanelle, on peut y voir un prisme.
Villanelle d’après Patrick Gillespie
https://poemshape.wordpress.com/2010/02/20/%E2%9D%A7-another-god-damn-villanelle/
Chaque fois que la cloche appelait les fidèles,
Don ou malédiction, persécution (je crois),
Elle nous pondait une horreur de villanelle.
C’était ainsi depuis l’école maternelle,
Y introduisant tous les clichés à la fois,
Chaque fois que la cloche appelait les fidèles.
Aimant se confesser, française jouvencelle,
Sitôt qu’elle voyait le loup au coin du bois,
Elle nous pondait une horreur de villanelle.
Toutes les vérités à dire ne sont belles,
Mais elle les disait, en toute bonne foi,
Chaque fois que la cloche appelait les fidèles.
Quand le prêtre disait, de façon bien formelle,
De partir en faisant le signe de la croix,
Elle nous pondait une horreur de villanelle.
Pierre en enfer l’envoie pour sa vie éternelle,
Mais le diable cria “Que fait-elle chez moi?”
Chaque fois que la cloche appelait les fidèles,
Elle nous pondait une horreur de villanelle.
En réponse à
http://www.forum-metaphysique.com/t4873-mouvement-social-au-ciel#203973
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Pingback: Un clair-obscur – Héraldie, seconde fondation: 13 mars 2017. (Héraldique et Poésie)
Recette simplette
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Sois poète, ignore les mots.
Le peintre, qui ses couleurs jette,
Ne croit pas que de sa palette
Viennent les formes du tableau.
Car, si la rime, fleur fatale,
Séduit et endort le cerveau,
Elle ne dit rien de nouveau,
Elle dit la folie natale.
Chante-nous plutôt le soleil,
La forêt, les oiseaux bizarres
Qui dansent dans le tintamarre
Qu’ils offrent à l’astre vermeil.
Change ta tête en un nuage
Qui s’en ira au gré du vent,
Ses idées voleront devant,
Bel ornement du paysage.
Chante ici un couplet pour rien,
Juste pour l’harmonie fragile
Que produit cette plume agile,
Chante donc peu, mais chante bien.
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