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COMBRAILLES

Église Saint LOUP

 

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La commune de COMBRAILLES

Combrailles fait partie de la Communauté de communes CCV “Chavanon Combrailles et Volcans”, dont le siège administratif est à Pontaumur. Deux changements de nom de Combrailles ont été référencés au cours de l’histoire de la commune :

•1793 : Combraille
•1801 : Combrailles.

Professeur Albert Dauzat – Source de la photo : Wikimédia CC-BY-SA-4.0

Ce nom a évidemment la même origine que la région des Combrailles (ou de la Combraille, certains disent même “le Combraille” au masculin), origine qui a été étudiée par le célèbre toponymiste français Albert Dauzat (1877-1955, né à Guéret).

Ô surprise, alors que la Combraille est d’abord et avant tout un grand plateau de l’ouest du Massif Central, ce nom viendrait du mot celte “comboro”, dérivé de la racine “cumba” qui signifie… vallée ! et qu’on retrouve d’ailleurs dans le mot “combe” (vallée parallèle au pli rocheux, dans le Jura et le nord des Alpes françaises). L’explication la plus probable est que nos lointains prédécesseurs ont surtout remarqué les nombreuses et profondes vallées qui entaillent le plateau (vallées de la Tardes, de la Voueize, du Cher, de la Bouble, de la Sioule, du Sioulet et de leurs affluents…)

Alors, Combraille au singulier ou au pluriel ? La géographie nous enseigne que cette région présente une indéniable unité physique (plateau doucement incliné vers le nord, rivières orientées sud-nord, nombreux étangs) et géologique (sol granitique avec quelques rares exceptions : les restes volcaniques qu’on retrouve de loin en loin dans le bassin de la Sioule, et qui sont d’ailleurs venus se superposer au socle cristallin). Sur le plan économique, les principales richesses sont l’agriculture (aujourd’hui surtout l’élevage bovin), la forêt et l’exploitation du sous-sol (charbon et autres minerais, carrières…), sur l’ensemble du territoire. Au plan linguistique, le dialecte parlé autrefois était assez homogène sur l’ensemble du plateau, intermédiaire entre les langues auvergnate et limousine ; il fait partie des langues où “oui” se dit “oc”.

Mais derrière la Géographie survient l’Histoire ! Il n’a pas fallu longtemps pour que les occupants entrent en conflit et se partagent le plateau, et pour qu’il soit morcelé en principautés, duchés, comtés, vicomtés, baronnies, seigneuries, châtellenies, etc… qui se sont mis sous la protection de puissants voisins dans le système féodal. Progressivement s’est dégagé un fractionnement en trois entités principales :

  • la Combraille marchoise,
  • la Combraille auvergnate,
  • la Combraille bourbonnaise.

La Révolution supprime les découpages féodaux et rebat les cartes, mais pas tant que ça dans les Combrailles : c’est ainsi que, à quelques exceptions près, 

  • la Combraille marchoise est rattachée au département de la Creuse (23),
  • la Combraille auvergnate rejoint le département du Puy de Dôme (63),
  • et la Combraille bourbonnaise s’intègre au département de l’Allier (03).

La conclusion s’impose : la Combraille est singulière sur les plans de la géologie et de la géographie physique, économique et humaine, et plurielle sur les plans historique et administratif.

À noter que certains Creusois utilisent “Combraille” au singulier pour désigner la Combraille marchoise, et “Combrailles” au pluriel pour nommer le regroupement des deux autres !

Revenons à notre Combrailles, petit village du département du Puy-de-Dôme, situé à 686 mètres d’altitude (à la mairie). Ses habitants sont appelés les Combraillés et les Combraillées.
La commune, arrosée par la rivière Sioulet et ses affluents, s’étend sur 20,6 km² et compte 217 habitants, selon le recensement de 2016.

Entouré par les communes de Saint-Hilaire-les-Monges, Landogne, Pontaumur, Condat-en-Combraille (sans s !), Puy-Saint-Gulmier et Saint-Étienne-des-Champs, Combrailles est situé (à vol d’oiseau) à 5 km au sud-ouest de Pontaumur.

