• enquête thématique régionale, Inventaire des châteaux du 19e siècle en Bretagne
  • inventaire topographique, Communauté de Communes du Val d'Oust et de Lanvaux
Manoir puis château, la Morinais (Pleucadeuc)
Œuvre étudiée
Copyright

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communes riveraines du canal de Nantes à Brest - Questembert
  • Commune Pleucadeuc
  • Lieu-dit la Morinais
  • Dénominations
    château, manoir
  • Parties constituantes non étudiées
    parc, chapelle, ferme, lavoir, croix monumentale, mur de clôture, portail, colombier, étang, puits, dépendance, four, jardin potager

Au contraire de plusieurs châteaux locaux qui « accommodent les restes » en augmentant et modernisant l’ancien manoir, la Morinais est l’illustration de la transformation totale d’un ancien lieu noble en un château moderne, projet exemplaire d’un commanditaire fortuné.

Le lieu noble de la Morinais est mentionné dès 1427 dans la réformation de la noblesse qui recense dans chaque paroisse lieux et familles nobles exempts d’impôts. La famille Boschet, qui fait partie de la petite noblesse, est propriétaire du manoir depuis cette date au moins jusqu’au milieu du XVIe siècle.

Nommés « Château de la Morinais » sur le plan cadastral de 1824, propriété de M. Corvoyer, les bâtiments de l’ancien manoir s’organisent autour de plusieurs cours et d’un jardin carré cantonné de pavillons ; le logis, orienté au sud, est au centre de la composition, les communs tout proches avec four à pain à l’ouest. Au nord de la route, sont le colombier et la métairie de la Porte, mentionnée dans la réformation de 1666.

En 1870, Dominique Cossé, industriel nantais qui, avec ses frères, fait fortune dans l’industrie sucrière (l’entreprise de sucre candi Cossé-Duval occupera bientôt le 1er rang français), acquiert le domaine, avec un projet d’envergure, qui suppose l’agrandissement et la reconstruction de tous les bâtiments. Il fait appel à deux architectes, E. Dupuis de Redon, qui intervient entre 1872 et 1877 pour la construction du logis ; et l’architecte nantais Pitre Laganry, auteur de nombreuses maisons à Nantes à la charnière du 20e siècle, mais surtout connu pour avoir construit, associé à Émile Libaudière, la célèbre brasserie nantaise la Cigale en 1895. Des plans et devis signés, des années 1872 à 1887, concernent le lavoir, la chapelle, les communs et le château.

La conception du château au XIXe siècle diffère de celle des siècles précédents ; ainsi le décrit-on dans « la Vie à la campagne » : « un château solidement campé sur sa colline (…) avoisiné d’arbres séculaires… ». L’ancien logis est donc détruit et le nouveau déplacé au sommet du coteau d‘où il domine le parc, mais aussi la vallée de la Claie, afin de voir et d’être vu. Traitée dans un style classique, la façade principale se développe sur sept travées, l’accent étant mis sur les travées extrêmes, en saillie, et surtout sur la travée centrale soulignée par un fronton, une lucarne plus développée, et le perron d’accès à la porte d’entrée ; participant à la mise en valeur de l’entrée, ce perron s’explique aussi par l’existence du sous-sol à demi-enterré dans lequel sont logées depuis le 18e siècle dans les châteaux, les pièces de service : cuisines, fruitier, salle-à-manger des domestiques. Sur la façade postérieure, ce sont les trois travées centrales qui forment avant-corps pour accueillir le grand escalier.

Tranchant sur les constructions locales par son ampleur, le logis l’est aussi par le choix du matériau, une pierre calcaire blanche dite pierre de Crazanne provenant de Charente maritime, dont le transport a été assuré par péniche sur le canal de Nantes à Brest. Seul le soubassement est traité en pierre de taille de granite.

Une série de bâtiments accompagnent le logis : la chapelle de style néo-roman, dont les plans sont signés de Dupuis en 1877, les communs qui occupent la place de l’ancien logis, et surtout le lavoir dû à Langanry, remarquable construction de style pittoresque avec buanderie et séchoir bordant la pièce d’eau.

Les plans du vaste parc à l’anglaise, complément nécessaire de tout château au XIXe siècle, tracent avec soin allées sinueuses et plan d’eau et indiquent la variété des essences, châtaignier, chênes, hêtres : la magnifique allée de séquoias, qui conduit au lavoir, paraît cependant postérieure au plan. On y accède par la grille d’entrée qui porte fièrement les initiales entrelacées du créateur de la Morinais, D[ominique] C[ossé].

(C. Toscer)

Siège d'une ancienne seigneurie, le château de la Morinais figure sur le cadastre de 1824 ; il s'agit vraisemblablement d'un manoir entouré d'une cour, de communs, d'un colombier et d'un jardin.

Le domaine est acheté en 1870 par M. Cossé qui y fit construire le château actuel. Chapelle XIXe siècle.

(E. Lauranceau)

Édifice de plan rectangulaire, dont les extrémités, en légère saillie, forment de faux pavillons. Élévation à 7 travées ; maçonnerie enduite avec encadrements de baies, chaînes d'angle, bandeaux horizontaux en pierre de taille. La travée centrale de la façade principale et celles des façades latérales sont marquées par un fronton cintré à lucarne pendante.

(É. Lauranceau)

  • Murs
    • tufeau pierre de taille
    • moellon enduit
    • brique
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan rectangulaire symétrique
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 1 étage carré, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en charpente
  • Typologies
    Néo-XVIIIe ; Ex-nihilo (site ancien) ; néo-roman ; ferme débordante ; ferme modèle ; puits couvert en maçonnerie
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Bibliographie

  • Le patrimoine des communes du Morbihan. Paris : Flohic éditions, 1998. (Le patrimoine des communes de France).

    Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel)
    p. 820
  • FLOQUET, Charles. Dictionnaire des châteaux et manoirs du Morbihan. Mayenne : Yves Floch, éd., 1991.

    Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel)
    p. 166

Documents figurés

  • Cadastre napoléonien de Pleucadeuc. Section D de Bégasson. Levée par M. Tanguy, géomètre du cadastre, 1824, échelle 1:2500 e.

    Archives départementales du Morbihan : 3 P 479
  • Parc du Château de la Morinais. Commune de Pleucadeuc. Département du Morbihan. Appartenant à M. Dominique COSSÉ. Plan, par ; échelle : 1 :1000e, 6 mars 1878 (?)

    Collection particulière
  • Environs de Questemberg [sic]. - PLEUCADEUC. - Le Château de la Morinaye. Carte postale, Collection David, Vannes, [limite 19e-20e siècle].

    Archives départementales d'Ille-et-Vilaine : 6 Fi Pleucadeuc
  • Environs de Malestroit - PLEUCADEUC - Château de la Morinais. Carte postale, Collection Houeix-Dieulefis, Malestroit [1er quart 20e siècle].

    Archives départementales d'Ille-et-Vilaine : 6 Fi Pleucadeuc
Date d'enquête 2004 ; Date(s) de rédaction 2004, 2012
Articulation des dossiers