Visitez Châteaumeillant !

Ce 12 aout, le rendez-vous était devant l’office de tourisme de Châteaumeillant, face à l’église pour une visite de la ville guidée par Régine.

Puisque nous sommes devant l’église, commençons par elle ! Elle est belle cette grande église romane et bien équilibrée avec cette façade décorée. Certes beaucoup critiquent son clocher actuel, mais n’est-ce pas ainsi que l’on construisait les clochers au 19^ème siècle ?

 A l’origine, elle était l’abbatiale d’un prieuré bénédictin ; les bâtiments monastiques, au nord de l’actuelle église ont disparu. Sa fonction de prieuré pourrait expliquer cette situation anormale de l’église en dehors de la ville médiévale : c’est une façon d’avoir plus facilement accès aux terres agricoles.

Cette église est dédiée à St Genest depuis le 17^ème siècle (auparavant elle était dédiée à St Etienne). St Genest est un martyr local, officier romain, il avait refusé de signer le décret de mort de St Marcel d’Argenton, il l’a payé de sa vie (probablement en 258).

L’intérieur de l’église, bien éclairé par de nombreuses fenêtres pour une église romane, montre la richesse des chapiteaux sculptés. Tous ne sont pas facilement interprétables pour le profane du 21^ème siècle, néanmoins on peut remarquer les chapiteaux de l’entrée de la nef qui évoquent les pêchers capitaux, tandis que ceux du chœur, travaillés plus finement représentent des scènes de la Genèse.

Entre le chœur et le transept trois absidioles au nord et au sud créent une forêt de colonnes d’un très bel effet.

Cette église a subit bien des vicissitudes en 10 siècles d’existence, mais elle continue de s’enrichir : les vitraux des transepts sont de Jean Mauret (avec des tons chauds au sud, plus frais au nord !), l’autel est une évocation de l’Arche d’Alliance du sculpteur Pierre Sabatier tandis que la chasse du reliquaire est de l’émailleur Robert Barriot.

En ressortant il faut voir le très beau portail sud, du 14^ème très travaillé, tandis que des modillons sculptés ornent la façade sur deux hauteurs.

Reprenant notre déambulation par la rue de la Libération, la rue des remparts nous donne un aperçu sur les anciens remparts de la ville, des 12-13^ème siècles marqués aujourd’hui par un mur, de là on aperçoit la motte féodale (située sur un terrain privé).

Enfoncée dans une courte impasse, on découvre une maison typique de vigneron avec son accès à la cave. Elle a été reprise au 19^ème sur des bases des 15-16^ème siècles ; n’oublions pas que Châteaumeillant est un pays de vignoble depuis longtemps (Grégoire de Tours en parlait au 6^ème siècle !).

La plus ancienne maison de Châteaumeillant est un peu plus loin, impasse de la chapelle. Cette impasse fait référence à la chapelle St Sylvain détruite au 17 ou 18^ème siècle. La maison date du 15^ème siècle mais a subi de nombreuses transformations. Dans un chainage d’angle, on remarque une colonnette, réemploi probable de la chapelle voisine. La fenêtre était à meneaux, mais ceux-ci ont été coupés. 

Remontant sur la place du Dr Guyot joliment rénovée nous arrivons face au château. L’édifice que nous voyons a été très reconstruit. La base date du 12^ème siècle, le château s’est agrandi au 13^ème et des aménagements importants ont été faits aux 15^ème et 17^ème siècles.

Lorsque Châteaumeillant passe aux mains de Jean Fradet, au 17^ème siècle, sa femme, une Lusignan, fait installée une statue de Mélusine en plomb de 7000 livres recouvert de cuivre doré, en haut de la tour carrée. La statue est fondue à la Révolution. A la même époque, le donjon est rasé et le château déclaré carrière de pierre. Mais le château est repris par l’Etat au 19^ème siècle qui y installe la gendarmerie. Un réaménagement complet est réalisé en 1970. Seule la tour ronde est d'origine.

Le musée Emile Chénon nous raconte Châteaumeillant à l’époque gauloise et gallo-romaine et nous présentent les fouilles qui ont été réalisées pour le retrouver. Après la salle des amphores, une salle évoque un intérieur gaulois (qui possède bien des traits communs avec certains intérieurs berrichons du 19^ème siècle). Le musée possède une statue gauloise (c’est rare les statues gauloises !), les traits du visage sont effacés, signe qu’il s’agissait d’un défunt. De la salle consacrée à l’artisanat gallo-romain nous passons avec plaisir aux trésors découverts lors des fouilles de 2012, entre lion, Hercule, tête de cheval...

Après cette brève visite du musée nous nous dirigeons vers le chapitre, l’église Notre Dame la petite, qui fut la chapelle castrale. La Révolution l’a bien défigurée mais il reste un chevet magnifique. La nef, après maintes utilisations, abrite aujourd’hui le musée des vieux métiers avec un remarquable pressoir de la fin du moyen-âge.

Une transition toute trouvée pour une dégustation de Châteaumeillant, mais sans oublier d’autres boissons, notamment pour les enfants ; moment de détente pour les échanges entre participants à cette balade.