Outre le bourg, la commune de Combrailles comprend de nombreux villages : Chapuzat, Chez Chauvy, Chez Morel, Le Montaurier, Le Tonneau, La Rodde, Le Grenier, Les Gravières, Le Boueix, La Bizerie, Le Tronc, La Halle, L’Auvergne, Les Terrades, Le Triadoux, Le Puy du Mas, Eyde, Poneix, Riberolles, Val. On devine donc une commune étendue à l’habitat très dispersé ; certains villages sont bien isolés.

À l’époque gauloise, le territoire correspondant à la commune actuelle de Combrailles, dépendant du peuple des Arvernes, comptait plusieurs mines d’or à ciel ouvert ; peut-être est-ce d’ailleurs une des raisons de la richesse (et donc de la puissance) des rois arvernes, avant l’invasion romaine.

Le chevet arrondi de l’église.

L’église St Loup

Elle est insérée au milieu du bourg.

On ne sait que peu de choses sur Combrailles avant le XVIII° siècle, puisqu’auparavant le siège de la paroisse se situait au village de Val où, en 1115, saint Martial, évêque de Limoges, aurait inauguré le prieuré de Saint-Pierre, qui prit le nom de Saint-Martial après la mort de celui-ci. Il s’agit évidemment d’une pieuse légende quelque peu fantaisiste, puisque l’évêque St Martial de Limoges a vécu au… III° siècle, bien avant l’invention du monachisme chrétien… De plus, c’était hors de son diocèse, car la paroisse a toujours appartenu géographiquement au diocèse de Clermont, lequel a également été fondé au III° siècle (par St Austremoine). Mais cette légende recouvre un profond attachement à St Martial, toujours honoré à Combrailles (voir plus bas sa statue dans l’église actuelle). En 1115, l’évêque de Limoges était Eustorge de Scorailles, et l’évêque de Clermont était Aimeric Loubet : pas d’homonymie avec Martial !

Quoi qu’il en soit, le prieuré de Val, situé (comme son nom l’indique) au fond de l’étroite vallée du Sioulet, dépendait de l’abbaye bénédictine St Léger d’Ébreuil (tout comme le prieuré de Montfermy et bien d’autres encore…).

Le siège de la paroisse resta à Val jusqu’en 1615, puis fut transféré au bourg de Combrailles. La plus grande partie de cette paroisse dépendait de la Seigneurie de Chalus, dont le château dominait le bourg du haut du “Puy Chalus” ; ce château fut rasé au début du XVII° siècle, dans le cadre de la politique de mise au pas de la noblesse après les guerres de religion, politique dirigée par le cardinal de Richelieu, grand ministre du roi Louis XIII. Au fil des ans, à la suite d’héritages ou de ventes, ce territoire passa entre les mains de plusieurs familles, pour finalement se retrouver entièrement possédé par la famille de Bosredon, qui fit construire le nouveau château près du bourg en 1645 (Richelieu étant décédé en 1642 et Louis XIII en 1643, les seigneurs locaux ne mirent pas longtemps à relever la tête !), et l’église vers l’an 1700.

Cette “nouvelle” église a été placée sous le double patronage de Saint Loup et Saint Martial. Aux XVIII° et XIX° siècles, l’église était dominée par un campanile (bâtiment abritant les cloches), qui a été remplacé en 1932 par une flèche surmontée d’une croix. L’intérieur a été redécoré il y a une quarantaine d’années, à l’époque du Père Desseux, puis, il y a une vingtaine d’années, le crépi extérieur a été refait et la place qui l’entoure a été réaménagée.

Cette petite église ne présente pas de caractéristique particulière ; elle sert encore aujourd’hui pour les enterrements, baptêmes, mariages, messes de semaine et fête patronale.

Dans les guides d’architecture sacrée, est souvent mentionnée une lanterne des morts du XII° siècle installée près de l’église ; chaque année des touristes viennent la chercher, plan en main, mais personne ne l’a encore trouvée… (il s’agit peut-être d’une confusion avec la lanterne des morts de Montaigut-en-Combraille).

Le portail d’entrée est situé sous le clocher ; celui-ci est recouvert d’un toit à quatre pans surmonté d’une croix. Le clocher est muni d’abat-sons. Le toit de l’église est à deux pans.

Sous le toit du clocher et au-dessus du portail d’entrée, un oculus  (fenêtre circulaire en forme d’œil) éclaire la tribune. Celle-ci augmente nettement la capacité d’accueil de l’église, car la nef est peu profonde et bien étroite ; les chrétiens qui se rassemblent là pour un événement familial ont parfois du mal à trouver une place assise…

⇐ Sur la photo ci-contre, nous remarquons des contreforts à droite et à gauche de l’entrée.

L’intérieur de l’église

Voici la nef, le chœur dont la voûte en cul de four est décorée d’une fresque représentant la crucifixion, la tribune. Sur la droite de la nef s’ouvre une petite chapelle dont l’entrée est voûtée, et qui abrite un confessionnal ; à gauche se trouve la sacristie et une porte ouvrant vers l’extérieur.

La nef (vue prise du chœur vers le fond) et la tribune avec son escalier d’accès. Derrière la balustrade de la tribune se devine l’oculus.

Le chœur, entouré des stalles en bois ; l’autel ; la voûte en cul-de-four et la fresque de la crucifixion ; les statues.

La nef, vue du fond vers le chœur.

 

 

 

La petite chapelle de droite, son entrée voûtée, et le confessionnal en bois.

 

 

 

 

 

 

 

Agrandissement de la fresque de la crucifixion. Deux anges viennent assister Jésus crucifié, et s’apprêtent à emporter son âme au Ciel. Le style de cette fresque rappelle celui des fresques de l’église de Fernoël.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les vitraux

L’église a une seule nef voûtée, d’assez faible hauteur. Les ouvertures sont peu nombreuses, aussi la clarté du jour a-t-elle du mal à pénétrer dans l’édifice ; cependant le chœur bénéficie de trois vitraux de facture contemporaine, tous dédiés à Marie, réalisés en 1958 (année du centenaire des apparitions de Lourdes) par l’atelier Chigot à Limoges :

– celui de gauche s’adresse à “Marie Étoile du matin” (Stella Matutina) ;

– celui du centre invoque “Marie Reine des Apôtres” (Regina Apostolorum) ; la flamme de la torche symbolise le St Esprit, qui vient à l’aide des apôtres et de leurs successeurs, dans leur mission d’évangélisa-tion ; le livre ouvert présente les lettres grecques majuscules “alpha” et “oméga”, en référence au livre de l’Apocalypse de St Jean (chapitre 1 verset 8 ; chap. 21 v.6 ; chap. 22 v.13) ;

– celui de droite est en l’honneur de “Notre Dame de Lourdes”, représentée dans un style “vertical” souligné d’épais traits noirs, qui n’est pas sans rappeler le Greco… ou Bernard Buffet, très à la mode en 1958. On distingue, en bas à gauche de ce vitrail, un dessin de la basilique de Lourdes.

Les statues

St Martial, premier évangélisateur du Limousin, évêque fondateur du diocèse de Limoges (III° siècle).

Ste Bernadette de Lourdes. Après les apparitions de 1858, elle est devenue religieu-se chez les Sœurs de la Charité de Nevers.

Ste Anne avec sa fille la Sainte Vierge Marie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

St Martial était le saint patron de la paroisse quand l’église était située dans le village de Val. Après le transfert au bourg de Combrailles, St Loup a usurpé la place !

 

Saint LOUP de Sens

Né à Orléans en 573, il a été choisi comme archevêque de Sens, pour annoncer la Bonne Nouvelle dans ce diocèse. Il avait une grande influence. Il se donna entièrement à sa tâche de pasteur et mourut en 623. Il est plus particulièrement invoqué pour la protection des troupeaux (contre les loups, c’est d’actualité dans les Combrailles ! ), ainsi que pour la guérison de l’épilepsie et autres maladies nerveuses, et pour la délivrance des addictions, des plus banales (addiction au café, au chocolat, aux jeux vidéo…) jusqu’aux plus dures (alcool, tabac, drogue…). Sa statue trône dans l’église de Combrailles ; elle était sortie chaque année lors de la fête patronale, le premier dimanche de septembre, dans un pré voisin où était célébrée la messe ; mais vu son mauvais état, Saint Loup reste désormais à l’abri, et la messe du saint patron est toujours célébrée avec autant de ferveur.

⇒ à noter : notre Saint Loup, archevêque de Sens, ne doit pas être confondu avec son homonyme Saint Loup, évêque de Troyes au V° siècle, passé à la postérité pour avoir protégé sa ville face à Attila, chef des Huns, qui se surnommait lui-même le “fléau de Dieu”…